Chômage, pauvreté aigue, manque de projets générateurs de revenus, manque criard de soins de santé, départ massif et sans retour des jeunes, manque criard de route, psychose chronique depuis l’assassinat d’un gendarme le 12 septembre 2015 sont autant de maux qui minent la commune rurale de Ouenkoro.
Située à 100 kilomètres de Bankass, chef-lieu de cercle et frontalière à 3 kilomètres avec le Burkina Faso, la commune rurale de Ouenkoro est en passe de devenir une commune fantôme. Cette commune rurale considérée comme la Venise du cercle de Bankass à cause d’un élevage et d’une agriculture florissants. Aujourd’hui le manque de pâturage a poussé la majorité des éleveurs à émigrer au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire. Quant à l’Agriculture, elle est dépendante de la pluviométrie de plus en plus rare à cause de la déforestation. L’apparition d’Amadou Koufa dans le Delta central du Niger et dans le Séno suivi de l’assassinat du gendarme le 12 septembre 2015 ont semé une véritable psychose au sein de la population. Mais le vrai problème de la commune rurale c’est le difficile accès faute de route fiable tant du coté de Bankass que du coté du Burkina Faso, le chômage, la pauvreté aigue, le manque de projets générateurs de revenus, le manque criard de soins de santé. Ce qui explique le départ massif des jeunes et de certains chefs de famille. Les quelques rares jeunes restés au village ne savent plus à quel saint se vouer en attendant qu’une occasion d’exode se présente à eux. Malgré la présence d’un médecin-chef, il y a un manque criard de médicaments dans une commune où le paludisme est la principale maladie dans la commune. Ce qui oblige certains malades à se rendre au Burkina Faso, à Mopti ou à Bamako pour ceux qui ont un peu de moyens financiers grâce à leurs proches résidant hors de la commune plus particulièrement en Côte-D’ivoire ou à Bamako. Pourtant la commune regorge un Député élu à l’Assemblée nationale et un maire dit célèbre à Bamako connu pour sa générosité dans la capitale pour les chanteurs, griots et autres nécessiteux de la capitale. Rappelons que le maire et le Député n’appartiennent pas à un même parti politique. Pour les observateurs, la situation catastrophique de la commune s’explique par la rivalité voire la haine entre ces deux élus qui se regardent en chien de faïence. Du coup le grand perdant n’est ni moins ni plus que la population majoritairement analphabète et facilement maniable en fonction des moyens financiers entre ces deux élus. Espérons qu’avec le retour progressif de l’administration depuis plus d’une année puisse donner un peu d’espoir à la population qui s’est sentie délaissée après l’attaque ‘’Jihadiste’’ du 12 septembre 2015 et qui a couté la mort à un gendarme. Pauvre Ouenkoro !
Sadou Bocoum