«Et si le coup venait de Koulouba », avait titré votre quotidien préféré sur le(s) supposé(s) auteur(s) du livre «ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan ». Sans être dans le secret des laudateurs du régime ATT, plus d’un comme nous était intrigué par le silence des proches qui peuplent et arpentent Koulouba nuit et jour, en toutes circonstances et pour quelque motifs saugrenus que ce soit : Suudu baaba, la nébuleuse du Mouvement citoyen, le grin et les compagnons civils comme militaires de la vie, les politiciens sans idéal ni ambition, etc.
Un pavé dans la mare remplie de crocodiles-crapauds : plus de coassement. C’est le silence complet à cause de la peur d’être atteint par le projectile du livre «ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan ». Car, pour monter dans l’arbre de la transparence et répliquer aux allégations du livre, il ne faut pas avoir le pantalon troué de toutes parts…Les premiers qui se sont essayé à ce jeu l’ont amèrement appris à leurs dépens. C’est sûr que dans ces conditions, ATT trouvera difficilement défenseur de sa cause en matière de gestion politique et financière du pays : mauvaise gouvernance et scandales à répétition. La plupart des proches du régime ne pouvant pas monter pattes blanches à quelque niveau de responsabilité que ce soit. En effet, le vocable «servir » pour le progrès du pays est absent de leur bréviaire. Le pouvoir, dans leur entendement et leur for intérieur, c’est «se servir » et advienne que pourra. «I be’i tile ke faso nafolo la ; maawere be na, o fana be’a tile ke, a fora a banna, wa kayira be shi, kayira be tlen », tel est l’os du pouvoir.
Mais la seconde raison de la peur chez les proches de ATT pour expliquer leur silence après la sortie tonitruante du livre «ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan », c’est que ces derniers ne sentiraient pas bien dans leur peau. Car les soupçons pèsent sur l’entourage immédiat du locataire de Koulouba d’être étroitement mêlés à cette affaire : un coup de poignard dans le dos de ATT. Auquel cas de figure, peuvent-ils répliquer à eux-mêmes ? Ce se serait le comble du ridicule. Les autres collaborateurs «loyaux » pourront-ils le faire ? C’est moins sûr, car ils ne savent pas ce que le tomme II ou III du livre leur réservera à ce sujet. L’on réalise alors que personne n’est prêt à jouer le rôle de fusible ou de bouclier pour le président ATT qui est laissé seul face à son destin, même si le livre en question boxe parfois ne dessous de la ceinture de façon inadmissible aux antipodes de nos valeurs sociales.
«On n’est trahi que par les siens », disait GMT. L’histoire du Mali se répète-elle à Koulouba entre le chef de l’Etat et ses plus proches collaborateurs ? Ce qui est sûr, c’est que le retour de ATT au pouvoir en 2002 a mis aux calendes grecques le projet démocratique hérité du 26 Mars 1991 : le multipartisme intégral. Car, nous assistons au parti unique de fait sous le vocale de «consensus politique » d’où est banni le débat démocratique et contradictoire avec «la négation du fait majoritaire » même relatif. Le culte de la personnalité tenant lieu de projet de société, sans compter le trafic d’influence qui l’irrigue dans tous les sens. Dans un tel Etat, la compétence professionnelle et l’efficacité n’ont plus droit de cité en matière de travail, l’arbitraire et le népotisme étant les sésames qui ouvrent toutes les portes.
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD
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