Le Collectif des régions non opérationnelles (Crnop), après Nioro, a mis le cap sur San, Koutiala, Dioïla, du 5 au 7, et sur Kita le 13 août 2016, pour rencontrer et échanger avec la société civile sur le retard constaté dans l’opérationnalisation des 9 régions sur les 11 créées par la loi N°2012-017 du 31 janvier 2012. Toutes ces localités sont d’accord qu’il faut une synergie d’actions pour aboutir à un traitement équitable entre les régions du Mali.
Une délégation de 3 membres du bureau du Collectif des régions non opérationnelles (Crnop) a sillonné les quatre futures régions de San, Koutiala, Dioïla et Kita. Partie de Bamako le vendredi 4 août 2016, la délégation était composée du président du Collectif, Mamba Coulibaly de Bougouni ; du Secrétaire administratif, Mamadou Traoré de Dioïla ; et du chargé à la communication et à la sensibilisation, votre serviteur.
Le 2ème vice-président, Amadou Séméga, avait devancé la délégation pour préparer la rencontre avec la jeunesse de San, très décidée à aller jusqu’au bout ainsi que la Cafo et le Coordinateur des chefs de quartiers de San. La rencontre a eu lieu le samedi 6 août 2016 à la mairie de San, où la jeunesse, la Cafo et les notabilités ont tous réitéré leur soutien sans condition afin de voir leur localité sortir de l’ornière. «Nous n’allons pas prendre les armes, mais nous n’irons pas aux élections communales, encore moins aux régionales, tant que nos régions ne seront pas opérationnelles», a martelé Mamadou Simpara, Directeur de la Radio «Voix des Jeunes » et membre très influent de la jeunesse de San.
Quant au président local de la jeunesse du cercle de Tominian, Sadraac Tienou, il a manifesté les mêmes intérêts pour l’opérationnalisation de la région de San. Pour la présidente de la Cafo de San, Mme Touré Absatou Diallo, cette initiative du Crnop est une action salutaire puisqu’elle consiste à interpeller le gouvernement à respecter ses engagements vis-à-vis des populations bénéficiaires. «Nous, les Traoré de San, nous vous faisons la promesse de vous aider dans ce combat», dixit Sény Traoré, chef de village de San.
Après San, la délégation s’est rendue à Koutiala, où Porna Luc Ouèrè, Trésorier général du Collectif, avait préparé le terrain pour la rencontre avec la société civile. Cette rencontre s’est tenue le dimanche 7 août 2016, dans le vestibule du chef de quartier Kouloukoro (Koutiala) et non moins Coordinateur des 265 chefs de villages du cercle de Koutiala, Mamadou Coulibaly. Les échanges se sont tenus sous une forte pluie, en présence de toutes les sensibilités de la société civile.
«Nous sommes quasiment à la fin des 5 ans impartis pour la régionalisation des nouvelles régions créées. Sur les 11 régions créées, seules celles de Ménaka et Taoudéni sont opérationnelles. Je peux me permettre de dire que Koutiala est le cercle le plus peuplé et plus industrialisé du Mali. Il ne manque de rien pour être une région, mais le hic est que, même créée par la loi N°2012-017, votée et adoptée par l’Assemblée nationale, le 31 janvier 202, et promulguée par le président de la République, le 2 mars 2012, la région de Koutiala est oubliée et là, je dis que ça suffit. Je souhaite vivement voir ma ville en région, avant les prochaines échéances électorales».
Selon l’Inspecteur de police à la retraite, Fily Macalou, malgré le potentiel économique de Koutiala, il n’a même pas le look d’une ville. Il va de soi que les autorités mettent les moyens pour son développement et cela passe par la régionalisation. À en croire le Coordinateur des 265 villages du cercle de Koutiala, Mamadou Coulibaly, c’est parti pour une lutte sans merci, jusqu’à l’opérationnalisation des 9 régions restantes. D’autant que, selon lui, «nous sommes égaux en droits et devoirs devant la Constitution malienne».
Dioïla, qui attendait impatiemment la délégation, l’a rencontrée au vestibule du chef de village de Dioïla, Monzon Mariko, très tôt le lundi 8 août 2016. Le président de la société civile, Mary Mariko, et celui de la jeunesse, Sékouba Koumaré, ont tous exigé l’opérationnalisation de leur région.
Le samedi 13 août, c’était le tour de Kita. La rencontre, qui s’est tenue au Carrefour des jeunes de cette localité, a mobilisé toutes les sensibilités de la ville. Le Coordinateur des 18 chefs de quartiers de Kita, Moussa Keïta, a promis d’accompagner le Collectif auquel il demande d’associer la jeunesse pour plus de poids dans la revendication.
Le président de la jeunesse du cercle de Kita, Salif Boubacar Oumou Tounkara, pense qu’il urge de faire comprendre aux autorités qu’il n’est pas question d’aller à une quelconque élection, sans les nouvelles mesures d’accompagnement. Il s’agit, selon lui, du nouveau découpage administratif qui va nécessiter la présence d’un maire ou d’un préfet dans le cadre de l’administration des nouvelles communes et des nouveaux cercles des nouvelles régions.
Gabriel TIENOU
Envoyé spécial