Sphinx II : Une sortie ratée

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L’Harmattan,  une entreprise d’édition et de diffusion domiciliée à Paris 5ème , a tenu le vendredi 20 avril une conférence de presse autour de la parution du deuxième tome de « ATT-cratie : La promotion d’un homme et de son clan ». Elle s’est déroulée dans la salle de projection du « Forum Lucernaire » (Centre National d’Art et d’Essai) au sixième arrondissement de Paris. L’objectif de la conférence, qui était perceptible, a été d’assurer une communication-marketing autour du livre. De ce fait, les organisateurs, à l’évidence peu soucieux du devenir du Mali et des préoccupations des Maliens, escomptaient tirer un gigantesque profit financier de la parution de leur ouvrage, d’abord à travers la vente du livret mort-né, mais aussi par le commerce de leurs allégations aux plus offrants des adversaires d’ATT.
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L’absence remarquée à la tribune de « Le Sphinx » a été naturellement regrettée par les invités. Mêmes les  tentatives de justification et les gymnastiques esquissées par Monsieur Denis PRYEN, le Directeur Général de « l’Harmattan », ne réussirent point à dissiper les frustrations des participants !Très peu de questions ont été posées. Ce qui témoigne du désintérêt réel de la part des participants pour ce deuxième Tome. Il est important de souligner que la conférence de presse n’a réuni que douze (12) personnes, y compris les journalistes et les cameramen. Toutes les questions concrètes faisaient plutôt référence au « Tome I », puisque aucune des personnes présentes dans la salle n’avait jugé utile d’acheter ou de lire le « Tome II. »

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Les plans financiers de « l’Harmattan » en pâtiront longtemps, à ne point douter, de cette ratée commerciale.« Si quelqu’un m’apportait un démenti écrit ou la preuve que ce qui est dit dans les deux ouvrages n’est que mensonge, je me ferai le devoir de le publier. Nous avons été surpris par le succès du premier tome, dont nous avons, en une journée,  vendu mille exemplaires dans un seul point de vente. Dans ce premier tome, il y a juste quelques mots malencontreux, comme l’allusion à l’origine esclave d’ATT », déclarait Monsieur Denis PRYEN.D’abord, les participants maliens rappelèrent que le « 26 mars 1991 », en tant qu’événement majeur des dernières décennies au Mali, ne leur fut pas conté car, ils en étaient les acteurs, du début à la fin. Ce combat fut mené pour toutes les libertés d’expression et d’association. Partant de là, nous ne considérerons les « ATT-cratie », ni plus ni moins, que comme la matérialisation des pensées d’un ou plusieurs individus libérés par le « 26 mars 1991 ».

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On peut les commenter si on le veut, mais on n’y est pas obligé ; on peut se les approprier si on s’y reconnaissait ou les ignorer platement si le cœur en disait, ainsi va la liberté d’expression au pays des droits et libertés, pays des devoirs et exigences !  C’est tout le sens de la lutte victorieuse des Maliennes et des Maliens du « 26 mars 1991 »Les auteurs de ce genre d’écrits, de propos ou d’actes doivent être conséquents, courageux jusqu’au bout et assumer pour être honorables aux yeux de leurs concitoyens. Il est évident que cette conférence de presse, qui a annoncé le deuxième Tome d’ATTcratie, a été un pétard mouillé. Personne, aujourd’hui, en France n’a manifesté la moindre importance pour ce petit papier. Les constats et répliques de l’auditoire finirent par déstabiliser Monsieur Denis PRYEN qui, cherchant à couvrir ses manquements au principe de la conférence de presse et ses errements verbaux et en manque d’inspiration, a conclu en ces termes : « … tout le monde sait que ça ne va pas au Mali. Cela est perceptible même au Consulat du Mali à Paris, puisque nous savons ce qui s’est passé là-bas il y a deux jours, à propos des cartes électorales… » . 

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Choqué par ces propos indécents, un jeune malien a fait savoir simplement à Monsieur le Directeur Général de « l’Harmattan » qu’il parle d’une situation dont il ignore complètement les tenants et les aboutissants.Le jeune militant a rappelé que : « … au Mali, il n’y a pas de détenus politiques et nul n’est opprimé ou emprisonné pour ses opinions… ». Les douze personnes présentes dans la salle étaient quand même d’accord sur une chose : l’exemplarité démocratique du Mali dans le monde.  Monsieur Thiambel Guimbayara, un des conférenciers, a tenu ces propos : « … ATT a élevé à leur paroxysme le culte de la personnalité, le népotisme et le clanisme au Mali. Des familles entières sont nommées ministres, de frères en sœurs, comme les SIDIBÉ.

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Où est la justice, quand on sait que ces personnes ne sont pas méritantes ? ATT, est le complice de l’islamisme qui, en manque de reconnaissance, va faire sa déclaration de candidature dans une ville religieuse, en s’immisçant dans le  débat des onze grains et douze ( ? !) Je suis de famille maraboutique et je sais de quoi je parle ! Par ailleurs, il y a trop de risques dans notre pays pour les personnes qui s’expriment contrairement au pouvoir. J’ai été personnellement agressé par deux fois et poussé dans un fossé par la sécurité d’état d’ATT, quand je me trouvai dans la circulation à Bamako ; mais personne ne peut m’intimider, car je n’ai pas peur …  »

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Bref, on ne s’attendait pas à mieux, autour d’un ouvrage de si basse envolée, à une conférence de presse qui a laissé les participants sur leur faim. Une sortie ratée de Attcratie, tome II.Vers midi, heure de France, les échanges ont pris fin. Ils ressemblaient forts à ceux des grins de Bamako. Les Maliens,  avant de partir, demandèrent et obtinrent de la Direction de « l’Harmattan », l’organisation d’un véritable débat contradictoire sur le bilan et les projets d’ATT. Une correspondance particulière.

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