Attribution du marché d’adduction d’eau de Goundam :Les non-dits d’une cabale contre Mme le maire

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Une manœuvre politicienne, la fausse polémique créée autour de l’attribution du marché d’adduction d’eau de la ville de Goundam ? Tout porte à le croire si l’on prête une oreille attentive aux propos de Mme Seck Oumou Sall. Décidément, pour abattre cette dynamique édile de cette non moins emblématique commune urbaine, qui leur fait ombrage, ses adversaires politiques ne reculent devant rien.

Depuis quelques semaines, la commune urbaine de Goundam est au centre d’une fausse polémique autour de l’attribution du marché d’adduction d’eau. A l’origine : une ‘’pétition’’ signée d’un groupe de conseillers, notamment de l’Adema et de l’Urd contre l’attribution dudit marché. Pour avoir sa version des faits, nous avons approché le premier responsable de la commune particulièrement visé par les auteurs de la pétition.

A en croire Mme Seck Oumou Sall l’Etat malien, dans le cadre du transfert des compétences, a confié la gestion de l’hydraulique aux communes. De Kayes à Kidal, sur recommandations des services en charge de l’hydraulique (l’atelier a eu lieu à Tombouctou), il a été demandé de confier les adductions d’eau à un nouveau gestionnaire, à condition qu’il soit un spécialiste. A Goundam, les choses ont pris un léger retard. Elle ne voulait pas quelque chose à la va-vite.

Ainsi, conformément aux conclusions de cet atelier, une commission présidée par l’ancien maire, Abocar Hangha, a été mise en place. Les termes de référence de l’appel d’offres national ont été élaborés. Par souci de transparence, la mairie a envoyé tous les documents à la Direction régionale de l’hydraulique de Tombouctou pour avis de non objection. Ce que cette dernière émis par écrit. C’est en ce moment qu’un appel d’offre national a été lancé, publié dans les colonnes du quotidien national l’ESSOR. Mieux, l’appel d’offres a été affiché partout à Goundam conformément à la loi. Mais, avant le lancement, il a été organisé des visites de terrain pour permettre aux soumissionnaires de prendre connaissance des réalités.

Avis d’appel d’offres national lancé….

A vrai dire, il y a eu trois soumissionnaires, à savoir ‘’Gie Echos du Nord’’ ‘’ Tilgar Mali’’ et un certain Baye Abbas. Le nommé Baye Abbas est venu voir Mme la maire pour négocier les termes de l’appel d’offres. En clair, il voulait que cette dernière ramène la durée du contrat de 3 ans à 7 ans. Parce que 3 ans ne l’arrangent pas. Dans la plus grande courtoisie, son interlocutrice lui a signalé que la loi ne permet pas de prolonger la durée du contrat. Il se retira donc de la compétition et il ne resta que deux postulants.

La commission présidée par l’ancien maire et comprenant Abbas Sangho, gestionnaire du système d’adduction d’eau et Sidy Touré a continué à travailler et à remettre ses conclusions. Mais dès le lendemain, le représentant de l’entreprise Tilgaz – Mali a adressé une correspondance à la maire pour dénoncer la présence des représentantes du ‘’Gie Echos du Nord’’ aux travaux de la commission. Pour éviter des problèmes judiciaires avec cette entreprise, la maire a décidé, après avoir informé la commission, d’annuler la procédure conformément à l’article 31 du code des marchés des collectivités. Les deux soumissionnaires ont été informés par la mairie de l’annulation de la procédure et de la reprise de l’appel d’offres. Le marché a été relancé dans les mêmes conditions. Cette fois-ci, ‘’Gie Echos du nord’’ n’a pas postulé et Tilgaz Mali s’est ainsi retrouvé seul dans la course. Peut-on attribuer un marché à une entreprise qui n’a pas postulé?

Peut-on être juge et partie?

Contrairement à ce qu’on veut faire croire à l’opinion, ce dossier a été discuté en session par le conseil communal. Curieusement, certains signataires de la pétition, qui avaient exigé un audit du système d’adduction d’eau, ont profité des débats pour s’en prendre à l’édile. Ce jour-là, elle n’a pas voulu humilier les responsables qui, au sein de la commission ont perçu, au même titre que les autres 2500 FCFA par jour. Et cela pendant 10 jours. Peuvent-ils alors soutenir qu’ils n’ont pas été associés à la procédure? Tous membres du Gie Echos du Nord, Abbas Sangho et Sidy Touré, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ne peuvent pas nier qu’ils ont participé aux travaux de la commission de A à Z. Peut-on être juge et partie ? Ce qui est formellement interdit par les textes en vigueur. Ayant senti l’odeur du marché, quelques responsables de l’ancien comité de gestion ont mis en place ce GIE.

A en croire notre interlocuteur, les responsables d’Echos du Nord et les signataires de la pétition ne disent pas toute la vérité. Pourquoi les responsables du Gie avaient mis dans leur bureau un jeune frère de Mme la Maire ? Ont-ils tenté de passer par des intermédiaires pour amener la maire à leur céder le marché, objet de la polémique ?

Quand Mme Seck Oumou Sall a appris qu’ils ont mis le nom de son jeune frère, elle a piqué une grosse colère. De toute évidence, elle ne voulait pas être accusée de favoritisme. ‘’Je ne suis pas donneur de marché. Tu postules si tu mérites, on te donne. Depuis que je suis maire, je n’ai jamais proposé une commission ‘’,

Le comité de gestion, dont certains responsables ont constitué le Gie, a atteint ses limites dans la gestion de l’eau. Depuis 2002, ce comité de gestion qui gérait pourtant un réseau dense quelque 700 abonnés n’a pas présenté un seul bilan positif. Où est parti l’argent ?

Or, dans le cadre du transfert des compétences, Mme la maire est obligée de jeter un regard sur la gestion du système d’adduction d’eau. 3 à 5% des bénéfices réalisés sont versés au compte de la mairie. Depuis un certain temps, le comité de gestion ne parvient pas à satisfaire les besoins en eau de la population. Il y a trois semaines, la cellule d’audit technique et financier a tenu une réunion à la mairie sous la présidence du sous-préfet et du 1er adjoint du maire. Dans la salle l’assistance a été suffisamment édifiée sur la gestion très peu catholique du système d’adduction d’eau.

Une mission des services d’hygiène a effectué une descente à Goundam et a estimé que la qualité de l’eau de Goundam est mauvaise, la machine qui traite le précieux liquide étant en panne depuis presque un an. En outre, on se demande où est passé le fonds -1, 5million FCFA -destiné à l’achat d’eau de javel ?

Un complot politique !

Les responsables du Gie ne disent pas que c’est la maire qui a refusé de retirer les 20 millions bloqués dans un compte à la Bnda, montant destiné à faire payer des urgences en cas de catastrophes.

Plus grave, le Gie n’est pas en règle. Lors de la constitution de l’offre annulée, il ne disposait pas de quitus financier. Tilgaz a donné l’eau à un prix moins cher que Echos du nord dans l’offre qui a été annulée. ‘’Je ne connais pas Tilgaz. Je n’ai aucun lien avec cette société. Tout ce qui me préoccupe, c’est l’intérêt et le bien- être de la population’’, nous a confié la maire Seck Oumou Sall.

C’est un complot politique orchestré par les animateurs politiques de l’Urd et de l’Adema pour leurs intérêts personnels. Après avoir échoué à la battre sur le terrain politique, ils tentent de la détruire. ‘’Je vais tout faire pour que la vérité éclate. Ils se trompent. Pour rien au monde, je ne vais lâcher les populations. Que mes adversaires attendent les élections. Ils me retrouveront sur leur chemin.’’, a-t-elle souligné. ‘’ Les élections sont terminées. On doit se donner la main pour développer la commune. J’ai confiance au gouverneur et au préfet qui ont tous les dossiers à leur possession’’, a conclu Mme Seck Oumou Sall.

Affaire à suivre !

Chiaka Doumbia

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