Au pas de nos communes : Harouna Sankaré, Maire de la commune rurale d’Ouankoro – Ce maire-là est exemplaire

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Au cours de l’exercice budgétaire 2009-2010 et conformément à une promesse de campagne tenue au cours des communales d’avril 2009, il a payé sur sa cassette personnelle la somme de 18.525.000 FCFA au titre de l’impôt annuel de toute sa commune.

«L’expérience qui m’a beaucoup marqué est la gestion pacifique et responsable des frontières entre nos communes riveraines. Entre mes collègues burkinabè et moi, il existe une franche collaboration  suivie surtout  d’une réelle amitié. Pour preuve, à l’occasion de chaque célébration du 22 septembre, ces maires viennent faire la fête avec nous et vice-versa. Et chaque fois qu’il y a de petites « bisbilles »  entre  nos deux populations,  nos simples coups de téléphone suffisent à eux seuls pour ramener la paix et le calme. Un fait aussi intéressant à signaler, la majorité des habitants de ma commune sont des Sankaré et du côté du Burkina, ils sont plutôt des Sidibé, c’est pour quoi le « cousinage à plaisanterie » fonctionne à merveille entre nos deux communautés » . L’homme qui parle ainsi n’est autre que Harouna Sankaré, maire de la commune rurale Ouankoro seulement située à une centaine de kms de la ville de Bankass. Elle compte vingt-deux villages, vingt-trois hameaux  pour une population totale estimée à 27000 habitants.
Elu sous les couleurs du Parti pour la solidarité et la Progrès (PSP), sa liste avait obtenu (9) conseillers contre (4) pour l’Adema et (4) pour l’Union pour la République et la Démocratie (Urd). Mais le jour du vote, il s’est produit à la surprise générale, (dont notamment du sous-préfet en particulier) un fait quasiment rare et inédit dans toute la région. Tous les conseillers élus (soit 17 au total) ont unanimement plébiscité Harouna Sankaré. « Mon émotion de la journée a été si grande, que  j’ai passé une nuit blanche  pour prendre la  pleine mesure de cette nouvelle responsabilité », a dit l’homme. Et pour cause ! Avant l’arrivée de ce nouveau maire, la commune manquait quasiment de tout, à commencer par la denrée la plus indispensable sur  la terre : l’eau potable.
C’est parce qu’il  est porté par un sentiment hautement religieux et familial qu’il a accepté de briguer le suffrage de cette population, dans le seul but de lui venir en aide et d’abréger du coup l’interminable calvaire des femmes de la localité. « Le seul problème qui se posait auparavant était d’ordre moral et religieux. En effet, mon statut de marabout par hérédité était-il compatible avec la fonction de maire .C’est après consultation des chefs religieux, des chefs de village, des partis politiques, que tous ensemble ont encouragé et soutenu ma candidature. La mobilisation générale sera du coup à la mesure de l’espoir suscité autour de ma modeste personne », martèle M. le maire,  avec une joie non dissimulée.
Et dire que depuis l’indépendance de notre pays, jusqu’au 11 avril 2009, date de l’arrivée de la nouvelle équipe municipale dirigée par Harouna Sankaré, la ville de Ouankoro n’avait pas eu un seul centre de santé. C’est vous dire l’état complet de dénuement dans lequel étaient plongées ces braves  populations contraintes de se soigner au Burkina voisin et plus précisément dans la commune de Barani. « J’étais si préoccupé par cette lamentable situation, que ma première priorité a été de m’impliquer énergiquement pour faire bouger les choses, accélérer le changement. C’est ainsi que grâce à l’ONG World Vision nous avons bénéficié d’un CSCOM plus d’importants équipements médicaux, que nous avons dénommé « CSCOM-ATT ». Pour son ouverture  le président a fait déplacer expressément le ministre de la Santé de l’époque, Oumar Ibrahim Touré, pour venir le représenter. L’événement a donné lieu à une forte mobilisation. Nous remercions vivement le président ATT d’avoir accepté que le CSCOM porte son nom et cerise sur le gâteau, on nous a également fourni un médecin pour diriger la structure. Concernant le problème crucial d’eau potable l’ONG PACTEA avec l’aide de l’Union européenne, a trouvé, après plusieurs fouilles infructueuses, une importante quantité d’eau souterraine. Ils ont ensuite installé un château d’eau et dix bornes fontaines, pour une quantité de production estimée à 50.000 litres d’eau par jour. Le village de Kienou devra  aussi bénéficier bientôt de l’approvisionnement en eau potable grâce à l’ONG  GWI ( Global water initiation).
Dès notre arrivée à la mairie, l’ANICT nous a aussitôt offert 34 millions de FCFA. Cette somme nous a permis de construire trois salles de classes un bureau, un magasin et des équipements pour cette école. Elle nous a également permis de créer une grande « banque de céréales » à Ouankoro au profit de toute la commune. Nous devons aussi saluer les initiatives individuelles comme celle de l’ex-ministre des affaires Etrangères Moctar Ouane qui nous a construit une école bien équipée dans le village de Bidi.»
Une tradition de générosité transmise de père en fils
Il n’est pas exagéré de dire que Harouna Sankaré est sans aucun doute un des citoyens les plus exemplaires de notre République.Tenez-vous bien,  il a payé, sur fond propre, et cela conformément à une promesse de campagne,  la somme de 18.525.000 FCFA au titre de l’impôt annuel, pour toute sa  commune, pour l’exercice 2009-2010. Un joli réflexe héréditaire ? Dans l’entourage du jeune et fringant maire, l’on y répond massivement par l’affirmative, comme nous le confirmait du reste l’un d’eux, à travers cette petite anecdote « Avant l’avènement des communes, des gendarmes sont venus dans un village proche de Ouankoro pour le recouvrement des impôts. Personne n’avait payé le sien et c’est son père qui n’était autre qu’un marabout, qui va mobiliser des fonds pour payer l’impôt de tout ce village. » C’est vous dire…..
Il faut préciser que Harouna Sankaré et son conseil communal ont tous viré à l’URD. Président de la section URD des jeunes de Bankass, il est le secrétaire aux relations extérieures  du bureau national des jeunes de l’URD.
Par Bacary Camara

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