En dépit de la situation sécuritaire délétère que notre pays a connue, le cercle de Nara a été épargné par les attaques djihadistes. Cela est dû aux efforts conjugués des forces armées et la gendarmerie de la localité. En marge de la visite du ministre du Développement rural dans la zone, plusieurs intervenants ont salué le courage du commandant de la brigade de Nara dont les efforts de renseignement ont permis à l’armée de démanteler toute tentative d’infiltration des djihadistes dans cette partie de notre pays qui partage 400 km de frontières avec la Mauritanie et le cercle de Niono en 4ème région.
L’attaque surprise des djihadistes sur les positions de l’armée malienne à Diabaly et à Konna en janvier 2013 a laissé penser que le pire allait se produire dans la partie ouest du pays qui fait frontière avec la Mauritanie et les régions du nord occupées.
Les renseignements recueillis au cours de la visite du ministre du Développement rural nous ont permis d’en savoir un peu plus. Les efforts conjugués de l’armée et de la gendarmerie ont permis de démanteler toutes les tentatives d’infiltrations dans cette partie du Mali à partir de la Mauritanie. Cela a été rendu possible grâce à la collaboration des services de gendarmerie des deux pays.
Pour en savoir plus, nous avons contacté le commandant de brigade de Nara, Adjudant chef M’Barak Ould Mohamed. Celui-ci a accepté de se prêter à nos questions. A le croire, la sécurité a été maintenue dans le cercle de Nara grâce aux efforts de ses agents. ” Depuis 2010 nos renseignements ont démontré la présence des djihadistes dans la forêt de Ouagadou. La présence de ces bandits s’explique par la porosité des 400 km de frontière que le cercle partage avec la Mauritanie. Ces renseignements mis à la disposition des armées des deux pays ont permis d’éradiquer cette menace“, a déclaré le Commandant de Brigade.
Le chef de la gendarmerie de la localité a affirmé qu’après cette action, il a géré le cas d’enlèvement d’un véhicule de la PADESO le 4 décembre 2013. ” Après information, j’ai organisé une poursuite jusque sur le territoire de la Mauritanie. J’ai informé mes collègues de ce pays. Ceux-ci ont réussi à mettre la main sur les bandits le jour suivant et le véhicule a été remis au PADESO 15 jours après. . Présentement la sécurité est au vert dans le cercle “, a dit notre interlocuteur.
L’Adjudant chef M’Barak Ould Mohamed est commandant de brigade de Nara depuis 2003. Il affirme qu’il est de la promotion 1975 de la gendarmerie. Il a servi successivement à Ansongho, Kangaba, à la brigade territoriale de Ségou de Bamako, à l’escadron de Sikasso et à Kadiolo. L’enfant de Tarkint, dans le cercle de Bourem, région de Gao, est arrivé à Nara en 2002 comme adjoint au commandant de brigade. En répondant à notre question sur les différentes désertions des Arabes et des tamasehq de l’armée lors des différentes rébellions, le commandant de brigade a été très clair. ” Je ne suis pas un intégré. J’ai opté pour la gendarmerie par amour de ce corps pour être au service de ma patrie. Cet amour de la patrie, je la porte depuis 1966. Date à laquelle j’ai rencontré le président Modibo Keïta qui était en visite dans ma localité. Je remercie Dieu de m’avoir donné la chance de servir le cercle natal du président “.
Celui qui va faire valoir ses droits à la retraite en décembre prochain attire l’attention de ses chefs sur leurs conditions de travail.
Personnellement qu’est ce que tu attends de tes chefs avant ta retraite ? ” Après 40 ans de service dans la gendarmerie, si on m’accorde une promotion avant d’aller à la retraite, je ne pourrais qu’être reconnaissant à mes supérieurs “, a dit M’Barak Ould Mohamed en souriant. C’est le lieu pour nous d’attirer l’attention des autorités militaires et sécuritaires du pays sur les hommes qui se sont donnés pour la défense de la patrie. Les chefs militaires du pays doivent être reconnaissants à ceux-là qui n’ont jamais déserté au lieu d’accorder des faveurs à ceux qui retournent leurs armes contre la patrie à chaque occasion.
Moussa SIDIBE