Baye Bakass Diakité, le maire de Guiré dans le cercle de Nara : «Nous serons obligés de prendre des mesures de défense, n’en déplaise au gouvernement»

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La dernière semaine du mois de novembre et le début du mois de décembre ont été jalonnés d’attaques dans le cercle de Nara. Cette série d’attaques contre l’administration et la population civile a conduit au pillage des forains, au viol des femmes et à l’enlèvement de l’ambulance et du véhicule du sous-préfet de Dily. La population très mécontente appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités. S’il y a lieu, elle dit prendre elle-même des mesures de défense.

Selon Daouda Magassa, conseiller au cercle de Nara, à la date du 21 novembre 2016, dans le cercle de Nara, le village de Dily, chef-lieu de la commune, a été attaqué par des bandits armés. Une attaque au cours de laquelle l’ambulance du centre de santé et le véhicule du sous-préfet ont été enlevés par les bandits. Entre Mourdiaw, chef-lieu de la commune,  et Kaloumba, le 2 décembre, un bus a été la cible d’attaque. Mais la riposte des militaires qui étaient dans le bus a mis en déroute les bandits, faisant deux blessés parmi les passagers du bus. Le passage d’un groupe de 3 véhicules de bandits armés a été signalé à Boudji et Guiré, chef-lieu de commune, où ils ont été également signalés au niveau du forage. La vallée du serpent est soupçonnée d’abriter un important groupe armé de bandits, à en croire le conseiller Magassa.

Le maire de Guiré, Baye Bakass Diakité, quant à lui, pense que cette situation d’insécurité ne date pas d’aujourd’hui dans le cercle de Nara. «Quand on sait que la forêt de Ouagadou a toujours servi de cachette pour les rebelles et les bandits armés. Aujourd’hui, c’est dans la vallée du serpent qu’ils opèrent en passant par Banamba et Guiré dans ma commune pour perpétrer leurs attaques sans être inquiétés. Le jeudi 2 décembre, les bandits armés ont attaqué un convoi de 6 véhicules pour forains. Ils ont pris leur argent et violé des femmes. Le lendemain, vendredi 3 décembre, ils ont été aperçus dans ma commune à Guiré.  Nous avons informé les autorités pour qu’elles prennent les mesures nécessaires. Malheureusement, rien n’a été fait. Le plus étonnant, c’est que tout le monde sait où ces gens se trouvent. Si l’Etat ne prend pas ses responsabilités, nous serons obligés de prendre des mesures de défense, n’en déplaise au gouvernement», a martelé le maire de Guiré, dans le cercle de Nara.

Pour Modibo Kéïta, ressortissant de Nara à Bamako, cette situation de délaissement des populations par le gouvernement peut s’avérer très dangereuse. «Sur le plan économique, tout le monde sait que Nara s’approvisionne en riz et beaucoup d’autres denrées de première nécessité à Niono. Ce sont ces mêmes axes de trafic qui sont visés par les bandits armés. Les attaques visent essentiellement les forains pour les dépouiller de leurs ressources et les femmes sont également violées. Malgré tout, l’Etat ne réagit pas à soulager les souffrances des populations», a déploré M. Kéita. Avant de lancer un appel à la population d’user des moyens de communication à leur disposition pour informer les autorités à temps.

Gabriel TIENOU

 

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