Pour Cheick Boucadry Traoré, depuis plus d’une vingtaine d’années et, en dépit de l’espoir suscité par l’avènement du pluralisme démocratique, les politiques de gouvernance qui ont été mises en place ont surtout eu pour conséquences l’exacerbation de l’inégalité économique, le chômage de masse des jeunes, la paupérisation croissante des populations rurales et le manque de plus en plus préoccupant de justice sociale. ” Nous pensons qu’il est plus que temps que les gouvernants se soucient des conséquences humaines et sociales dramatiques de leurs politiques économiques dans nos villes et campagnes“, a-t-il déclaré.
La situation socio-économique que vivent actuellement la région et la ville de Koulikoro, a-t-il fait remarquer, est fort préoccupant de cet état de déliquescence du tissu économique et social. “Cette situation se traduit notamment par le désinvestissement dans les entreprises et les communautés, la fermeture des usines, la perte de milliers d’emplois, la désertion de communautés prospères avec comme corollaires la pauvreté grandissante, la délinquance et les troubles mentaux “.
Pour le président de la CARE, les habitants de Koulikoro et l’ensemble des Maliens sont aujourd’hui suffisamment édifiés sur les causes et les auteurs de cette destruction du tissu industriel qui faisait la fierté et la prospérité de cette région. A l’arrière-plan de ce tableau aussi sombre que réaliste, a-t-il souligné, se profile la perte même de la position de notre pays dans l’économie sous-régionale.
Et Cheick Boucadry Traoré d’ajouter qu’il est temps de remettre l’économie au service de l’ensemble des citoyens. Il s’agit, selon lui, “de reconstruire un système économique plus efficace, plus stable et plus juste où chacun, par son travail, nourrit et bénéficie de la croissance qui ne doit plus être au seul profit d’une petite minorité. Il est possible de créer un système plus juste où tout le monde tirera profit du progrès économique. A la CARE, nous sommes déterminés à renforcer l’unité nationale par une réduction rapide et significative des disparités économiques et sociales. Il est urgent de créer les conditions d’une mobilisation de tous et de chacun contre les politiques économiques mal réfléchies et aux conséquences néfastes et dangereuses pour notre société “.
Pour le leader du parti du ciwara, nous devons nous mobiliser pour une révolution économique participative. Notre pays, dira-t-il, a besoin de solutions révolutionnaires pour faire face aux défis actuels. Cette révolution commence aujourd’hui à Koulikoro. Aujourd’hui, les habitants de Koulikoro et la CARE revendiquent une réindustrialisation à visage humain.
“Les citoyens vivant à Koulikoro ont le droit d’aspirer à une vie meilleure. Pour remédier à la situation catastrophique que vit Koulikoro, la CARE exige avant tout le rétablissement dans leurs droits des travailleurs qui ont contribué depuis des années à l’édification du tissu industriel “, a assuré M. Traoré.
Par ailleurs, à en croire le leader de la CARE, des mesures visant à promouvoir la sécurité sociale, la multiplication de services dans des domaines tels que la santé, le renforcement des capacités et l’amélioration des performances doivent être immédiatement entreprises.
” Au-delà de l’investissement venant du secteur privé, la CARE mettra en œuvre une politique d’aide publique pour sauver les industries en déclin ou en gestation difficile et soutiendra au besoin la prise en charge collective des entreprises défaillantes par les travailleurs “, a-t-il souligné.
Il est convaincu que le Mali ne connaîtra une véritable industrialisation qu’à travers l’institution d’un département du plan chargé de définir une vision claire du développement économique, a court, moyen et long termes. Cette structure aura pour mission d’identifier quelques filières prioritaires qui constitueront des pôles de compétitivité majeurs pour les dix années à venir. Des nouvelles politiques bancaires et de crédit seront alors mises en œuvre pour assurer le financement de projets portant sur les filières prioritaires définies par le plan.
La politique de renouveau de la CARE, explique le Secrétaire général Ibrahim Traoré, mettra un accent particulier sur l’encadrement des mécanismes d’aide aux entreprises innovantes. Nous entendons revaloriser la recherche au Mali en affectant un pourcentage déterminé du PIB à la recherche et Développement.
Et Cheick Boucadry Traoré d’ajouter que l’industrie nationale est moins que naissante. “Pour trouver un dynamisme économique, nous devons mettre l’industrie au cœur de nos activités comme moteur de croissance. Il faut pour cela mobiliser l’essentiel de nos marges de manœuvres financières au bénéfice des secteurs industriels afin qu’ils soient mieux outiller pour faire face à la concurrence sous-régionale et internationale “, a-t-il déclaré.
La politique de réindustrialisation à visage humain que nous entendons mettre en œuvre, assure-t-il, se fonde sur une conviction profonde : la personne humaine doit être la source et la finalité de l’action politique. Au nom de cette vision de l’homme, la CARE entend construire une société de responsabilité, de liberté et de solidarité orientée vers un développement harmonieux et pérenne.
«Ce que veut la Convergence africaine pour le renouveau, c’est une réhabilitation socio-économique de Koulikoro, avec et pour les habitants de cette contrée magnifique qui mérite beaucoup mieux que ce qu’elle connaît depuis quelques années», a-t-il conclu.
Auparavant, d’autres intervenants ont rendu des témoignages sur les caractères d’homme d’Etat et de grand visionnaire du président de la CARE. Le tout dans une ambiance folklorique de haute facture.
Bruno D SEGBEDJI