Les Maliens se posaient des questions sur le Sphinx. La réponse partielle à cette question a été publique dans certaines revues de la place depuis le début de la semaine. L’opinion nationale et internationale savent désormais qui sont les auteurs du livre " ATT-cratie : la promotion d’un homme et de son clan ".
Nous ne dirons plus le Sphinx mais les Sphinx. Après l’apparution du premier Sphinx, en voilà un deuxième qui se pointe à l’horizon. Il se donne comme objectif de servir la nation, éveiller la prise de conscience chez les jeunes, cultiver en eux l’amour de leur patrie et le courage de mourir pour elle. Les auteurs du livre " ATT-cratie : la promotion d’un homme et son clan " ont décidé de lever la voile. Ils se définissent comme un groupe " d’agents actifs et ex-agents de la sécurité d’Etat (SE) opérant à Bamako et dans un réseau national bien implanté et équipé ". Pour eux, l’opinion publique saura davantage quand ils finiront avec le deuxième volet dont la dédicace sera effectuée au centre de conférence international de Bamako.
Les deux Sphinx se donnent comme défi la dénonciation des magouilles, la corruption, le clientélisme qui se perpétuent sans cesse dans notre société. Ces caractères vicieux revêtent les vicissitudes des millions de nos citoyens.
Le chagrin, les nuits blanches, la déception, la honte d’être fils de ce pays les anime régulièrement. S’ils pouvaient seulement choisir leur continent de naissance, une chose est sûr ce ne serait pas l’Afrique. S’il ne tenait qu’à eux de choisir leur pays d’origine, ils auraient bien voulu vivre ailleurs, tout sauf au Mali. La blessure est si profonde et la souffrance si grande que les victimes ne pouvaient que se résigner. Pleurer, crier et gémir tout est lâche, seul le silence est grand !
Animé d’un sentiment d’orgueil qui s’explique sans doute par le sang noir, le sang de ces vaillants guerriers ancestraux qui coulent dans leur veine, ces populations, certes déçues ne se lamentent pas sur leur sort. Ils mènent malgré les conditions une lutte titanesque pour relever le défi d’un Mali conscient, un Mali qui gagne dans une Afrique Unie. Nombreux sont ces titans, et se trouvent dans toutes les couches sociales. Nos Maliens de l’extérieur, les hommes de culture à l’image de Salif Keïta (musicien) le sont, les auteurs du livre ATT-cratie empruntent également ce chemin titanesque. L’objectif du sphinx est d’essuyer les larmes de ces millions de victimes et leur donner enfin le réconfort moral dont ils avaient tant besoin.
La corruption ne se cache plus, elle est visible et claire comme le lait d’une vache. Malgré la situation de ce continent et sa pauvreté, des hommes de conviction existent encore et sont prêts à subir n’importe laquelle des humiliations pour éveiller la société, leur pousser à une prise de conscience.
Dénoncer la corruption des pouvoirs publics, ne pas suivre la même route, c’est s’exposer au danger d’être torturé, humilié, bafoué, abattu jusque dans sa dignité d’homme.
Tout cela nous importe peu, nous visons un objectif l’éveil de conscience de notre peuple en leur affichant toutes les vérités sur les pratiques mafieuses des pouvoirs publics. Dans la vie, il faut savoir faire des choix, souffrir pour une juste cause, même si on ne gagne pas le milliard. L’essentiel, c’est la quête du plus important qui est aussi la clef du monde : la connaissance, l’amour et la paix.
La paix de l’esprit et du cœur d’avoir contribué au développement d’une couche sociale qui franchit les frontières et contribue à l’épanouissement de l’humanité.
Voilà ce que les auteurs du Sphinx peuvent faire pour cette nation. Le Mali est un pays démocratique et notre constitution reconnaît certains droits. Le droit à la liberté, le droit à l’expression. Les auteurs de " ATT-cratie : la promotion d’un homme et de son clan " jouissent de leurs droits. Leur œuvre est le reflet d’un cercle théâtral. Ils deviennent par cette œuvre, le pilote de la nouvelle génération, la voix des sans voix. Une génération qui vit dans le désespoir total, la mélancolie du chômage. Ils sont conscients de toutes les pratiques frauduleuses de nos dirigeants : pendant les concours et même dans la vie quotidienne.
Livrés au chômage, ces jeunes ne peuvent que s’aventurer dans la rue en vue de gagner leur vie par certaines pratiques. Démarcheurs, petits commerçants, ces jeunes se retrouvent dans un cercle vicieux qu’ils ne maîtrisent pas. Ils finissent par se métamorphoser et s’adonnent aux plaisirs du gain de l’argent facile, adoptent d’autres comportements. Pire encore pour ceux qui n’arrivent pas à avoir cette opportunité. Un sentiment de haine, de solitude les anime et les fait perdre l’esprit patriotique qui les motivait. " L’école ouvre la porte de la réussite. Mais en Afrique et particulièrement au Mali, on se demande pourquoi nous fréquentons l’école. A l’opposé de tout ce que l’après école peut revêtir, la notre ouvre en général les portes de la rue, du chômage ", affirment un groupe de jeunes diplômés sans emploi. Aux désespoirs des fils de pauvres, nos pouvoirs publics prennent l’exemple sur eux-mêmes et avancent la théorie suivant laquelle leurs enfants se trouvent également en chômage.
L’objectif de nos pouvoirs publics devrait normalement être la quête des solutions.
Contrairement aux attentes, les services de l’Etat chargés à promouvoir l’équilibre social en réduisant le chômage appliquent la plupart des cas le favoritisme. Cette pratique n’est un secret pour personne. Malgré toute cette discrimination, nos pouvoirs publics restent impuissants.
Le Mali a été un pays de guerrier qui s’affirme, lutte et gagne. La jeunesse qui constitue l’avenir d’un pays a faim, froid et animé d’une cruelle haine contre ceux qui dirigent.
Ils n’ont pas certes cette opportunité d’extérioriser leur colère. La population également souffre de cette politique.
Il est souligné dans la constitution qu’avant de prendre fonction le gouvernement est tenu de faire une déclaration de politique générale qui prend en compte tous les aspects de la vie socio politique. La question est de savoir comment cette politique est élaborée étant donné qu’elle ne fait qu’accentuer le désespoir, le chômage et la pauvreté.
Certes, il y a eu des avancées dans certains domaines mais il reste encore beaucoup de choses à réaliser. Pour un lendemain meilleur, nos pouvoirs publics doivent opter pour des politiques qui se cadrent au développement de leur peuple et non de signer des conventions qui nous marginalisent à long terme.
Le Président de la République est le chef suprême de la nation. Il a le devoir de protéger les citoyens contre l’arbitraire. Qu’il prenne enfin les responsabilités que la constitution lui confie. Partout au Mali, les populations sont animées par un sentiment de déception. Ils n’arrivent pas à comprendre les actions actuelles de ATT, l’ami des enfants.
Le premier a amené la démocratie dans la République du Mali. Sur le plan national, le Mali a très souvent montré ses limites et sur le plan international, nos pouvoirs publics ont manqué de responsabilité. Certainement, il n’y a pas de doute, le président de la République aime son pays et se trouve prêt à tout faire pour le Mali. Ce qui reste à relever c’est l’entourage du président de la République. Les différentes actions menées en ces derniers moments reflètent l’état d’âme de cet entourage.
Par contre étant donné que c’est le président qui a prêté seul devant la Cour Suprême le serment de servir le Mali dans la loyauté, il se trouve être le premier responsable de violations des droits humains, du clientélisme que la nation connaît aujourd’hui. Monsieur le président, vous avez une réputation : celle de l’homme de paix et de démocratie. Ne bafouer pas ce privilège, le peuple vous demande plus d’autorité, de travail.
Il y a de ces hommes qui rentrent dans l’histoire et la modifie. D’autres rentrent dans l’histoire et finissent par la petite fenêtre. Mon Général, excellence ATT, ami des enfants, vous avez donné une nouvelle orientation à l’histoire du Mali qui a modifié celle de l’Afrique.
Par votre sens de patriotisme, vous avez montré à l’humanité les valeurs de l’authenticité africaine fondée sur le courage, la volonté de mourir pour sa communauté, la paix et l’amour. Vous pouvez encore rester graver dans l’esprit de ces millions de Maliens qui clamaient encore " ATT, nous allons mourir pour toi ", si seulement vous pouvez faire preuve de plus de responsabilités en dégageant autour de vous ces caïmans qui vous entourent et ne pensent qu’à eux. Tant que cela n’arrive pas, il y aura encore des sphinx.
Les auteurs du sphinx semblent être bien renseignés sur les coulisses de la vie politique de notre pays.
Ils deviennent ainsi la voix des sans voix et ressuscitent le combat des pères de l’indépendance. La jeunesse africaine surtout malienne a besoin des repères. Le combat des deux sphinx se cadre bien avec leur préoccupation. Par contre, ce combat qui nous dévoile les coulisses de la vie politique doit s’intégrer strictement dans le cadre d’un éveil de conscience pour l’avenir du Mali prospère et fier.
Mamadou SENOU
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