A la faveur d’une conférence de presse animée hier après-midi, à l’hôtel Dafina, le PCR est sorti du silence pour pourfendre le ou le groupe d’auteurs supposé du livre «ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan ». Motif : le pamphlet est jugé attentatoire aux principes démocratiques et à l’ordre républicain, tout en étant en porte-à-faux avec les valeurs sociales de notre pays. Pourquoi est-ce que le PCR fait entendre sa voix après les attaques personnelles contre le chef de l’Etat alors qu’il était resté muet après celles perpétrées contre le journaliste Hamidou DIARRA dit Dragon et les camps militaires de Kidal et de Ménaka, sinon qu’à travers un simple communiqué qui n’a pas eu la même publicité ?
Tout le staff du Parti citoyen pour le renouveau, PCR, s’était donné rendez-vous hier après-midi à l’hôtel Dafina, sis à Niaréla : Ousmane Ben Fana TRAORE, président ; Modibo SOUMARE, secrétaire général ; Modibo DOUMBIA, secrétaire politique ; Mme Irène TRAORE, 2è vice-présidente ; Sékou KEITA, 3è vice-président ; Dougoufana TRAORE, président d’honneur ; etc. Mais c’est le Dr Modibo SOUMARE qui a lu, au nom du parti, la déclaration relative au livre «ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan » dont la teneur suit : «Nous assistons, depuis un certain temps, par presses interposées, à des publications et commentaires d’extraits d’un pamphlet politique intitulé « ATT cratie : la promotion d’un homme et son clan ».
Le PCR étant un Parti Politique, basé sur les principes Démocratiques et Républicains, travaillant au rassemblement de l’ensemble des forces vives de la Nation dans une ambition collective de renouveau, fondé sur la remise à l’honneur de la famille, du civisme, de la citoyenneté et de nos Valeurs traditionnelles, estime qu’il est du devoir de tout citoyen de travailler au renforcement de la démocratie, au développement, à la préservation de la paix et de la quiétude sociale.
– Considérant ce qui précède, et préoccupé par les attaques en règle contre les principes démocratiques et les Institutions de la République,
– Considérant que ces attaques ternissent l’image de notre cher pays, le Mali,
Le PCR, après une série de concertations en son sein, a jugé utile de donner sa position de principe devant l’opinion nationale et internationale sur la question sus évoquée.
La liberté d’expression étant un droit inaliénable consacré par notre Constitution, le PCR soutient cette liberté dans le respect du droit.
En effet, après une lecture attentive du document et de toutes les contributions qui ont suivi, nous tirons les conclusions suivantes :
1- Le livre « ATT cratie : la gestion d’un homme et son clan »heurte profondément les principes républicains et les valeurs sociétales de notre pays.
2- Cette forme d’expression, qui ne s’assimile qu’à un tract uniquement fait pour nuire, est inadmissible, sachant bien que plusieurs tribunes ainsi que de nombreuses voies de recours légales sont disponibles pour l’expression démocratique.
3- Les allégations du pamphlet portent des atteintes graves de nature à souiller l’honneur de citoyens maliens indexés, préjudices pouvant affecter leur vie privée.
4- De nombreuses assertions mensongères sont formulées dans le seul but de nuire au Président de la République et son entourage qui, par voie de conséquence, peuvent ternir l’image publique du Mali à l’extérieur et décourager les investisseurs potentiels ;
5- Enfin, le pamphlet, tout comme son mode de promotion, jette un discrédit sur l’Administration Publique, les structures axiales de la République et l’ensemble du Peuple malien.
Fort de ces constats, le Bureau Politique National du PCR ne saurait rester silencieux et par conséquent, il
– condamne, avec la dernière rigueur, toute allégation ou tout acte susceptible de porter atteinte aux principes républicains et aux droits du citoyen tels que consacrés dans la Constitution dans ses articles 1 et 2 ;
– exhorte la classe politique à réagir énergiquement contre de telles pratiques pouvant souiller l’atmosphère politique ;
– considère que dans un Etat de droit, les citoyens sont responsables et doivent répondre de leurs actes ;
– se déclare résolument opposer à toute forme d’impunité.
Aussi, le PCR propose que ceux qui ont commis des actes de diffamation caractérisés dans ce pamphlet, se cachant derrière l’anonymat, soient recherchés et traduits devant les juridictions compétentes, afin que de pareils actes ne puissent prospérer dans notre pays.
Le PCR réitère toute sa confiance aux Institutions de la République et à la justice malienne.
Le PCR exige de la Classe politique nationale et de l’administration, le respect strict des dispositions relatives à la Bonne Conduite et à l’éthique.
Sur les dénonciations, le PCR sollicite des autorités compétentes que toute la lumière soit faite.
Le PCR rassure tous les partenaires nationaux et étrangers de la disponibilité du peuple malien à garantir la sécurité et les facilités requises pour la réussite de tout programme d’investissement dans l’intérêt supérieur de notre pays.
Le PCR lance enfin, un appel solennel et pressant aux partis politiques, à la Société civile, aux femmes et à l’ensemble de la jeunesse malienne à rester vigilant afin de contrer toute tentative de déstabilisation des Institutions de notre pays ».
Après cette déclaration, le présidium s’est prêté aux questions des journalistes pour expliquer la sortie du PCR sur le livre «ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan ». Car, ont argumenté les conférenciers, il ne s’agit pas de défendre le président Amadou Toumani TOURE en tant que tel, mais plutôt de principes démocratiques et d’ordre républicain que le livre en question bafoue de manière gauche et inadmissible à leurs yeux. Ils citent en référence les dispositions constitutionnelles qui sont violées en rapport avec l’intégrité physique et morale de la personne humaine qui est sacrée et inviolable. Sans compter, ont-ils rappelé, que les valeurs sociales du Mali sont proprement mises sous le boisseau comme le respect de l’autre et la tolérance caractéristique de notre vécu multiséculaire. D’autre part, les conférenciers ont jugé les nombreuses allégations contenues dans ledit livre comme des faits relevant de la dénonciation et de la diffamation dont les auteurs, ont-ils insisté, doivent être recherchés et punis par la voie légale et appropriée. En revanche, ont-ils soutenu, le PCR ne voit pas d’un mauvais œil que les pistes de corruption et de mauvaise gestion explorées part le livre soient mieux approfondies par la justice malienne et les autorités compétentes en la matière.
Le PCR est prompt à apporter la réplique à quiconque qui s’attaque à ces principes démocratiques et républicains sans peur ni faiblesse, d’autant plus qu’il n’a aucun complexe sur son parcours politique ni sur la gestion des responsables qui l’animent dont la moralité ne souffre l’ombre d’aucun doute. Aussi, invite-t-il la classe politique à réagir aux attentes graves du genre. Car aujourd’hui, c’est ATT ; demain, ce sera peut-être IBK ou TALL. Si le silence des autorités peut répondre à certaines stratégies de riposte qui leur sont propres, le PCR ne comprend pas celui de la classe politique qui affirme soutenir le président ATT et se battre pour le respect des principes démocratiques comme républicains qui sont mis à mal dans le livre en question. Ce que le PCR ne peut surtout cautionner, selon les conférenciers, c’est la conclusion de l’ouvrage qui appelle le peuple et les forces armées au soulèvement en foulant au pied la voie démocratique et républicaine d’arriver au pouvoir.
Ce qui est intrigant, c’est que le PCR était interpellé par nos soins pour n’avoir pas réagi après l’enlèvement et le passage à tabac de notre confrère Hamidou DIARRA alias Dragon et les attaques contre les camps militaires de Kidal et de Ménaka. «Faux », ont rétorqué les conférenciers. «Nous avons publié des communiqués pour condamner ces faits », ont-ils rappelé. Mais, nous n’avons jamais reçu dans notre rédaction un quelconque communiqué relatif à ceux deux événements. A supposer même que lesdits communiqués aient été faits, cela signifie que les atteintes n’étaient pas aussi graves pour nécessiter une conférence de presse du genre qui serait destinée à dénoncer avec véhémence lesdits faits.
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD
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