La population de la commune du Mandé a battu le pavé le 5 mars 2018 contre l’installation de l’autorité intérimaire prévue demain mercredi. Les marcheurs ont dénoncé la violation de la loi et la non-implication de la population dans le choix de la nouvelle équipe qui est censée s’installer à la mairie. Des représentants de partis politiques, des associations de jeunes et des mouvements de la société civile ont pris part à la marche.
Selon Sidiki Sidibé, le représentant du CDR dans la commune du Mandé, la population est sortie pour manifester son mécontentement. «La loi a été violée, les articles 12 et 13 de la loi sur les autorités intérimaires n’ont pas été respectés. Au regard de la loi, des personnes étrangères à la commune ne doivent pas être parmi les autorités intérimaires, ainsi nous avons constaté qu’il y a sur la liste des gens qui ne sont pas de la commune du Mandé », a-t-il expliqué.
Mahamadou Coulibaly, le président de l’Association des jeunes pour le développement du Mandé, a souligné la détermination de la jeunesse. Pour lui, l’installation de l’autorité intérimaire n’aura pas lieu demain. «C’est la population qui a voté pour choisir les membres du conseil communal. Si on doit les remplacer, il faut que la loi soit respectée. Nous sommes contre la façon dont les membres de l’autorité intérimaire ont été choisis », a-t-il affirmé.
Les marcheurs sont venus de plusieurs localités de la commune rurale du Mandé dont le village de Kamalé. La marche partie de l’entrée du quartier de Kanadjiguila s’est achevée dans la cour de la mairie. Les marcheurs ont lu une déclaration dans laquelle ils dénoncent les actes posés par le gouverneur de la région de Koulikoro en proposant des membres de l’autorité intérimaire sans consulter la population.
La population a surtout invité les autorités à laisser les nouveaux élus de la commune exercer pleinement leurs fonctions. A défaut, la population doit être consultée pour faire des choix dignes de la commune afin que l’autorité intérimaire soit installée. La marche s’est déroulée sans incident, car elle était encadrée par un détachement de la garde nationale.
Soumaila T. Diarra