Sur une requête du mouvement citoyen, l’administration prend la décision de reprendre la mise en place du bureau municipal de la commune de Taboye dans le cercle de Bourem. L’Adema et l’URD qui ont misé sur un conseiller URD pour diriger la mairie, il y a un an, crient à la manipulation et au trafic d’influence, le mouvement citoyen se réclamant du soutien du Président ATT, estiment-ils. La tension monte et un affrontement serait à craindre entre les parties opposées.
Au sortir des élections communales de 2009, dans la commune rurale de Taboye (Cercle de Bourem), le Mouvement Citoyen et l’URD ont eu chacun 9 Conseillers contre 5 pour l’ADEMA, ces trois listes ayant participé à la compétition.
Lors de la mise en place du bureau municipal, les deux partis politiques l’URD et l’Adema se sont rapprochés. L’URD et l’ADEMA se sont retrouvés mettant en échec les tractations entreprises par les leaders du mouvement citoyen dont le remarquable député de Bourem, Aïchata Cissé dite Chato. Ces derniers voulaient le retour du maire sortant Anna Nkuma Maïga, mais le poste de maire est revenu à l’URD.
Suite au scrutin, plusieurs requêtes ont été adressées au tribunal administratif de Mopti qui a annulé les résultats du scrutin dans certains bureaux de vote pour fraude. Conséquence : l’ADEMA perd un Conseiller au profit du Mouvement citoyen, la majorité est cependant restée du côté de la coalition des deux partis politiques.
Selon des informations qui nous parviennent de la localité, le mouvement citoyen n’a pas jusque là jeté ses armes, ou alors a-t-il décidé de déterrer sa hache de guerre car nous apprenons qu’une reprise de la mise en place du bureau est annoncée pour le 18 juillet, soit le lendemain même de la transformation du mouvement citoyen en parti politique.
Selon notre confrère « L’Indépendant » dans sa parution du mercredi 14 juillet 2010, « Par décision n°16-96-MATCL-SG du 9 juillet 2010, le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales a décidé de la reprise de la mise en place du Conseil communal de la Commune rurale de Taboye dans le cercle de Bourem. La décision a été notifiée au gouverneur de la région de Gao qui, à son tour, a instruit par lettre n°600/GR-CAP-CAD du 9 juillet, au préfet de Bourem de la convocation des 23 Conseillers municipaux pour la mise en place d’un nouveau conseil communal, le dimanche 18 juillet prochain ». Au-delà d’une foule d’interrogations sur les motivations réelles de cette reprise annoncée du bureau municipal de Taboye, les conséquences éventuelles d’une telle entreprise ne présagent pas qu’un simple changement de maire, mais aussi un climat tumultueux dans cette partie du nord Mali, apprend on de nos sources.
De sources proches de l’Adema et de l’URD, il s’agit de manœuvres tendant à ramener aux affaires l’ancien maire dont le bilan n’est pas jugé élogieux par les populations. Il s’agit aussi de donner les rênes de la localité au nouveau parti naissant de la mutation du mouvement citoyen, estiment nos sources. Selon eux, cela n’est possible, pour un parti qui dispose de 10 conseillers sur 23, qu’en débauchant ailleurs, c’est-à-dire à l’Adema ou à l’URD ou chez les deux. Cette crainte a créé une psychose qui a fait monter la tension à Bourem, nous rapportent nos sources. Les militants des deux partis fourbissent leurs armes. Par ailleurs, le déploiement de gendarmes sur le terrain a fini par planter le décor d’une situation tendue, si l’on en croit nos sources. Pourra-t-on éviter le pire ? Aux dernières nouvelles, l’URD a attaqué la décision du préfet devant le tribunal administratif de Mopti.
B. Daou
