La caravane de presse organisée par l’Agence pour l’Environnement et le Développement Durable s’est rendue, du 22 au 25 octobre dernier,dans le cercle de Nara pour constater de visu et mettre en lumière, les activités réalisées par le PGRNCC dans 7 communes de ladite localité (Dabo, Dilly, Fallou, Guiré, Koronga, Niamana et Ouagadou). D’importantes réalisations ont été faites par le projet dans le domaine de l’agriculture, l’élevage, l’environnement et le financement des activités génératrices de revenusau niveau de toutes ces communes.
Après avoir accueilli la caravane, le Préfetde Nara, Issoufiana A.Maïgaa salué les efforts du projet à leur juste valeur. Selon lui, c’est un projet qui lutte contre la pauvreté dans sa juridiction administrative malgré l’insécurité. Pour lui, Nara est une zone rouge qui fait peur aux ONGs. Maismalgré cette situation, le PGRNCC a réalisé des exploits considérables dans les sept (7) communes que sont NaraDabo, Dilly, Fallou, Guiré, Koronga, Niamana et Ouagadou.
Daouda Traoré, chef du secteur de l’agriculture dira que dans le cadre du projet, son secteur a développé et vulgarisé certaines technologies auprès des paysans sélectionnés pour minimiser les effets du changement climatique et améliorer la productivité dans la zone de Nara. Il s’agit selon lui, de la production et de l’utilisation du compost en fosse dans les champs, de la technologie du zaï, de la demi-lune, des cordons pierreux, du labour en billon et la régénération naturelle assistée et l’introduction des nouvelles variétés auprès des producteurs.
Au total dit-il, 226 fosses ont été réalisées en compost sur 67,92 hectares, 6,9hectares en zaï, 1,9hectare en demi-lune, 2,75hectares en cordon pierreux, 32,2 hectares en labour en billon et 736 producteurs formés par technologie et par commune.
A en croire Daouda Traoré, pour la mise en œuvre de ces technologies, chaque paysan sélectionné a été doté en équipements en fonction de la technologie qu’il entend mettre en application. Ces équipements sont entre autres, des charrettes avec ânes, des piques, des pioches, des brouettes, des marteaux, des charrues et une paire de bœufs de labour, des haches et des coupe-coupes. Ces technologies explique-t-il, permettent la structure des sols et une rétention d’humidité en cas d’arrêt prolongé de la pluie et fournissent des éléments nutritifs aux plants qui permettent de créer une nette différence entre la production des deux pratiques de culture.
« Les paysans sont largement satisfaits de l’adoption de ces technologies au Sahel étant donné que la quantité d’eau qu’ils reçoivent est insuffisante pour les cultures. Et ces nouvelles pratiques contribueront à combler les lacunes en augmentant la productivité car les technologies permettent aux plans d’avoir leurs besoins hybrides au-delà de 15 jours », a-t-il ajouté.
Ousmane Djiré, chef de Service Local des Productions et des Industries Animalesquant à lui a indiqué que sa structure est chargée de la mise en œuvre de la composante II du projet (mise à l’échelle des pratiques de gestion durable des terres)plus précisément dans sa sous-composante 2-2 (gestion des forêts et des zones de pâturage).
Parlant des défis du changement climatique, il dira que la Direction Nationale des Productions et des Industries Animalesa mis en place des périmètres pastoraux et le balisage des pistes de transhumance de près de 100km dans les 7 communes du cercle de Nara. Pour lui, sa structure a identifié 7périmètres pastoraux de 16050 hectares à Dabo, 24590hectares à Dilly, 10250 hectares à Fallou, 22890hectaresà Ouagadou, 25350 hectares à Niamana, 11080 hectares à Koronga. S’y ajoutent la réhabilitation d’un périmètre à Mabrouk dans la commune de Guiré pour une superficie de 20100 hectares dans un rayon de 8 km avec une capacité de 3000 bovins et 5000 petits ruminants et la réalisation en cours d’un forage dans chaque périmètre.
Pour lutter contre la dégradation des sols, 100 hectares ont été labourés dans 3 périmètres àKoronga, Dilly et Ouagadou pour l’ensemencement dont 60 hectares seront reboisés en acacias et les 40 autres ont été ensemencés en panicum (fonio sauvage de Ménaka).Il y’a eu la mise en place et la formation de 7 sociétés coopératives chargées de la gestion de ces périmètres au nom des collectivités. Après la formation, ces coopératives ont été dotées en matériels dont 4 bœufs pour chaque périmètre, des charrues, des brouettes etc.
Des partenariats existent également entre le PGRNCC et deux radios locales : la radio Ouagadou ‘’Djiguiya’’ et la radio ‘’Dagnè’’. Dans le cadre de ce partenariat, les deux radios ont été dotées en matériels par le projet. Il s’agit de micros et d’émetteurs etc. Dans le contrat, ces deux radios diffusent des messages d’information et de sensibilisation à l’endroit des populations sur l’objectif du projet dans le cadre de la préservation de l’environnement. Le projet a aussi formé des animateurs sur la traduction des messages dans les différentes langues locales. Ces messages sont traduits et diffusés chaque matin et soir en langue Bambara, Soninké, Peulh et Maure afin de permettre une large compréhension du projet pour lutter contre la dégradation de la nature.
Moussa Sékou Diaby