Le 29 avril 2014, douze (12) villages de la commune rurale de Garalo ont signé une convention locale sur l’avancement de l’âge de l’excision à 15 ans. La cour de la mairie de ladite commune a servi de cadre pour la signature de la convention.
La commune de Garalo située au sud du Cercle de Bougouni est composée de 30 villages. Dans toutes ces communautés l’excision est pratiquée comme dans beaucoup de localités du Mali.
En vue d’amener les populations de la commune de Garalo à abandonner cette pratique néfaste qui constitue un problème de santé publique, l’ONG GRID (Groupe de Recherche d’Initiatives pour le Développement) sur financement du programme SILE 2 de Helvetas Swiss Intercooperation a entrepris des actions d’information et de sensibilisation pour le changement de comportement. A cet effet, ce mardi 29 avril 2014, sur les 30 villages de la commune, 12 ont signé une convention locale sur l’avancement de l’âge de l’excision de la jeune fille à 15 ans.
Les 18 autres villages sont déjà avancés dans le processus de la signature de la même convention, car, suite aux séances de causerie débats et des assemblées générales tous les villages ont donné leur accord pour l’avancement de l’âge de l’excision mais pas pour l’abandon de la pratique qui est la finalité recherchée par l’ONG GRID et ses partenaires et par tous les acteurs au développement soucieux de l’amélioration de la santé publique. Les engagements des villages signataires et ceux en attente sont avéré par les procès verbaux des différentes rencontres tenues dans les villages. A cet effet, la cérémonie a commencé par la lecture du document de synthèse sur les consens obtenus dans les villages par le 1er adjoint au maire, M Adama Sangaré
La cérémonie de signature de convention avait mobilisé trois représentants par village dont le chef, la présidente de l’association des femmes, le président de l’association des jeunes ou leurs représentants, les agents de l’ONG GRID, des membres du comité de pilotage de lute contre la pratique de l’excision, le sous-préfet, M. Mamadou Simpara, le maire de la commune de Garalo, M. Souleymane Samaké, le 1er adjoint au maire, Adama Sangaré plus les médias locaux.
Après la signature du document, les témoignages recueillis auprès des représentants et représentantes des villages signataires attestent que les messages et les démarches de l’ONG GRID ont été compris par les populations des villages signataires.
M. Souleymane Sangaré, représentant du chef de village de Kodiougou de dire que son village a pris sa décision de façon libre et démocratique après concertation de toutes les couches sociales : les femmes, les jeunes, en somme, toutes les corporations de la société. Selon M. Sangaré, le respect de cette procédure a été consigné par l’ONG GRID afin qu’aucune couche ne soit marginalisée et que la prise de cette décision ne soit pas source de discordance dans le village. En outre, le village de Kodiougou comme tous les autres villages de la commune a été assisté par la mairie, partenaire de GRID. Le comité de pilotage de lutte contre la pratique des MGF/Excision présidé par le premier adjoint au maire, M. Adama Sangaré dit Men a sillonné tous les villages de la commune afin de consolider l’information et sur la sensibilisation sur la problématique de la pratique de l’excision, de trouver un consensus dans chaque village concernant les dispositions à prendre.
L’ensemble de ces démarches a valu, ce 29 avril 2014 la signature de la convention par le village de Kodiougou et 11 autres. M. Souleymane Sangaré d’ajouter que les gens n’ont pas la même facilité de compréhension des problèmes, dans ce cas, l’ONG GRID doit continuer à sensibiliser les communautés qui trainent à prendre à mesure visant à protéger la santé de la femme contre la pratique de ce fléau.
M. Amara Sangaré, représentant du chef de village de Djinè, porte parole des chefs de village présents à la cérémonie a abordé le sujet dans le même sens que M. Souleymane Sangaré tant pendant les assemblées de son village que pendant la cérémonie de signature de la convention. Cependant, à la différence du représentant du village de Kodiougou, M. Amara Sangaré Sangaré n’a pas voulu signé la convention et il estime que la convention doit être signée dans le vestibule du village devant toutes les autorités du village.
Quant aux présidentes des associations féminines de Tiékoumala et de Kodiougou, respectivement Mme Mariko Kadidia Sangaré et Mme Kadidia Koné, l’ONG GRID est remerciée de ses activités.
Pour elles, à défaut d’abandonner la pratique de l’excision, il faut la pratiquer comme dans le passé. Jadis les filles atteignaient l’âge de la puberté avant d’être excisées, mêmes si cela avait des conséquences, ces-ci étaient moindres par rapport aux nombreux cas de complication de nos jours. Selon elle, il y a de cela trois (3) ans, le village de Tiékoumala n’a pas organisé d’excision. A la question quel rôle les femmes joueront dans la protection de la convention Mme Mariko affirma : « les excisions étant collective dans ce village, aucune femme ne peut se dérober de ces règles. Les excisions sont faites toujours avec l’accord des autorités traditionnelles du village, si celles-ci s’assument, la convention sera respectée par tous les villageois ».
Une troisième femme nous a fait savoir que des femmes ont des difficultés dans leurs vies conjugales à causes de l’excision. « Dans le foyer polygame, le mari admire l’épouse non excisée plus que celle excisée. Toutes les femmes ont eu comme coépouse des ethnies de la sous région qui ne pratiquent l’excision peuvent le témoigner. Cependant pour ne pas être indexées dans la communauté, ces femmes sont obligées de se taire sur leur souffrance morale. Dans la plus part des cas, la relation entre le mari et la femme excisée se dégénère et ça devient un conflit conjugal qui ne pas son nom. Ces aspects que je viens de dire ne peuvent pas être dévoilés Tout cela justifie que la pratique de l’excision a des conséquences graves sur la vie de la femme».
Il faut noter que le reste du chemin à parcourir est assez long compte tenu de la position mitigée de certains villages de la commune. Pour M. Balla Koné coordinateur de GRID il s’agit d’accentuer les activités de sensibilisation avec les partenaires locaux : les Asaco, les relais, le RECOTRAD, la mairie et les radios de proximité. Selon lui, le travail synergique de l’ensemble de ces acteurs a abouti à la signature de la convention par ces 12 premiers villages.
« Dans son parcours de combattant, GRID a été confronté à des difficultés liées à la désinformation et à l’intoxication provoquées par des individus mal intentionnés. Mais, actuellement tout le monde a reçu la bonne information, l’abandon de la pratique de l’excision n’est plus un tabou dans ces communautés. Après la signature de la convention par plus d’une dizaine de villages, l’espoir est permis, nous allons continuer les activités, les autres villages signeront dans les jours à venir». Ajouta-t-il.
Pour Balla Koné la signature de la convention est une chose, son application est une autre. Pour cette raison, après la signature de la convention, la priorité sera donnée aux mesures de protection de ses clauses. La restitution de la convention sera faire au niveau de tous les villages, un comité de 3 à 5 personnes sera mis en place dans chaque village veuille et ce comité veillera au respect de la convention.
A la fin des travaux, le sous-préfet Mamadou Simpara s’est réjouis du bon déroulement de la rencontre de l’engagement des communautés de sa circonscription à faire un pas vers l’abandon de la pratique de l’excision.
Envoyé spécial
Seydou KONE
Le GRID a du pain sur la planche, la signature de cette convention à la mairie est loin d’être une vraie signature sachant bien que les vieux chefs de village sont les vrais chef rares sont ceux qui peuvent leur faire un compte rendu de cette convention. L’excision est une pratique traditionnelle, elle a des effets néfastes certes mais les tapages menés autour de son abandon ne sont pas fortuits, des sous sont logés quelque part pour tromper la vigilance de nos parents sinon les vrais problèmes de ce pays sont là et ne font même pas l’objet de débat. Moi personnellement je ne marierais jamais à une femme non excisée car contraire à ma tradition et à ma manière de voir les choses.
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