Les quatre témoins cités par L’Harmattan dans le procès qui l’oppose au PDG de la SICG ont tous affirmé qu’ils n’iront pas témoigner pour la simple et bonne raison qu’ils ignorent tout de cette affaire. Le dernier que nous avons rencontré, le président de l’Ordre des architectes du Mali, Amadou Issa Boré, se dit tout autant surpris que IBK, Moussa Balla Coulibaly et Jeamille Bittar par cette situation et n’exclut pas une éventuelle plainte contre L’Harmattan pour avoir lié son nom à cette nébuleuse dans laquelle il ne se reconnaît ni de près ni de loin.
Le procès intenté contre L”Harmattan par Mohamed Sïdi, le PDG de la SICG sera ouvert demain mercredi, 17 janvier à Paris. Aucun des témoins cités par cette prestigieuse maison d”édition n”a effectué le déplacement dans l”Hexagone. Le président de l”Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéïta, le président du Conseil economique, social et Culturel, Moussa Balla Coulibaly, le président de la Chambre de commerce et d”industrie du Mali, Jeamille Bittar, le président de l”Ordre des architectes du Mali, Amadou Issa Boré se sont tous montrés ébahis par la citation de leur nom comme témoins.Ce dernier avoue être surpris par une telle perversion : "je n”ai jamais connu Mohamed Saïdi. Je ne sais pas comment les Halles de Bamako ont été construites et je n”ai été dans ce lieu qu’ une seule fois. En ma qualité de président de l”ordre des architectes du Mali, je n”ai vu aucune trace des Halles dans les archives, pas la moindre information. En outre, concernant la BHM, je n”ai aucun rapport. Je n”ai jamais fait une étude ni une expertise pour cette structure financière. J”ai donc été surpris de voir mon nom cité dans cette affaire ". Le président Amadou Issa Boré pense que quelqu”un veut le nuire et que c”est pourquoi, il est cité dans une affaire dont il ignore tout.
"Je ne suis pas un homme politique. Je ne milite dans aucune formation politique. Je n”ai jamais obtenu un marché gré à gré. Je soumissionne normalement aux marchés. J”emporte certains et je perds d”autres. Je n”ai aucune relation familiale me permettant d”accéder à des marchés. Je ne comprends donc pas pourquoi, on veut me nuire. Je trouve que ce n”est pas sérieux, c”est vraiment ignoble" a déclaré Boré avant d”ajouter que : "j”ai de la famille, des amis, des parents et je suis président d”une organisation respectable, me citer dans quelque chose que j”ignore, c”est vraiment porter atteinte à mon image, à mon honneur. Cela me cause un préjudice et je vais m”informer auprès des hommes de droit pour voir si je pourrais éventuellement porter plainte contre L”Harmattan".
Apparemment affecté par cette situation au moment même où il est à la recherche d”un second mandat à la tête de l”Ordre des architectes, Amadou Issa Boré est catégorique: "je ne témoignerai jamais dans des affaires indignes de ce genre parce qu”on ne connaît pas l”auteur du livre ATT-cratie que j”ai bien lu".
Amadou Issa Boré dirige l’ordre des architestres depuis 1992. Il a fait de brillantes études à Kharkov. Il a crée le cabinet d’ingenieur et d’architerture «le Modulor CAI». Agé de 42 ans, Amadou Issa Boré a réalisé plusieurs projets notamment le nouveau siège de la Direction nationale de la géologie et des mines (en association avec un de ses confrères) et le Centre d”entraînement sportif d”élite de Kabala.Précisons enfin que dans l”ouvrage ATT-cratie, Mohamed Sïdi est peint comme étant un grand escroc de la République et qu”il use et abuse de ses relations avec le président de la République Amadou Toumani Touré dont il "loue une des villas luxueuses dans le quartier huppé de Bako-Djikoroni" pour enlever des marchés juteux. Il lui est également reproché d”avoir grugé la BMH à laquelle il doit 8 milliards de nos francs.
Mécontent de ces accusations, le patron de la SICG a constitué deux avocats du barreau de Paris notamment Jacques Vergès et Jean Charles Tchicaya ainsi qu”un conseil malien, Me Harouna Toureh pour défendre son honneur et réclamer par la même occasion réparation du préjudice causé :1 million d”Euros et 100 Euros par livre vendu.
Aura t-il gain de cause? L”issue du procès dont la "mise en état" pour reprendre l”expression de Vergès commence demain nous édifiera.
Chahana TAKIOU
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