LA GRANDE PAROLE : Tandina répond au Sphinx

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Baissez les cordes de la guitare et caressez la peau de chèvre dans le sens du poil.
Comme dit le griot, le Mali est une barque qui peut tanguer, mais qu’on ne doit jamais laisser couler.
Si la critique exercée contre un Chef d’Etat se résume à faire ressortir son soi disant statut d’homme de caste, le parcours scolaire de ses enfants, les péripéties de la vie de ses parents et amis, c’est que les auteurs de ce torchon n’ont finalement pas grand chose à reprocher au Président Amadou Toumani Touré.

Cela me rappelle le tapis volant et les 25 kilos de gris gris de Modibo Kéïta, les 600 milliards de francs en Suisse de Moussa Traoré,
Les milliardaires d’Alpha Oumar Konaré dont dix huit fonctionnaires., la clé de l’enfer dans la poche de Beidi Traoré de Ségou…
C’est dire par ailleurs que les hommes de caste du Mali, issus des corps de métier qui constituent les deux tiers du pays, seraient des sans voix et ne devraient donc même pas voter.

Cette insulte ne s’adresse pas au Président Amadou Toumani Touré, mais aux milliers de griots, de forgerons, de maçons, de cordonniers, de tisserands, de bijoutiers, en un mot, cette insulte s’adresse à tous les hommes de caste de la République du Mali. Pourtant, «Si tu ne peux pas exprimer ta pensée en tout temps et en tout lieu, donne la parole aux griots».

Devant la médiocrité de la remontrance, je fais appel à tous les sacs à parole, de père en fils, pour clouer le bec aux ennemis de l’entente, de la prospérité et de la paix sociale dans notre beau pays.Quand on est chef de tout un peuple, il faut savoir punir et pouvoir pardonner. Le peuple a ses mauvaises graines qu’il faut garder pour jouir des bonnes. On ne peut être chef et plaire à tous, pouvoir se contenir est un signe de prospérité.
Les auteurs de ces lignes diffamatoires sont connus de tous. Ce sont des personnes sans scrupules qui courent comme des fous derrière le temps qui passe.

Quand on est chef de tout un peuple, on doit endurer ce que mille hommes ne peuvent souffrir. Il faut voir et ne rien dire. Il faut entendre et garder le silence. Il faut aimer sans manifester son amour. Il faut sourire alors qu’on a le coeur en feu ; il faut rire avec les heureux et pleurer avec les malheureux.
Les auteurs de ce «livre» doivent être vraiment malheureux.

Hamadoun TANDINA
Poète malien résidant à Paris

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