Six observatoires considérés comme des démembrements de la Coalition seront installés dans les localités de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudenit et Menaka
La Coalition citoyenne de la Société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale (CCSC/PURN), dirigée par l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, a procédé le lundi dernier au lancement des activités du Projet d’appui au renforcement des capacités de la Société civile pour le suivi efficace du processus de la mise en œuvre de l’Aaccord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Ce projet est financé par la MINUSMA à hauteur de 34.630.380 Fcfa.
A l’entame des travaux, le président de la Coalition, a demandé à l’ assistance d’ observer une minute de silence à la mémoire des victimes de cette guerre au Mali. Il avait à ses côtés Mme Aunt Toporas, directrice adjointe de la division des affaires civiles de la MINUSMA» et plusieurs autres membres du bureau.
Dans son exposé liminaire, Ahmed Mohamed Ag Hamani a rappelé que la Coalition citoyenne de la Société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale a été mise en place pour répondre aux dispositions pertinentes de l’article 51 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, signé le 15 mai et le 20 juin 2016, qui stipule: «….les Parties (signataires) demandent à la classe politique ainsi qu’à la société civile, notamment les organisations de femmes et de jeunes, les médias, les communicateurs traditionnels et les autorités traditionnelles et religieuses, d’apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’Accord». Financé par la MINUSMA à hauteur de 34.630380 FCFA, ce projet couvre la période de novembre 2018 à mars 2019. Il permettra d’installer 6 observatoires considérés comme des démembrements de la Coalition dans les localités de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudenit et Menaka.
Tirant le bilan d’un an existence, le conférencier a fait savoir que dès sa création la Coalition s’est concentrée sur quatre axes, à savoir : des activités de sensibilisation, d’information auprès des institutions de la République, des organisations internationales et des missions diplomatiques, des partis politiques et des autorités traditionnelles ; l’extension et le développement de la Coalition au niveau régional et local ; la formation des associations membres sur les questions d’appropriation, de mutualisation des connaissances dans le cadre du processus de paix et de réconciliation nationale ; l’élaboration des documents sur les 10 panels thématiques ayant trait aux 5 axes de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Par ailleurs, la plateforme a pu tenir 10 réunions du bureau composé de 55 membres, dont deux consacrées au collège des 20 présidents d’honneur que compte le bureau.
De même, la Coalition, a dit le conférencier, a participé à la Conférence d’entente nationale, et l’Espace d’interpellation démocratique ainsi que toutes les activités concernant l’objet de la Coalition auxquelles, ils ont été conviés.
«Le constat général est que tous les acteurs rencontrés ont unanimement salué l’initiative de la création de la Coalition à travers laquelle, ils saluent la création d’une Société civile unie, forte et dynamique capable de relever les défis majeurs relatifs à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ainsi que le vivre ensemble, la consolidation de la Paix et la réconciliation nationale», a-t-il dit.
En termes de perspectives, Ahmed Mohamed Ag Hamani a annoncé la poursuite de la mise en œuvre du Plan d’actions de la Coalition dans tous les axes énoncés ci-dessus, et particulièrement la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ; des recommandations de la Conférence d’entente nationale ; le suivi du processus électoral tout en consolidant la Coalition tant au niveau national que régional.
Abordant la question de la situation sécuritaire du pays, il a fait savoir que la crise politico sécuritaire est de plus en plus aggravée par des conflits intercommunautaires, notamment dans le delta central.
«Ces conflits intercommunautaires risquent d’entrainer le Mali dans une guerre civile prenant la forme vendetta, si ce virus se propageait dans les autres régions du pays», a-t-il prévenu.
Tout en saluant les efforts déployés par les autorités et les bonnes volontés émanant de la société civile, Ahmed Mohamed Ag Hamani a lancé, au nom de la Coalition, un appel pour plus de retenue à l’endroit des belligérants en privilégiant le dialogue et la concertation.
Aussi, a-t-il exhorté les uns et les autres à puiser dans nos valeurs traditionnelles, culturelles et religieuses les moyens appropriés pour régler nos différends.
Enfin, le conférencier a réitéré l’engagement de la Coalition à ne ménager aucun effort pour jouer sa partition dans la construction d’une paix durable dans un Mali uni, fort et prospère.
Seydou Diamoutene