Ils sont jeunes. Ils sont maliens. Tous, ils brassent des milliards. Tous, ils occupent une place de choix dans l’économie nationale à travers les nombreux emplois créés par leurs soins. A ces jeunes, généralement peu ou pas du tout connu du grand public, nous avons décidé de consacrer une rubrique intitulée « Tapis Rouge ». Le premier numéro est consacré à Ibrahim Diawara, certainement le plus riche des maliens de moins de 45 ans.
IBI, voilà un nom qui sonne banal. Erreur ! Derrière ces trois syllabes se cache un énorme consortium qui pèse à lui seul l’ahurissante somme de 10 milliards de nos francs. Le groupe IBI emploie plus de 350 personnes, à 95% composées de maliens.
Derrière ce colosse, se cache un jeune de 41 ans, Sarakollé, polyglotte et globe trotter à l’image de la grande majorité des jeunes de son ethnie. Ibrahim Diawara, c’est de lui qu’il s’agit est aujourd’hui un jeune à qui la vie a largement sourit.
« Diawara Solar » spécialisée dans l’adduction d’eau, l’énergie solaire et les télécommunications ; « Mali Aero Company » spécialisée dans le transport aérien et l’ensemencement ; « Usine Stones », spécialisée dans les matériaux de construction ; quoi de plus pour reconnaître qu’Ibrahim a la suite dans les idées.
Parti d’une activité aussi banale que celui de cireur de chaussures à l’âge de 12 ans, Ibrahim Diawara a quitté le pays dans les années 1991 après le Bac pour la Thaïlande où l’attendait un de ses frères commerçants. Après un temps de commerce dans ce pays d’extrême orient, Ibrahim (Boura pour les intimes) s’envole pour l’Indonésie avant de joindre l’autre bout du monde en Australie. C’est là que s’ouvre à lui toute l’importance de l’énergie solaire.
Fort de ce savoir, Boura, le jeune frère de Diawara SHOP, rejoint son pays en début d’année 2000 pour commencer ses business avec Diawara Solar. Aujourd’hui, le ressortissant de Nioro du Sahel peut dire « Alhamdoullilayi », car après « Diawara Solar », viendront successivement « Usine Stones » et « Mali Aero Company ». Ces trois structures ont donné le Groupe IBI avec respectivement 20%, 40% et 40% du chiffre d’affaires.
En businessman averti, Boura Diawara s’intéresse actuellement à la production de ciment dans notre pays. C’est ainsi qu’en partenariat avec des Indiens, le PDG du groupe IBI s’est lancé dans la construction d’une industrie de ciment à Gongoteri (région de Kayes). Après, le ciment, l’entreprise de construction « Builders » s’annonce. Elle doit employer une quarantaine de personnes.
L’autre trouvaille et certainement la plus imaginative d’Ibrahim Diawara est l’ouverture d’un centre de maintenance aéronautique à Bamako sur une superficie de 3000 m², d’un coût de 2 milliards de nos francs. d’après les nouvelles, les formations auraient même commencé dans ce centre aéronautique.
Côté perspectives, le PDG du Groupe IBI voit très grand. L’ambition est de faire de son groupe, l’un des leaders incontestés sur le continent dans les trois domaines ci-dessus évoqués. Pour y arriver, Broua compte investir des milliards dans l’achat d’avions pour sa compagnie ; d’autres milliards pour l’équipement de l’Usine Stones afin de produire du Carbonate de Calcium à Bafoulabé dans la région de Kayes.
Pour les jeunes, Ibrahim Diawara est une leçon de la vie. Au début avec Diawara Solar, le Self Made Man était à un doigt de tout laisser tomber tant les choses étaient dures. Finalement, il a vaincu ces difficultés avec les résultats que nous voyons aujourd’hui.
Broua merite notre Tapis Rouge.
Seybou KEITA
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