L’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye de Bamako (EMPABB) a organisé les stages « Protection des civils et Médiation » du 18 février au 1er mars 2019. Cette formation qui a enregistré la participation de plus de 25 personnes a été rendue possible grâce à l’appui financier de l’Ambassade du Canada au Mali. La cérémonie de clôture de ladite formation qui a eu lieu, le vendredi 1er mars 2019, à l’EMPABB était présidée par le représentant du directeur général de l’EMPABB, Ali Bagayoko, en présence du Conseiller politique de l’Ambassade du Canada au Mali, Andrew Ng et d’autres personnalités.
Après la remise des certificats aux stagiaires, le représentant de la deuxième promotion du stage sur la Protection des civils, Idrissa Badini a fait savoir qu’il est important de mettre la Protection des civils (POC) au cœur des mandats des Missions de maintien de la paix. « Nous sommes une promotion de 26 stagiaires dont 7 femmes originaires de 13 pays d’Afrique évoluant dans divers secteurs d’activités ayant un intérêt direct sur la problématique de la protection des civils. A l’issue des différentes activités à savoir les cours magistraux, les travaux pratiques et les panels, animés par d’imminents praticiens, nous sommes aujourd’hui à même d’affirmer sans modestie aucune que nous sommes des experts avertis sur la protection des civils », a-t-il dit. A sa suite, la représentante des participants au cours sur la médiation, Koffi-Kra Armande s’est réjouie de la tenue de cette formation sur les règles de la médiation et son rôle prépondérant dans la résolution des conflits. Pour elle, cette formation vient à point nommé au moment où, l’Afrique est à la recherche de personnes aptes à succéder aux grands médiateurs et médiatrices du continent comme Nelson Mandela, Koffi Annan, Alioune Blondin BEYE, Pierre Buyoya ou encore Leyma Gbowee. Par ailleurs, elle a fait un plaidoyer de voir les participants à ce cours bénéficier de la formation sur la justice transitionnelle afin de renforcer leurs connaissances dans le processus complexe qu’est le retour de la paix et la réconciliation. Pour sa part, le Conseiller politique de l’Ambassade du Canada au Mali, Andrew Ng a souligné que le Canada est fier d’être un membre fondateur de l’École de Maintien de la Paix. Selon lui, la paix et le développement au Mali n’est possible que si le rôle, les capacités et les expériences des femmes sont prises en compte. «Au Mali, le Canada a déployé une équipe tactique d’aviation et huit hélicoptères à Gao avec la MINUSMA et 20 policiers sont en train d’arriver pour renforcer UNPOL et EUCAP. En ce moment, le Mali fait face à une véritable crise de protection dans le nord et le centre, particulièrement dans la région de Mopti. La MINUSMA; les forces de défense et de sécurité du Mali; la société civile incluant les femmes, les jeunes et la communauté des droits humains; et les chefs traditionnels ont tous un rôle à jouer pour résoudre cette crise. Quant à la médiation, le Canada appuie les efforts du Centre pour le Dialogue humanitaire pour faciliter et mettre en œuvre un accord de paix à Koro dans la région de Mopti. Beaucoup de travail reste à faire, mais cette expérience souligne l’importance de la médiation dans la résolution des crises », a conclu le représentant de l’Ambassade du Canada au Mali. Selon le représentant du directeur général de l’Ecole de maintien de Bamako, Ali Bagayoko, la pertinence et la crédibilité de tout mandat (Minusma, Monusco etc) dépend de sa capacité à protéger les populations. Il a mis l’accent sur les conséquences des conflits qui ne peuvent être résolus que dans le cadre de la médiation. Enfin, il a félicité les experts, les stagiaires et le Canada pour leur engagement.
Aguibou Sogodogo