En ce mois d’Octobre, les échos qui parvenaient du plus vieux cercle de la région de Ségou surtout dans le colonat étaient des plus alarmants. La sécheresse va prendre quartier dans une Zone où pourtant près de 15 000 ha sont aménagés et exploités. Une crise d’eau serait passée par là. En dépit d’un comité de crise local (Zone ON, Préfecture et Organisations paysannes) initié à Macina pour gérer un tel problème, des évènements malheureux contraindront la Direction Générale de l’Office du Niger et le Gouvernorat de Ségou à organiser une mission sur le terrain afin d’atténuer toute poussée d’adrénaline dans la zone. Il ressort de cette mission conjointe que la crise d’eau concerne principalement un nouveau casier de l’Office du Niger, celui de Ké-Macina aménagé par les Fonds Koweïtien et l’OPEP pour sa deuxième tranche sur 3 160 ha.
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Les travaux principaux terminés depuis un peu plus de temps, sa mise en eau fut buttée à la non exécution des travaux tertiaires qui revenaient aux paysans dans un cadre d’aménagement participatif. Cependant, ces derniers ont estimé les charges ( travaux physiques ou 15 % du montant soit 715 millions de F CFA) suffisamment hors de leur portée lors de la visite de l’Ex Premier Ministre Ousmane I. Maiga en Octobre 2005. Pinochet avait demandé à l’époque à l’Office du Niger de supporter lesdites charges sur son budget d’entretien en attendant une compensation jamais venue de l’Etat. Aussi, les travaux terminaux prenant un retard, beaucoup de techniciens avaient opté la saison prochaine pour la mise en exploitation de ce nouveau casier mais les paysans ont fait des pieds et des mains, souvent jouant le plus haut niveau, pour exploiter le 24 juillet seulement, le casier pendant cette campagne agricole.
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Nonobstant ce risque et comme la délégation s’en apercevra, plusieurs paysans ont offert en Novembre le spectacle de champ encore à l’état de repiquage alors qu’avec le calendrier agricole, ce stade avait comme délai le…15 Août. Les paysans expliquent qu’en cette période l’eau de pluie leur empêchait toute descente pour labourer les champs. Autrement, quand depuis septembre de chaque année l’Office du Niger se remarque à travers son système hydraulique par un débit très lent dans les canaux, les champs sont déjà à un stade d’épiaison ou de maturité qui leur permettent de se contenter du tour d’eau institué par les responsables de la gestion eau. Tel n’est pas le cas de 876 ha recensés sur les 14 637 ha que compte la Zone, affectés partiellement par la crise d’eau.
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La délégation constatera alors, plusieurs scènes de vandalisme (vannes cassées, éventrement des digues etc…) sur les ouvrages, perpétrés par des paysans qui voulaient coûte que coûte se procurer de l’eau. Une attitude dénoncée par la délégation qui a avoué aux organisations paysannes que force restera à la loi avec l’arrestation des forfaitaires. Ensuite, le Gouverneur s’imprégnera plus en amont de ce paradoxe, qui fait que l’eau du Niger se trouve en abondance dans le fleuve pendant que ses administrés crient à soif. Abou Sow constatera que tous les falas (ces grands marigots servant de réservoir sur les biefs de Molodo et Boky Were) sont en état dégradant d’enherbement et d’envasement. Leur entretien avoisinerait les 50 milliards, tous frais au dessus de l’Office du Niger.
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Ce déficit d’entretien fait que les casiers terminaux de l’Office du Niger (Dogofry et Ké-Macina ) peuvent faire deux semaines pour avoir la côte d’eau alors qu’en temps normal il est de 48 heures. Le curage des canaux principaux incombant à l’Etat n’est pas fait depuis un quart de siècle. Toutes choses qui font qu’il y a urgence à aider l’Office du Niger. Et le PDG de l’ON qui avertit que, dans les mêmes conditions où se trouvent ses ouvrages principaux, si de grands travaux ne sont pas menés, la crise d’eau sera récurrente.
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