Le mali sous Amadou Toumani Touré (acte 1) : Doumbi-Fakoly en flagrant délire de mensonges

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Nous poursuivons notre commentaire sur le livre rédigé par Doumbi-Fakoly, intitulé : «le Mali sous Amadou Toumani Touré (Acte 1)».Dans cette deuxième partie, nous relevons encore les approximations, les inexactitudes, voire les mensonges de cet opuscule. «Les langues déliées, indiscrètes et partisanes» qui constituent les principales sources d’information de l’auteur malien résidant en France diffament les épouses «d’éminentes personnalités politiques» qui ont subtilisé des cartes d’électeurs pour «lesquelles elles cherchaient preneurs en échange de la modique somme de 2 500 FCFA».

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Abordant ce qu’il appelle «la fraude au cours des élections dernières», Doumbi-Fakoly, sur la base de la rumeur publique colportée en France, soutient que : «plusieurs maires, notamment du parti au pouvoir, avaient été interpellés pour fraude, avant d’être libérés. Illico presto. Les épouses d’éminentes personnalités politiques ont été surprises à l’œuvre avec des cartes d’électeurs non distribuées. Cartes pour lesquelles elles cherchaient preneurs en échange de la modique somme de 2.500 FCFA».

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Ce mensonge grossier porte atteinte à la fois à l’honneur et la dignité des hommes politiques et de leurs épouses incriminées. Par cette manière de présenter les choses, l’auteur du livre «Le Mali sous Amadou Toumani Touré (Acte1)» considère «les épouses d’imminentes personnalités politiques» comme des misérables à la recherche du moindre sou. Ce qui est infondé. On aurait pu donner raison à Fakoly s’il avait écrit que ces dames achetaient des cartes pour les distribuer gracieusement aux électeurs de leurs époux.

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La fraude dans les élections au Mali est une réalité à un certain niveau. Mais pas de la façon décrite par Fakoly. C’est à la limite grotesque. Tout le monde sait que ces femmes-là ne sont pas à 2. 500 FCFA près.

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Toujours au chapitre des élections de 2002, Fakoly écrit que l’élection présidentielle a coûté la somme astronomique de 4,9 milliards de FCFA (page 21). Plus loin, en page 31, il note qu’avec «un budget respectable de 1,7 milliards de FCFA, les élections législatives se déroulent sans problème majeur d’organisation».

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Donc, pour lui, ces deux scrutins ont coûté moins de 7 milliards de nos francs. L’on est fondé à se demander d’où cet écrivain tire ces chiffres.

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Au Mali, les élections générales ont toujours constitué une et une seule dans la mesure où les dépenses en amont sont valables pour la présidentielle et les législatives.

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Ces dernières, en raison du nombre très élevé des candidats dans les 55 circonscriptions électorales du Mali, font appel à des dépenses supplémentaires et deviennent du coup plus onéreuses plus que l’élection du président de la République, contrairement à ce que veut faire croire l’étrange écrivain. En effet, le budget électoral de 2002 se chiffrait à 26 milliards de nos francs contre 21 milliards en 1997 et 15 milliards annoncés pour 2002.

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S’agissant «des manœuvres contre la candidature d’ATT» à la présidentielle de 2002, Fakoly soutient que pour une poignée de Maliens, la candidature d’ATT n’était pas la bienvenue et s’interroge sur les motivations de cette frange de la population malienne et de conclure hâtivement que «les Maliens semblent être restés indifférents à cette campagne de déstabilisation. Aucune plainte n’a été introduite auprès de la Cour Constitutionnelle» (page 24). Voilà qui est faux. D’abord, il y a eu un grand débat, notamment dans la presse. Partisans et adversaires de cette candidature controversée s’étaient exprimés, chaque camp avec ses arguments.

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Ensuite, il est inexact d’affirmer qu’il n’y a eu aucune plainte auprès des Neuf Sages. En effet, un citoyen de la commune VI, un certain Doumbia, par le biais de son conseil, Me Harouna Kéïta,  élu député plus tard, a demandé l’annulation de cette candidature.

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Cet éminent avocat siège à l’hémicycle où il a présidé, durant trois ans, la Commission Loi (2002-2005). Il avait bel et bien introduit une procédure d’invalidation contre la candidature d’ATT. Et c’est Me Tapo, actuellement vice-président de l’Assemblée nationale, qui avait défendu avec succès le dossier de celui qui deviendra le locataire de Koulouba.

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Basé sur «les langues déliées, indiscrètes et scandalisées», l’ouvrage de Doumbi Fakoly présente le Premier ministre Pinochet de cette manière : «C’est à Ousmane Issoufi Maiïga, ministre de l’Economie et des Finances dans l’ancien gouvernement, que ATT confie la charge de former et de conduire un nouveau gouvernement. Technocrate et cadre de l’ADEMA, Ousmane Issoufi Maïga a occupé, pour le compte du Mali, le poste d’administrateur dans trois banques régionales (BCEAO, BOAD, BOAC) ainsi que celui du gouverneur au FMI, à la Banque Mondiale et à la BAD» (page 40). D’abord, à sa nomination en qualité de Premier ministre, Pinochet était ministre de l’Equipement et des Transports et non ministre des Finances. Ensuite, on ne lui connaît aucun militantisme au sein du parti de l’abeille dont il n’est guère un cadre.

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Les postes d’administrateur et de gouverneur occupés, selon Fakoly, par Pinochet dans ces organisations régionales et institutions internationales, ne figurent point dans son C.V.  De plus, nous avons cherché dans le microcosme financier une banque qui s’appelle BOAC. En vain.

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En outre, dans le chapitre intitulé : «Les deux Déclarations de Politique Générale devant l’Assemblée nationale» il note que la D.P.G du chef de gouvernement, Mohamed Ag Hamani, soumise aux députés en décembre 2002, est passée comme une lettre à la poste (page 47). Cependant, deux pages après, Doumbi-Fakoly écrit ceci : «on peut se demander, en effet, pourquoi le Premier ministre avait pris la liberté de faire passer en conseil des ministres la loi des Finances 2003 avant même de se présenter devant l’Assemblée nationale avec sa Déclaration de Politique Générale». De quoi y perdre son latin. Ce que Fakoly semble ignorer, c’est que tous les projets de loi d’inspiration gouvernementale passent obligatoirement en conseil des ministres avant d’être acheminés à l’Assemblée nationale pour examen et adoption.

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A suivre.

rn                                         Chahana TAKIOU

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