L’institution de ce prix constitue un bel hommage à l’endroit de cet écrivain dont l’œuvre fait partie intégrante du patrimoine littéraire mondial.
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rnPar delà toute polémique ou controverse, Yambo Ouologuem apparaît comme un des meilleurs écrivains du XXe siècle, non pas à cause du prix Renaudot qui le révéla au monde entier comme le premier lauréat africain, non pas pour des raisons extralittéraires, mais parce qu’il s’est distingué par la qualité de son écriture qui est reconnue même par ses pires détracteurs. Il importe de lui accorder toute la place qui lui revient dans la littérature mondiale, au moment où l’Afrique s’engage dans le combat pour la diversité culturelle : l’œuvre d’art constitue, par excellence, un puissant facteur de dialogue interculturel, surtout quand il s’agit d’un roman comme Le devoir de violence qui a été traduit dans plusieurs langues.
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rnEn 1968, Yambo Ouologuem fait une entrée remarquable dans le monde des lettres grâce à ce roman qui tranche nettement avec tout ce qui a été jusqu’alors produit par des écrivains africains. L’œuvre s’engage dans la voie de la contestation idéologique, en rejetant autant les thèses primitivistes que les visions simplistes élaborées sur l’Afrique et les Africains. Chemin faisant, elle détruit, pièce par pièce, le château patiemment édifié autour des idéaux de la négritude. Il s’agit, pour l’auteur, de porter un regard lucide et courageux sur la situation de l’homme noir qui se prête à toutes sortes d’analyses. Cette préoccupation apparaît très nettement dans son essai, Lettre à la France nègre (1969) :
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rn«C’est dire qu’il n’y a pas, à proprement parler, de « problème noir», mais seulement des problèmes humains, que l’homme noir par la dérision de sa condition colorie.
rnDu jour où les nègres accepteront de s’entendre dire des vérités désagréables, ils auront alors commencé à s’éveiller au monde.»
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rn L’auteur se propose de mettre un terme à cette «comédie du nègre braillard mais intouchable» (Ibidem., p.13). Son entreprise romanesque procède donc d’une démarche à la fois idéologique et littéraire. Yambo Ouologuem opère sur le plan thématique une rupture significative en se situant aux antipodes des défenseurs et des théoriciens de la négritude qui se complaisent dans l’idéalisation de l’Afrique. Le devoir de violence en apporte la parfaite illustration.
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rnVaste fresque historique et épique, ce roman reconstitue à grands traits, sur une période allant de 1202 à 1947, les moments les plus marquants de l’histoire du Nakem, empire imaginaire symbolisant un pays africain. Le peuple du Nakem subit, tour à tour, l’oppression des chefs et notables africains, la conquête arabe et la colonisation européenne.
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rnL’écriture s’inscrit dans la même perspective de contestation et de remise en question que les thèmes. Le romancier manie la parodie, l’humour, l’ironie, le pastiche, dénonçant de manière très subtile les contradictions et les incohérences de tel personnage, se moquant très habilement de tel autre personnage, convoquant et citant d’autres textes avec une intention parodique. Par une combinaison de procédés narratifs, il feint de s’orienter vers le récit historique, puis se ravisant, brouille les pistes, crédibilise la fiction, comme pour rappeler au lecteur qu’il est en train de lire un roman. En outre, l’auteur s’inspire des chroniqueurs, des historiens arabes, des griots, des conteurs, faisant fi de toutes codification ou classification. Grâce à ce savant dosage, il transcende les clivages et les barrières classiques pour s’inscrire en quelque sorte dans la modernité.
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rnL’écrivain s’attaque essentiellement au mauvais usage de la culture africaine, autant par les Africains eux-mêmes que par les marchands d’objets d’art et les africanistes de tous bords. Son œuvre vise principalement à déconstruire les mythes, de toutes sortes, qui ont été édifiés autour de l’Afrique.
rnBref, Yambo Ouologuem se sert de la fiction pour porter un regard critique sur l’Afrique et les Africains afin de les amener à se remettre en question et à s’assumer.
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rnLa rentrée littéraire permettra certainement de mettre en exergue l’apport de ce célèbre romancier au rayonnement des lettres africaines. Inspirés par son exemple, d’autres virtuoses de la plume pourront dynamiser la création littéraire, contribuant ainsi au renouvellement esthétique et thématique des littératures africaines en perpétuelle évolution.
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rnMamadou Bani DIALLO
rnCritique littéraire
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rnLA RENTRÉE LITTÉRAIRE DU MALI
rnPremière édition les 17- 18- 19 janvier 2008 à Bamako
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rnAuteurs en signatures dans les librairies, débats et rencontres, conférences, table ronde, lectures, remise des Prix littéraires.
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rnPrix littéraires :
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rnPrix du Premier roman : 1 000 000 FCFA : Prix décerné à une œuvre romanesque publiée au cours des deux dernières années.
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rnPrix Massa Makan DIABATE : 2 000 000 FCFA : Prix décerné à une œuvre romanesque publiée au cours des deux dernières années.
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rnPrix Yambo OUOLOGUEM : 5 000 000 FCFA : Prix continental décerné à une œuvre écrite ou traduite en français (roman, recueil de nouvelles ou de contes) publiée au cours des deux dernières années.
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rnConditions de participation : www. bamako-culture.org. Dépôt clôturé le 30 novembre 2008 à 0h.
rnContacts Presse : 658 90 83/652 52 52
rnContact Éditeurs/Libraires : 679 24 40
rnContact Rencontres : 697 79 27
rnDirection : 642 22 10 – 646 21 14
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rnNé en 1940 à Bandiagara, Yambo Ouloguem est licencié de philosophie, de lettres et diplômé d”études supérieures d”anglais.
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