La communauté internationale célèbre aujourd’hui, 8 septembre, la Journée Internationale de l’alphabétisation. Dans notre pays l’événement sera marqué par de nombreuses activités.
C’est Yélimané dans la région de Kayes qui a abrité, samedi, le lancement des activités commémoratives de la journée. Le thème retenu cette année par notre pays est : "5 ans d’alphabétisation au Mali : bilan et perspectives ".
L’événement a regroupé autour du ministre de l’Education, Langues nationales, Salikou Sanogo, le directeur de cabinet du gouverneur de la région de Kayes, Kama Kané, le directeur du Centre national des ressources pour l’éducation non formelle, Nouhoum Diakité.
Les responsables administratifs, communaux et scolaires de Kayes et Yélimané, nombre de cadres du département de l’éducation et des responsables des syndicats de l’enseignement étaient également présents.
Le choix de Yélimané pour abriter cet événement relève de la volonté du département de l’Education de décentraliser la commémoration de la journée de l’alphabétisation, mais surtout de donner plus de visibilité aux efforts menés dans le cercle de Yélimané et dans la région de Kayes en terme de valorisation de la scolarisation des adultes.
Depuis, les premières années de l’indépendance, la région de Kayes a intégré la mise en œuvre des programmes nationaux et sectoriels d’alphabétisation. Ces programmes ont été marqués notamment par les slogans "apprendre à lire et à écrire" pendant les années 60-70, puis "apprendre pour mieux produire" et à partir des années 90, "apprendre pour mieux s’organiser".
Promotion de la femme
L’alphabétisation, un atout
Notre pays célèbre aujourd’hui, la Journée internationale de l’alphabétisation. Dans le cadre de la commémoration de cette journée, une série d’activités est initiée à travers le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales.
En prélude à ces différentes activités, la Coordination des associations et ONG féminines (Cafo), en tandem avec la Coalition éducation paix et culture (CEDUPAC) a organisé mardi dernier à son siège, une conférence-débat sur le thème : "Contribution de l’alphabétisation fonctionnelle à l’amélioration des conditions de vie des femmes".
La cérémonie présidée par le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, Salikou Sanogo, s’est déroulée en présence de son homologue de la Promotion de la Femme, Mme Maïga Sina Damba, de la secrétaire administrative de la Cafo, Nana Aïcha Cissé. Des représentants de la société civile et d’associations et organismes de la promotion de la femme étaient également présents. La secrétaire administrative de la Cafo a rappelé que l’une des principales raisons d’être de son organisation est d’aider les femmes à se frayer un chemin dans les différents secteurs du développement, de promouvoir leur autonomisation et leur auto-promotion. L’alphabétisation des femmes est un atout pour parvenir.
La tenue de cette conférence vient par conséquent à point nommé, a estimé Nana Aïcha Cissé en expliquant que la session va permettre d’évaluer et consolider les acquis pour aller de l’avant. Elle a salué la disponibilité et l’accompagnement des deux départements ministériels pour la promotion et l’amélioration des conditions de vie de la femme.
Culture du coton
Un créneau porteur pour les femmes à Dioïla
Dans la zone de Dioïla, une ville située à 160 km de Bamako, elles sont nombreuses les femmes à se regrouper soit en association ou en groupement de femme pour cultiver le coton et les produits maraîchers. "Balimaya" c’est-à-dire la fraternité est une de ces nombreuses associations. Elle compte plus de 90 adhérentes. Elle a été créée en 1996 dans le but d’aider les femmes rurales à se prendre en charge. Cette association pratique beaucoup d’activités dans l’année. Elle possède également un champ de 3 hectares. Pendant la saison sèche, les femmes produisent des produits maraîchers : Concombre, tomate, oignons, salades etc.
Mais pendant la saison pluvieuse elles cultivent le maïs, le coton. Nous sommes allés à la rencontre de ces dames en cette période d’hivernage afin de voir le déroulement de la présente campagne agricole. Mme Coulibaly Fily Camara est la secrétaire générale de l’association Balimaya et propriétaire d’un lopin. Elle explique que la superficie qu’elle occupe, est cultivée en deux saisons. Pendant la saison sèche indique-t-elle, elle cultive des légumes comme les concombres, des tomates, des salades, de l’échalote etc.
Et durant la saison des pluies nous nous regroupons pour la culture de coton selon une nouvelle méthode appelée GIPD (gestion intégrée des producteurs et des déprédateurs). En cette période on divise tout le champ en deux parties.
La première portion est dédiée à la culture du coton, selon la méthode appelée (PP) la pratique paysanne et la seconde portion est utilisée comme champ d’expérimentation avec le système GIPD. Elle signale que dans la pratique paysanne elle ne dépassent pas la tonne et demi par hectare alors qu’avec le champ d’expérimentation, elles engrangent plus.
Pour cette campagne Mme Coulibaly Fily Camara explique que l’association attend une production de 2 tonnes de coton par hectare. Notre interlocutrice indique que cette association est la preuve de la réussite des femmes dans le domaine de la culture du coton avec le système GIPD. Malgré les sensibilisations, la majorité des femmes n’ont pas encore accès à la terre cultivable, déplore notre interlocutrice. Pire, la majorité des femmes rurales n’ont pas assez de ressources pour accéder à la terre indique t-elle. Notre interlocutrice explique que promouvoir la culture du coton chez les femmes rurales peut être une réponse à la pauvreté rurale. Pour argumenter cette thèse Mme Coulibaly Fily Camara indique que le champ de l’association a permis aux nombreuses femmes de subvenir à leurs besoins grâce à la commercialisation de la production. Malheureusement, l’association reste confrontée à des problèmes de commercialisation du coton.
Jeunesse africaine et développement :
En phase avec Barack OBAMA
Le CICB a abrité samedi une conférence de restitution de la rencontre du président des Etats-Unis, Barack Obama, avec les jeunes leaders africains, à laquelle trois de nos compatriotes avaient pris part dans la capitale américaine. Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, et de nombreux invités ont assisté à cette restitution organisée par l’ambassade américaine, en partenariat avec les membres de la délégation malienne. On se rappelle que le président américain avait invité 120 jeunes leaders africains à une conférence qui s’est tenue du au 5 août dernier à Washington DC.
Notre pays était représenté à ce rendez-vous par Fatoumata Amadou Sangho, présidente de l’Association pour le développement de l’Afrique (ADA-Mali), Fatimata Traoré, vice-présidente de la Jeune chambre internationale de Bamako élite (JCI) et Mariam Diallo Dramé, coordinatrice régionale et animatrice de langue française en Afrique subsaharienne du Réseau international de connaissances sur les femmes en politiques (IKNOW politics). La conférence a eu lieu successivement à la Maison-Blanche, au département d’Etat ainsi qu’en d’autres lieux dans la région de Washington, avec des dirigeants américains du monde des affaires et des représentants d’organisations non gouvernements. Les participants, venus de 46 pays, représentaient tous les milieux sociaux. L’un des principaux événements de la conférence a été une réunion débat avec Barack Obama, qui s’est tenue à la Maison-Blanche, où le président a prononcé une allocution d’une dizaine de minutes, avant d’annoncer à son auditoire : "Je ne suis pas censé être le seul à parler. Je veux entendre que vous avez à dire". "Vous êtes les héritiers de la génération de l’indépendance que nous célébrons cette année, a indique le président américain aux participations.
Grâce à leurs sacrifices, vous êtes nés dans des Etats africains indépendants". Les représentantes du Mali ont expliqué les préoccupations de la jeunesse (sécurité alimentaire, emploi, santé, éducation, corruption) sans oublier la liberté de la presse, les nouvelles technologies, le renforcement de la société civile. Les jeunes Africains ont été édifiés sur les volontaires du Corps de la Paix, une initiative du président John F. Kennedy. Depuis 96, les Etats-Unis envoient des volontaires dans plusieurs pays, dont le nôtre, pour assister les populations locales dans les secteurs-clés de développement (éducation, agriculture, santé, parmi tant d’autres). L’assistance du CICB a assisté à des projections vidéo sur la rencontre. Des interventions ont porté sur la participation malienne et le suivi de la rencontre de Washington DC. Il faut relever que la première question au président Obama a été posée par Fatoumata Amadou Sangho sur l’organisation de la rencontre. Barack Obama a répondu en substance : "Je veux être certain que vous aurez l’occasion de faire connaissance les uns avec les autres parce que vous pouvez vous épauler mutuellement dans vos tentatives et vos combats pour un meilleur avenir pour vos pays".
Rassemblées par Boubacar Sankaré