Encore une fois le nom du Président de l’Assemblée Nationale Ibrahim Boubacar Kéïta a été évoqué à l’ouverture des audiences de la 17éme chambre correctionnelle de Paris. Les avocats de la maison d’édition parisienne, l’Harmattan, ont sollicité le report des débats sous le prétexte fallacieux de l’absence de leur principal témoin à décharge, Ibrahim Boubacar Kéïta, le Président de l’Assemblée Nationale du Mali, qu’ils ont, selon eux, régulièrement cité par voie d’huissier. Cette demande a été, bien entendu, rejetée par Maîtres Jacques Vergés et Jean Charles Tchikaya, les avocats de la partie civile. Pour les conseils de l’homme d’affaires Saïdi Mohamed Jamal, PDG de la Société Ivoirienne de Concept et de Gestion, cette demande n’est plus ni moins qu’une manœuvre dilatoire de la part de leurs confrères de la défense. « S’ils ont cité régulièrement le Président de l’Assemblée Nationale malienne, qu’ils en apportent la preuve lors des débats fixés à 15 heures précises devant le Tribunal de céans. » ont-ils répliqué à leurs confrères.
Ils ont été suivis par le Président du Tribunal qui a maintenu l’affaire au rôle.
A 15 heures, les avocats de l’Harmattan n’ont plus parlé de la prétendue citation faite à IBK par voie d’huissier. Bien au contraire, ils ont demandé, très humblement à la Cour, de bien vouloir accepter, le report de procès, afin de leur permettre de citer par voie diplomatique, non seulement Ibrahim Boubacar Kéïta, -dont le témoignage serait capital, selon eux, mais aussi Jeamille Bittar, le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Amadou Boré, le Président de l’Ordre des Architectes et Moussa Balla Coulibaly, le Président du Conseil Economique Social et Culturel. La présence de ces témoins à décharge permettra, toujours selon eux, d’éclairer la Cour sur les allégations faites dans le livre contre le PDG de la Société Ivoirienne de Concept et de Gestion.
Le Président après avoir consulté les autres membres de la Cour a fini par accéder à la première demande de renvoi, comme il est de coutume. Cependant elle a demandé de procéder auxdites citations sous quinzaine. En d’autres termes le Tribunal a demandé aux avocats de l’Harmattan de lui faire parvenir les citations dûment signées par leurs témoins au plus tard dans quinze jours. Bien qu’il sache que c’est du dilatoire, il a fini par renvoyer l’affaire au 16 mai 2007. Un dilatoire qui finira sur un mur, sans aucun doute.
Selon des sources concordantes, les conseils de l’Harmattan ont demandé au tribunal de convoquer par voie diplomatique, c’est-à-dire en passant par le Ministère des Affaires Etrangères ses différents témoins. Une manière de les obliger à se rendre à Paris pour témoigner. Une prérogative qu’aucune instance juridictionnelle n’a. Même si le procès avait lieu au Mali, aucun juge ne peut obliger quelqu’un à venir témoigner à charge ou à décharge contre son gré.
Lors d’une interview accordée à notre confrère de RFI, Christophe Boisbouvier, le Président de l’Assemblée Nationale, Ibrahim Boubacar Kéïta avait dit qu’il n’était point concerné par cette affaire qu’il ne se rendra pas à Paris pour répondre à une quelconque citation des avocats de l’Harmattan, lesquels, du reste ne lui ont jamais envoyé une citation. Et IBK de préciser, lors de la même interview, que c’est notre confrère Boisbouvier qui venait de lui apprendre la nouvelle.
Jeamille Bittar, le Président de la Chambre de Commerce de d’Industrie du Mali dans un entretien accordé au « Sphinx » -pas la sordide engeance qui a signé ATT-cratie, mais le journal que vous tenez dans la main- avait dit que si jamais il devait répondre à ladite convocation, c’était pour aller témoigner en faveur de Saïdi Mohamed Jamal qui est venu investir dans notre pays, alors que rien ne l’y obligeait. Moussa Balla Coulibaly, de côté avait clamé au journal « Le Républicain » que sa citation était farfelue, tandis qu’Amadou Boré, le Président de l’Ordre des Architectes se proposait de porter purement et simplement plainte contre la maison d’édition parisienne. Comme on le voit la défense de l’Harmattan est entrain de prendre eau de toute part. Elle risque de se noyer le 21 mai prochain d’une manière définitive.
Cette insistance de Denis Pryen, le Directeur Général de l’Harmattan de faire comparaître les quatre Maliens soulève beaucoup d’interrogations, quant au rôle joué par les uns et les autres dans cette affaire. Si les citations de Bittar, Moussa Balla et Boiré peuvent se comprendre en tant qu’hommes d’affaires, celle du détenteur de notre Perchoir est plus que troublante. IBK, n’a jamais été ministre des Finances, ni ministre de l’Equipement ou membre du Conseil d’administration de la BHM et quand on construisait les Halles de Bamako, il n’était plus Premier Ministre. Pourquoi, donc, Diable, l’Harmattan exige-t-il son témoignage dans cette affaire qui l’oppose au PDG de SICG. Existe-t-il un deal entre eux ? Nous le saurons dans les jours à venir. Ce qui est sûr et certain, le RPM, le parti d’IBK a fait une large diffusion du livre en le vendant dans toutes ses sections et sous-sections. Il s’est même permis de transformer un bureau de notre Assemblée Nationale en une succursale de l’Harmattan.
Comme aime le dire le Président du RPM, lui-même : « Allah ka tiyé démé » : Que la Vérité éclate par la grâce de Dieu !
Mamaye Kanté“