Depuis quelques semaines, l’opinion publique nationale et internationale assiste à la circulation d’un document intitulé " ATT-_cratie : la promotion d’un homme et de son clan ", dont l’auteur se cache lâchement sous le sobriquet du Sphinx.
ombreux sont ceux d’entre nous, maliens de toutes sensibilités et de tout bord, à avoir lu tout ou une partie du pamphlet. Nombreux sont également ceux d’entre nous, à avoir un sentiment d’indignation à la lecture de certaines absurdités injustement racontées sur le peuple malien, à travers la personne de son Président de la République. En portant le masque du Sphinx, l’auteur de ce document aura manqué énormément de beaucoup de courage. La liberté d’expression étant une réalité indéniable au Mali, nul n’a le droit de jeter le discrédit sur la démocratie malienne (une référence en Afrique), en se cachant derrière un pseudonyme pour exprimer ses opinions,
Aussi je voudrais, en tant que jeune citoyen malien, fier de sa nationalité et profondément attaché aux principes démocratiques qui sont les nôtres, apporter une réponse aux propos du Sphinx. Pour rien au monde, je ne pourrais me taire face à une telle injustice, qui méprise certaines valeurs (respect, tolérance, humilité, honnêteté, solidarité, etc.) ayant toujours constitué le socle et le ciment des relations sociales dans notre pays. Et ce sont ces valeurs qui continuent encore et toujours de faire la force de la nation malienne. Oui le Mali, un peuple épris de paix et de justice ! Tout ce que je dirai dans le présent article n’engage que moi et moi seul.
Les maliens ont besoin de propositions concrètes pour leur développement
Je voudrais rassurer le Sphinx et tous ceux qui se reconnaissent à son oeuvre (ATT-cratie) que ma démarche est saine de tout calcul d’intérêt personnel. Encore moins l’idée pour moi d’être plus royaliste que le roi. Je ne suis pas un opportuniste à la recherche de gain facile.
Rassurez-vous, le Président ATT ne me connaît même pas. Mais, je fais partie des nombreux maliens qui vont lui renouveler leur confiance très prochainement. Mon propos, est la réaction légitime d’un citoyen malien, qui est indigné de voir un charognard s’acharner sur la dignité de la 1ère institution de la république, avec tant de véhémence. Quelque soit ce qu’il aura été, selon vous, ATT est et demeure le Président de tout le peuple malien jusqu’à l’élection d’un autre malien à sa place.
Mon cher Sphinx, quand un intellectuel prend son stylo et perd son temps à écrire sur l’histoire récente ou contemporaine de son peuple, l’output de son travail doit absolument avoir une valeur ajoutée pour celui-ci. Ainsi, l’auteur aurait fait œuvre utile. A lire votre document, vous n’apprenez pas grand chose (en tout cas rien de positif), au peuple malien. Au contraire, je trouve en votre document, l’expression d’une rancœur sans précédent et d’une méchanceté purement gratuite à l’endroit d’un homme, dont la seule faute aura été d’avoir répondu à l’appel d’un peuple meurtri et déboussolé, un certain 10 mars 2002. Il est bon de critiquer, et objectivement, mais il est encore mieux de proposer des solutions pour être complet. En quoi votre livre nous avance, en évoquant plus de deux cent fois le mot corruption sans en apporter des pistes de sortie. La Banque Mondiale et d’autres organismes plus autorisées, à travers diverses études et recherches, n’ont-ils prouvé qu’aucun pays, ni un peuple ou un homme n’a le monopole de la corruption qui reste un phénomène de société très complexe et multiforme ?.
Un livre maladroitement utilisé à des fins purement politiques et politiciennes
Dans votre introduction, vous prétendez n’être pour ou contre quelqu’un, que votre livre n’est pas un instrument politique. Pourtant vers la fin, et paradoxalement, vous demandez à ATT de ne pas se présenter en 2007. A mon avis, et tous les lecteurs avertis en conviendraient avec moi, ce document a pour but de nuire tout simplement à la dignité du Président de la république ATT, ainsi qu’à celle de sa famille et de saper son moral, et à quelle fin ?
Contrairement à ce que vous dites, vos propos sont loin d’être neutres et objectifs, votre pamphlet est un chef d’œuvre politique, visant purement et simplement à humilier et à bafouer la dignité de tout un peuple, à travers son Président démocratiquement élu. La constitution du Mali, ne nous enseigne t-il pas ceci, dans son article 1er " La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à la liberté, et à l’intégrité de sa personne ". Très franchement, pensez-vous qu’en insultant ou en vilipendant le Président ATT, fut-il un adversaire politique pour vous et vos amis, vous rendez service au Mali ? Il faut être le sphinx pour le croire. Mieux comment comprendre que vous vous attaquez à des responsables ou des partis qui n’ont servi que quelques mois le Mali, et que vous ignorez totalement d’autres (comme IBK, candidat déclaré pour 2007) qui ont géré le Mali à haut lieu pendant les douze dernières années (6ans premier ministre, bientôt cinq ans Président de l’Assemblée Nationale et 4ans de participation au gouvernement de consensus de ATT). Pire, vous niez toute qualité au Président ATT et vous le qualifiez de médiocre sur toute la ligne. De grâce, mon frère, faisons preuve d’un peu d’objectivité et d’honnêteté. Ce n’est pas comme ça qu’on peut gagner la confiance et le suffrage des maliens. Si votre intention est de demander aux maliens de ne pas voter ATT en 2007, vous allez être déçu amèrement.
Depuis mars 1991, le vaillant peuple malien, avec à sa tête hier, comme aujourd’hui, le Président Amadou Toumani Touré, a décidé de prendre son destin en main et s’est tourné résolument vers le progrès. Votre document ne nous avance en rien dans cette quête permanente du bien être moral, matériel, et physique. Vous ne faites que agacer et perturber la quiétude d’un peuple avec votre chanson lugubre digne d’un oiseau de mauvais augure. Vous semblez être au parfum de beaucoup de choses, voire dans le secret des Dieux ; peu importe ! Si vous avez été frustré dans vos rapports avec ATT, cela ne nous regarde nullement. Qui sait, si vous ne faites pas partie de ceux là (jeunes et moins jeunes) en qui l’homme avait une confiance totale et qui ont eu le privilège d’être à ses cotés, mais qui l’ont déçu profondément quand il leur a confié des responsabilités. Peut-être que vous n’avez pas été à la hauteur, comme beaucoup d’autres sur qui l’homme comptait beaucoup. En tout cas votre comportement ne nous permet pas de croire le contraire. Au lieu de vous remettre en cause, vous versez votre venin de vipère sur la dignité de ce grand homme. Pourquoi ne pas avoir parlé à visage découvert, si vous êtes sûr d’être blanc ? Quelque soit le désaccord entre des hommes qui se sont côtoyés pendant un moment, ils doivent rester dignes dans ce qu’ils peuvent dire en cas de rupture. Ne dit-on pas qu’un homme digne de ce nom, doit, en toutes circonstances, savoir maîtriser deux choses : sa ceinture et sa langue ?
Dans un passé très récent, nul n’aura ignoré la mésentente entre l’ex Président Alpha Oumar Konaré et son ancien Premier ministre et grand frère IBK. Bien que le second ait profité de la situation avec une victimisation savamment orchestrée, aucun des deux hommes n’a jamais voulu déballer (à ce que je sache) sur la place publique les vraies raisons de leur séparation. Ils sont restés de vrais et dignes hommes d’Etat. Quel bel exemple de noblesse.
ATT doit tout et avant tout à son équation personnelle
Dans vos impertinences, vous qualifiez le président de tous les péchés du monde. Vous parlez de mascarade électorale, de retour de l’ascenseur, de trahison, vous mystifiez le mouvement citoyen, vous accusez la Cour constitutionnelle, uniquement pour justifier la présence de ATT à Koulouba. Mais, mon cher, vous faites preuve d’une mauvaise foi extraordinaire. Toutes les victoires passées (celle de 1991 sur 23 ans de dictature, celle de 1992 sur la tentation de rester au pouvoir malgré une démocratie en construction, celle de 2002 sur le la menace d’instabilité du pays due aux clivages politiques, celle en cours, la stabilité actuelle du Mali) et celles à venir, remportées par ATT, il les doit essentiellement et principalement à son équation personnelle. Ignorer cela et espérer qu’un conte venant d’un poltron de votre acabit, suffirait pour le déstabiliser et lui faire dévier de son chemin, c’est allé droit au mur en klaxonnant. Sachons raison garder! L’équation ATT vous restera, vous et vos acolytes, une énigme éternelle, et l’étoile de l’homme est plus que jamais brillant, crevez vos yeux pour ne pas le voir, votre carapace de fauve ne pourra se dérober de sa chaleur.
Pour divulguer de telles informations avec tant de détails et de vraisemblance sur le régime, comme vous le faites, il faut avoir été associé à sa gestion, en un temps donné. Or, tout le monde n’a pas cette chance d’être impliqué à un tel niveau de la gestion de son pays. Pour une raison ou une autre si on en a l’occasion, on devient détenteur d’une portion de pouvoir, quand on en a l’occasion, on doit se réserver. Ce que vous faites, est le comportement type de l’homme de caste dont vous parlez dans votre conte.
La constitution du Mali, en son article 2, stipule : " Tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ". De grâce, épargnez-nous de vos affirmations rétrogrades de démagogue en mal d’électorat. La constitution malienne ne connaît pas d’homme de caste ni de noble, elle ne connaît que des hommes et femmes nés libres et égaux. Mieux, les populations maliennes vivant dans les villages, donc éloignées des centres urbains, sont indéniablement les meilleurs gardiens et les plus grands conservateurs des valeurs culturelles et traditionnelles dont vous parlez. Pourtant, c’est eux qui majoritairement ont choisi ATT en 2002, à l’issu d’élections libres et transparentes. Rassurez-vous, dans quelques mois, les mêmes populations vont renouveler, encore plus massivement, leur confiance en l’homme, car il aura prouvé sur toute la ligne qu’il est un patriote sans pareil.
Nul besoin de rappeler que tout ce qui n’est pas interdit par la loi, est permis. Aussi, que ATT prenne sa retraite anticipée pour briguer la magistrature suprême, en quoi cela peut-il vous indigner, si cela est conforme à l’esprit et à la lettre des lois de République ?
Vous savez, ATT est un être humain comme vous et moi, avec des défauts et des qualités bien évidemment. Il n’a jamais montré la prétention d’être parfait. Pourtant, Dieu (Soubahana Wataallah) qui nous a créé et qui nous connaît mieux que nous mêmes, a décidé de lui confier par deux fois, la destinée de la nation malienne (en 1991 et en 2002). Pensez-vous que cela est gratuit ? Durant tout son parcours de militaire et d’homme d’Etat, ATT aura prouvé, qu’au delà d’être un général de guerre, il est un véritable soldat de la paix, de la justice et du bien être humain. Ses actions, tant au Mali qu’à l’international, sont toujours axées sur le développement économique et social de l’homme.
Quel Président, mieux que ATT aura contribué à rehausser autant l’image du Mali ?
Mon jeune âge ne me permet pas de trop m’étendre sur certains faits de l’histoire sociopolitique contemporaine du Mali. Je laisse le soins aux rares collaborateurs, encore vivants, du Président feu Modibo Kéïta de nous édifier sur les exactions commises sur le village de SOKOIBA et sur les assassinats politiques commis sur certains dirigeants du PSP (Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko, Mamadou M’Bodge, etc) sous le régime USRDA.
La mort mystérieuse du Président Modibo Kéïta et du docteur Fran Camara, ainsi que l’assassinat de Kissima Dounkara, Tiékoro Bagayogo, Diby Sylla, et d’autres ; ainsi que celui des dirigeants estudiantins de l’UNEEM (Abdoul Karim Camara dit Cabral, Ibrahim Tiocari, etc.) sont autant de faits à mettre au bilan du régime de l’ex Président Moussa Traoré. Nul besoin de rappeler le massacre de centaines de jeunes maliens pendant les journées folles des événements de mars 1991, qui ont mis fin à 23 années de régime dictatorial de Moussa Traoré.
L’histoire politique du Mali retiendra que sous le régime démocratique du Président Alpha Oumar Konaré (pour qui j’ai beaucoup d’admiration) et son premier ministre Ibrahim Boubacar Kéïta, la plupart des opposants au régime auront été emprisonnés dans des conditions qui restent à élucider. Grâce à la clairvoyance de ATT et à son esprit d’anticipation, les plats de criquets frits ne sont rentrer dans les habitudes de consommation des populations maliennes, contrairement à un pays très voisin du Mali.
A ce que je sache, du premier Président Modibo Kèïta à Alpha Oumar Konaré, en passant par Moussa Traoré, nous n’avons pas connu de ”Modibobougou”, ni de ”Moussabougou”, encore moins de ”Alphabougou”. L’histoire du Mali démocratique aura retenu que chaque région du pays a aujourd’hui son ATTBougou (projet de logements sociaux construits sur initiative personnelle de ATT à l’intention des maliens moyens de l’intérieur comme de l’extérieur). Quoique disent ses détracteurs, cela est et demeurera une innovation et une réalité unique dans l’histoire contemporaine du Mali.
ATT n’est pas et ne sera jamais l’homme de quelqu’un, il est l’homme du peuple et seulement de celui-ci. C’est pourquoi il est prêt à supporter tout pour lui ; et c’est en reconnaissance de tout cela que le peuple, à travers la voix innocente de ses enfants, lui dira toujours " ATT, Anw bè sa i nôfè = ATT nous mourrons pour toi ! ".
Le consensus a été un facteur de stabilité pour le Mali démocratique d’après 2002
La gestion consensuelle du pouvoir voulue par ATT n’est pas une confiscation de la démocratie malienne, encore moins une banalisation du fait partisan. Au contraire, ce premier mandat de gestion consensuel du pouvoir aura éviter au Mali de sombrer dans un cycle infernal d’instabilité après les 10 ans de pratique démocratique. La présence de ATT au pouvoir depuis 2002, est une chance ultime dans l’histoire politique du Mali, que les partis doivent mettre à profit pour se préparer à gérer le Mali dans la stabilité et la paix.
Par ailleurs, ce mode de gestion, n’est pas une camisole de force, il appartient à ce qui ne le partagent pas de s’assumer en se démarquant du pouvoir en place. Mais ça ne fait pas sérieux, et c’est malhonnête de se mettre à critiquer tout le temps les actions d’un gouvernement de consensus dont on est partie prenante. ATT n’a jamais banalisé le fait partisan, dont il a contribué à l’instauration dans notre pays. Rien qu’à voir la composition de l’actuel gouvernement, majoritairement constitué par les partis politiques, dont certains auraient pu former une opposition constructive, pour s’en rendre compte.
A propos des accords d’Alger, je voudrais rappeler à tous les responsables politiques du Mali, que la crise du nord est un problème extrêmement sensible, qu’aucun parti ou homme politique n’a intérêt à en faire un fonds de commerce politique.
Quelques souhaits à l’adresse de mon bien aimé Président
Monsieur le Président, s’il y a des informations dans ce livre, qui ont retenu votre attention, je vous prie de bien vouloir les traiter, si ça vous permet de mieux servir le Mali. La gestion d’un Etat, ou la gestion tout cours doit s’inscrire dans un processus d’amélioration continue. Monsieur le Président, certains esprits malveillants chercheront toujours à se servir de votre régime pour assouvir des intérêts purement personnels. Cela est inné à la nature humaine et à l’exercice du pouvoir. Certains essayerons même de se servir de votre famille, et les adversaires n’hésiteront à passer par vos enfants pour vous atteindre. C’est pourquoi, M. le Président, je vous demanderais de ne pas accepter qu’ils soient visibles sur la scène politique.
Selon l’adage ci-après : " On ne sait jamais tout. Quand on sait tout, on ne doit pas tout dire, sinon on détruit tout ". Si Monsieur le président de la République doit dire tout ce qu’il a découvert depuis la transition à nos jours, je suis convaincu que certains maliens, et non les moindres, traverseraient le fleuve à pied. Hélas ! Monsieur le Président, gardez votre sagesse (que les petits d’esprit confonde avec la faiblesse), et faites comme le christ qui disait sur la croix : " Seigneur, pardonnez leur ! Ils ne savent pas ce qu’ils font ".
Par contre, je demanderais à toutes les personnes, particulièrement les ministres et responsables de partis qui clament leur soutien à ATT et qui participent à la gestion consensuelle du pouvoir, tous les partis politiques et toutes les structures directement remises en cause dans ce livre tract, de réagir énergiquement pour éclairer le peuple et lever l’équivoque sur certains propos exprimés avec autant de détails et de vraisemblance. Autrement, leur silence serait coupable et sérieusement dommageable pour eux-mêmes, pour la démocratie et pour le peuple. Ne donnons pas raison à cette assertion " Qui ne dit mot, consent ".
Enfin, je voudrais inviter tous les dignes fils du grand Mali à rester " débout sur les remparts… " Face à l’ennemi qui refuse de découvrir son front, pour mener à bien le combat pour un mieux être social et économique. Le Mali peut bien et doit jouer un rôle de choix dans le concert des nations.
A tous les intellectuels et cadres du pays, détenteurs du Savoir, je voudrais dire ceci : " Soyons les phares qui éclairent le chemin obscure du peuple en quête de meilleur devenir ; plutôt que d’être la lumière vive qui l’éblouit ".
Lamine DIALLO
Formateur en Management
Bamako – Mali
“