Bafoulabé : Les populations en colère instaurent un blocus sur la ville

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Bloquer le bac sur le fleuve et toutes les autres voies d’accès à la ville, telle est la principale décision prise lors d’une assemblée générale tenue le mardi 4 décembre 2018 à Bafoulabé. Cette mesure qui entre en vigueur demain et ce, jusqu’à nouvel ordre, vise selon les populations à amener les autorités à prendre en compte leurs préoccupations relatives au bitumage des tronçons et à la construction d’un pont sur les fleuves Bakoye et Bafing.

Les populations de cette localité de la 1ère région administrative du pays (Kayes) souffrent d’un enclavement qui étouffe son développement. Les routes dégradées et impraticables et l’arrêt total du train coupent la localité du reste du pays.

L’inertie des autorités face à ce problème, maintes fois exprimé, aboutit aujourd’hui à un ras-le-bol total des populations de Bafoulabé qui ont décidé de passer à la vitesse supérieure. « Nous avons décidé de bloquer tout. Rien ne va fonctionner jusqu’à la satisfaction de nos doléances. Nous demandons le bitumage des tronçons Babaroto-Toukoto-Kita et Tambaga-Manatali et la construction de pont sur le Bafing et le Bakoye. Nous avons écrit une lettre au président de la République le 3 novembre dernier, jusqu’ici rien n’est fait. Aussi, nous demandons l’abrogation de l’arrêté interministériel qui a confié la gestion du bac à une commission qui en fait à sa tête. Nous ne voulons plus de ça, nous voulons que les communautés soient associées et qu’une partie des fonds soit investie dans le développement de la ville. Que rapportent les quatre unités industrielles au développement de Bafoulabé ? Rien du tout. Aujourd’hui, il y a un éveil de conscience. Nous allons réclamer nos droits vaille que vaille, même si nous devons en mourir », nous a confié le secrétaire général de la jeunesse, M. Karamagan Diallo.

Bafoulabé  coupé du reste du pays

Une autre source locale est très remontée contre les trois députés de la localité, tous élus sous les couleurs du parti au pouvoir. « Ils se moquent bien des souffrances des populations. Au prochain hivernage si rien n’est fait, Bafoulabé sera coupé du reste du pays », a-t-il promis. Les autorités compétentes sont donc interpellées afin de prendre d’urgence les mesures idoines pour que le blocus qui est entrée en vigueur ce mercredi 5 décembre puisse être levé au plus vite.

DTK

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6 COMMENTAIRES

  1. Combien de taxes et d’impôts avez-vous payés cette année seulement ?
    Avant de tendre la main pour exiger, il faut être sûr d’avoir fait son devoir de construction NATIONALE.
    Ce blocus-là affecte qui le plus : le Mali ou des dignes populations ?

    • Tu veux rire… ? Tu es de la Région de Kayes, du Cercle de Bafoulabé… ? Ou alors tu es de mauvaise foi… ! Tu devrais plutôt nous aider, au lieu de nous engueuler… !
      Moi je suis né dans ce Cercle. J’y passé mon adolescence. Après, comme tant d’autres compatriotes, j’ai émigré. J’y ai ma famille. J’y vais en vacances quand je peux. Je peux te dire que depuis les années 1970 à nos jours, il n’y a pas de changement en matière d’infrastructures de développement. La Zone est toujours aussi dépourvue d’infrastructures de développement. Malgré les braves travailleurs de ce territoire et les efforts de ses migrants…, il y a peu d’évolution dans ce Cercle. On se demande à quoi servent leurs élus… ?

  2. ” … Les populations de cette localité de la 1ère région administrative du pays (Kayes) souffrent d’un enclavement qui étouffe son développement… ” … /// …
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    ça alors…, je croyais être le seul à penser ça… !
    Le premier Cercle créé au Mali, semble totalement oublié de l’Administration de ce pays. Il fait pourtant partie des poumons économiques du Mali…
    En matière d’infrastructures de développement, il n’y en a que pour Bamako au détriment des autres grandes villes, Chefs-lieux des autres Régions, de Cercles et d’Arrondissement du pays. Si au moins ils arrivent à faire de notre Capitale Nationale une Capitale moderne digne de ce nom… Mais non. A se demander même où va l’argent du pays… ?
    Les Villes et les Chefs-lieux qui s’en sortent le mieux…, ce sont là où les Populations et leurs Elus ne se laissent pas faire et revendiquent des infrastructures pour leurs localités.
    A croire que les Populations Mandingue et Khassonké n’arrivent pas à intégrer cette culture de la révolte et de la revendication… Dommage !

  3. Ils ne savent même pas l’existence de ces routes, car ils(les autorités) ne l’utilisent pas. ils ont d’autres chats à fouetter. Pour eux(Autorités), c’est les belles fesses, les villas à Bamako, comptes bloquées, enfants à l’étranger, etc. Tant pis pour les citoyens lambda.
    Tant qu’il n’y aura pas une moralisation de la vie publique, notre pays finira par s’abîmer. un budget est annuellement voté pour la réparation, construction des routes au Mali, mais même la motié n’est pas destinée à cette fin.
    Je vous dis haut et fort, le seul remède à la corruption au Mali, c’est la pendaison!

  4. C’est le problème de ce pays, les autorités ne pensent qu’à leur developpement personnel au mépris paradoxal de celui des populations qui les ont elus.
    Courage chers frères de Bafoulabé, soutien total.

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