ATT – CRATIE AU PEIGNE FIN : L’HOMME à QUI PROFITE LE “CRIME”

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IBK n’est pas l’auteur de ATT-Cratie ! Peut-être bien. Mais  des indices fort troublants et convergents indiquent bien que c’est bien IBK et les siens qui profitent au mieux de cette publication. Sont-ils inoncents ?

Les auteurs, (non l’auteur, le détail a son importance) du pamphlet contre ATT et son régime peuvent se targuer d’avoir toucher le jackpot. Ils sont parvenus,avec leur publication à occulter presque tous les grands sujets qui faisaient la Une des journaux de la place. L’on parle désormais peu ou prou du fameux « Manifeste pour la démocratie », de la situation au Nord du pays,  de la lutte contre la corruption… Au même moment, le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta  qui s’était particulièrement illustré sur la scène politique ces derniers temps décide subitement de baisser pavillon se contentant de faire la promotion de l’œuvre du «Sphinx». C’est bien la première fois que ce parti abandonne son terrain de prédilection au profit d’une autre entité physique ou morale.

Le document, on le sait est très favorable à Ibrahim Boubacar Keïta. L’homme y est cité deux fois, et en bien, s’il vous plaît ! On peut lire ceci à son sujet : « le Président sortant Alpha Oumar KONARE, demanda aux responsables de l’ADEMA-Pasj de ne pas considérer ATT comme leur adversaire d’une part, et entraîna dans cette manoeuvre la Cour Constitutionnelle qui ne s’est pas gênée d’invalider des milliers de voix exprimées en faveur du candidat du RPM en la personne de Ibrahim Boubacar KEITA. C’est dire que la Cour Constitutionnelle du Mali, de par ses attributs, est un faiseur de Président. Espérons que l’équipe dirigée par l’actuel président Salif KANOUTE, un homme de reférence dans la magistrature malienne, ne se laissera pas intimider ou soudoyer par le pouvoir ».

 Il poursuit plus loin :

« En 2005, le consensus politique a entraîné le microcosme politique malien dans une cacophonie et amené les partis politiques à se satisfaire de leur collaboration avec ATT. Collaboration dont le Rassemblement Pour le Mali (RPM) de Ibrahim Boubacar KEITA, Président de l’Assemblée Nationale, s’est montré insatisfait lors du 3è` anniversaire de l’accession du général ATT au pouvoir en mettant l’accent sur certains dysfonctionnements dans la gestion de la vie politique nationale ».

En somme, les auteurs du livre reprennent ici la stratégie favorite du RPM et des siens qui consistent à faire de Ibrahim Boubacar Keïta la victime expiatoire des régimes et le redresseur de tort. Hier, ses bourreaux s’appelaient Alpha Oumar Konaré, Soumeylou Boubèye Maïga… Aujourd’hui, c’est Amadou Toumani Touré. Les tortionnaires changent toujours de nom mais la victime et le protecteur de la veuve de l’orphelin reste toujours le même : Ibrahim Boubacar Keïta.

Quant au parti RPM, il est cité cinq fois dans le pamphlet pour rappeler uniquement son refus de cautionner un consensus fade et insipide ou pour mettre en mal une ministre de la santé qui ne partage plus les convictions du parti. Par contre du Ministre Nancouma Keïta qui s’est dit prêt à rendre son tablier si son parti, le RPM, le demandait, les auteurs du livre ne disent mot. Hormis ce ministre en effet, la quasi totalité des membres du gouvernement sont bons pour la pendaison.

On remarquera toujours à la lecture du document, qu’aucune allusion n’est faite par exemple à « Espoir 2002 », le regroupement de partis auquel appartient le RPM et présidé par IBK. Mais puisque les amis d’antan au sein de cette entité se regardent désormais en chiens de faïence, l’on ne sera pas surpris dans le tome II promis, de lire quelque chose à ce sujet.

Par ailleurs, les auteurs du livre, dénoncent avec véhémence le consensus politique et prônent l’opposition. Mais ironie du sort : aucune mention n’est faite au parti BARA et à son président Yoro Diakité lequel a clairement défini son appartenance à l’opposition au moment où Ibrim et les siens optaient justement pour le consensus. 

Les autres chefs de partis ou de Mouvements, s’ils sont cités, sont considérés comme des « traîtres », des « corrompus » ou des suppôts de Satan à l’image de Dioncounda Traoré de l’Adéma (3 fois), Soumaïla Cissé de l’URD (3 fois ), Choguel Maïga du MPR (16 fois), Djibril Tangara du M.C (11 fois)… Aux partis amis et proches du RPM, rien !

Ce tri selectif  concerne également quelques cadres et responsables du système ayant une quelconque affinité avec Ibrim et son parti. On remarquera par exemple que le patron de la CMDT, M Ousmane Amion GUINDO, frère aîné du tout nouveau député RPM et cadre RPM lui même, n’est citée qu’une seule fois au passage. Le professeur Sinè Bayo, membre du Bureau politique National du parti et tout nouveau directeur de l’Hôpital Gabriel Touré est aussi épargné.

Plus loin, les auteurs supplient ATT de surseoir à sa  candidature à la faveurr des prochaines joutes électorales. Ils présentent au même moment Ibrim comme l’homme de la situation. Ce choix pour IBK entame considérablement la crédibilité du document. En somme, le livre est particulièrement favorable à Ibrahim Boubacar Keïta et aux siens lesquels n’ont justement pas caché leur enthousiasme, voire leur participation active à sa diffusion sur une plus grande échelle dès sa publication : on peut lire ces commentaires du confrère le Soir de Bamako dans sa livraison du Mercredi  25 Octobre 2006 : « C’est à la faveur de la publication du livre ATT-Cratie, un pamphlet contre le pouvoir ATT qu’on a été améné a connaître jusqu’à quel point le parti d’IBK nourrit une haine viscérale  contre le régime en place. En effet, après la sortie de ce livre, des cadres du RPM ont commencé à alerter l’opinion publique par le grand commentaire qu’ils font sur ce livre… Les cadres RPM multiplient les appels pour le commander… Lors de la conférence des cadres du RPM tenue au Stade Modibo Keïta au début de ce mois, il y a eu une véritable exposition dudit livre… Le RPM fait tout pour favoriser la promotion de ce livre ».

Les faits attestent de la véracité de ces déclarations. Le livre a été en effet reproduit et redistribué par le soin des proches et sympathisants de Ibrahim Boubacar Keïta à l’Assemblée Nationale et ailleurs. Toute chose qui inspire une question de taille : Ces reproducteurs ont-ils reçu auparavant une autorisation préalable des véritables auteurs et de l’éditeur (l’Harmattan) du livre ?  Qu’ils ne se soient sentis nullement inquiétés, montre à suffisance qu’ils ont obtenu des assurances dans ce sens. Autrement, ces dispositions sur le régime de la propriété littéraire et artistique et sur la licence de reproduction pouvaient bien le leur être appliquer (Lire encadré).

B.S. Diarra

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