ENTRE NOUS : ATT – Chirac, le temps des clarifications

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Si ‘’Le Sphinx’’ a réalisé un exploit, c’est sans doute celui d’avoir fait des émules, comme en témoignent les curieuses contributions distillées dans la presse ces derniers temps. Leur dénominateur commun avec l’ouvrage signé du mythique animal qui fout tant de bordel et de panique : l’anonymat. En d’autre terme, en dehors des noms écrits en bas des textes qui sonnent malien vous pouvez chercher, avec une torche allumée en plein jour, l’identité réelle des auteurs que vous ne le trouveriez pas? Ont-ils à ce point la frousse de se faire remonter- comme Kissima Gakou -les bretelles par ‘’Le Sphinx’’ ? Ce qui est sûr, c’est que le président a de bonnes raisons de désespérer, à ce jour, qu’aucun de ses soutiens ne daigne s’assumer à visage découvert.

Le schéma est toujours le même, chaque fois qu’il est question de réagir, ne serait-ce que pour préserver leur beefsteak : la ‘’masturbation’’ des pseudo ingénieurs informaticiens, de vrais faux juristes, d’enseignants à la noix, de citoyens de telle ou telle commune. Même s’il leur arrive souvent de faire des efforts d’argumenter, à l’instar de ce non moins fictif petit Coulibaly – il se prénommerait Mohamed – dans les colonnes de ‘’L’indépendant’’, sous le titre : ‘’Le Sphinx et nous’’. Seul hic – les lecteurs ont dû s’en rendre compte en lisant l’abondante contribution – notre trop courageux ‘’confrère’’ s’est trahi en se mélangeant les pinceaux : il voulait se faire passer pour un ingénieur. Manifestement, notre journaleux ingénieur souffre que l’auteur du Sphinx ait distribué ‘’…des encouragements à quelques titres de la place jugés plus ‘ professionnels’’. Mais en quoi, cela gênerait-il ?

Pour notre part, si ‘’Le Sphinx’’ pense cela de nous, il ne confirme que ce que disent tout bas des milliers de lecteurs de la capitale et de l’intérieur. Et nous sommes à l’aise de le prouver, ce n’est point le satisfecit du Sphinx, encore moins le fait d’être le plus cité dans le bouquin comme source de référence qui ne nous monteraient à la tête. C’est d’ailleurs conformément à cette ligne qu’on lui connaît, pour l’avoir toujours assumée avec courage voire témérité, que ‘’Le Challenger’’ a été le premier à recenser les inexactitudes et contrevérités contenues dans le bouquin, tout en incitant les mis en cause à réagir.

Le président ATT, sa famille et ses proches n’ont que faire des amis qui se cachent sous des noms d’emprunt ou qui font signer des papiers par des journalistes connus. Leur souhait, même s’ils ne le disent pas, c’est de se savoir aimés et soutenus en ces moments éprouvants. Comme à ‘’Soud’baba’’, où l’on a douloureusement ressenti les attaques à tel point que l’on a décidé de riposter à travers une gigantesque marche de soutien avec l’espoir que les véritables amis du président, de Kayes à Kidal, en passant par Ségou, Sikasso, Koulikoro, Tombouctou et Gao, se démarqueront des autres en émergeant enfin de leur torpeur.

Mais, au-delà des émules, couleur locale…

… ‘’Le Sphinx’’ a aussi le mérite de soulever d’opportunes interrogations sur les rapports entre le président ATT et son ami et ‘’frère Jacques’’. Que vaut cette amitié aujourd’hui après l’euphorie du départ ? ATT, on se rappelle, aura eu l’insigne honneur d’être l’invité de L’Elysée à peine 100 jours après son investiture d’accueillir il y a un an le désormais historique sommet Afrique-France. Les deux amis – jusqu’à preuve du contraire – se doivent de franches et sincères explications. La France avait-elle les moyens de bloquer l’édition, sur son territoire, d’un livre qui s’attaque aussi et surtout à la dignité d’un chef d’Etat ami du sien, comme ce fut le cas du bouquin compromettant pour cet homme politique si célèbre? Les services rattachés à la présidence de la république en charge des ‘’Affaires africaines’’, étaient-ils au parfum ? Se peut-il que la France réputée aussi pour ses redoutables services d’espionnage et de contre espionnage, n’ait rien vu venir ?

Pour surpris qu’il soit par cette publication, embarrassante pour l’ami qu’il est censé rester, Chirac a-t-il tenté au moins de réconforter ATT ? Si non, son silence n’est il pas encore plus gênant ? Au regard de tout ce qui se dit depuis le récent sommet d’Abuja, Chirac et ATT devraient certainement chercher à communiquer, notamment sur les allégations faites par un certain Arsène Lepigeon censé être dans les secrets des dieux, en tout cas des services secrets français. Or, de septembre, date de la publication de cet autre pamphlet à ce jour, l’opinion n’a eu échos d’aucune note d’échanges diplomatiques, encore moins d’un démenti.

Le Mali se sent concerné, voire interpellé plus que n’importe quel autre pays, par ce qui se passe en Côte d’Ivoire pour la simple raison que des millions de nos frères et sœurs y vivent. On comprend dès lors pourquoi le président doit toujours bien regarder là où il pose les pied, au risque de faire payer tout faux pas par un de ses infortunés compatriotes résidant dans ce pays frère. Alors, est-il encore besoin de se demander si oui ou non le Mali du président Touré doit faire attention à ne pas suivre n’importe qui dans la prise de n’importe quelle décision, fût-elle de garder ou d’écarter Koudou de Mama du pouvoir ? ATT et Chirac se doivent des explications.

Sory HAIDARA

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