Plusieurs Maliens viennent d’être récompensés à Kigali, au Rwanda, à l’occasion de la 14ème édition du Prix africain de développement (Padev). Parmi eux, on retrouve deux Maliens de la diaspora. Il s’agit du Directeur général de la Banque de l’union du Burkina-Faso, Karim Bagayoko, et Amadou Soulalé, Ambassadeur du Mali au Burkina-Faso.
Les lauréats sont, entre autres, le maire de Koulikoro, Eli Diarra ; le PDG du groupe Arc-ciel, Fousseyni Maïga ; Mamadou Golfa, PDG de Golfa Transit et Transport; ainsi que Mahamadou Niangadou dit Mama Souraka de la Société Sodima, et les maires de Sanankoroba, Mamadou Zan Traoré, et de Mountougoula, Daouda Diarra. Ils ont créé développé ou coaché des entreprises, des fonds, des organisations, des banques, des trésors publics, des ministères des Finances. Leur point commun, avoir changé la vie des centaines de milliers de personnes ou inventé des concepts, développé des idées capables de projeter l’Afrique vers son développement. Comme c’est le cas chaque année, la Fondation 225 présente les vrais acteurs du développement qui n’occupent pas forcément les premières pages des journaux, mais constituent à coup sûr la cheville ouvrière de la transformation économique et sociale de l’Afrique.
En marge d’une mission auprès de la communauté malienne à Ouagadougou, notre équipe de reportage a rencontré le Directeur général de la Banque de l’union du Burkina-Faso, Karim Bagayoko.
L’occasion a été saisie d’échanger avec lui sur sa distinction au Padev Kigali 2019 comme ‘’Meilleur manager des établissements financiers de la zone Afrique’’.
Depuis plusieurs années, cette distinction est décernée à des personnes physiques et morales dont les actions dans leurs secteurs d’activités, leur qualité et l’impact de leurs actions contribuent au développement social, économique et culturel du continent africain. Ainsi, le patron de la filiale de la Banque de Développement du Mali au Burkina-Faso s’est vu décerner le prix du meilleur manager des établissements financiers de la zone Afrique à l’occasion de la 14ème édition.
Pour rappel, la BDU-BF est la première de toutes les filiales de la BDM-SA en terme de performance.
Ouverte en janvier 2015, la Banque de l’union Burkina Faso (BDU-BF) fait partie d’un groupe bancaire présent dans six pays dont quatre de l’Uemoa : Mali, Burkina, Côte d’ivoire et Guinée-Bissau.
Karim Bagayoko a reçu son prix et celui de l’Ambassadeur du Mali au Burkina de la main du président de la Fondation 225, Koffi Kouadio, lors d’une cérémonie solennelle baptisée Padev Kigali 2019. C’était le 31 août 2019 au Rwanda. Comme il fallait s’y attendre, le meilleur manager des établissements financiers de la zone Afrique a dédié son prix à ses collaborateurs, aux partenaires de la BDU-BF. Le diplomate, lui aussi, a dédié sa distinction au Peuple malien dans sa diversité.
Selon les deux lauréats, ce prix, sur le plan international, est un honneur pour le Mali d’une part et un défi pour eux. En effet, le bilan des activités de la BDU-BF, au cours du premier semestre de 2019 est le résultat du coach gagnant de M. Bagayoko à la tête d’une équipe dynamique.
Selon les indicateurs, les dépôts clientèles sont en hausse d’environ 40 à 50%. «Si on regarde au niveau de total du bilan, aujourd’hui nous sommes en augmentation d’environ 30% par rapport à la même période de l’année 2018. Nous sommes à un total de bilan de plus de 100 milliards de francs CFA, les dépôts clientèles sont aussi en hausse d’environ 40 à 50%, les prêts que nous faisons sont aussi en augmentation de 30 à 40%, les chiffres par rapport aux résultats de la banque sont assez satisfaisants car le résultat est bénéficiaire, et en augmentation par rapport à la même période de l’année 2018 », a indiqué le Directeur général de la BDU-BF.
Selon le lauréat du Padev 2019, sa distinction qui est le couronnement de plusieurs années de travail. Elle impose à la direction de la BDU-BF et au personnel le devoir de maintenir la dynamique de la performance pour relever les défis et les attentes des premiers responsables de la maison mère de la BDU-BF. La banque de l’Union Burkina Faso a comme mission de renforcer sa présence sur le plan national et d’assurer la proximité de ses produits et services au profit de sa clientèle. En effet, la BDU-BF, par l’ouverture de treize (13) agences, veut se rapprocher de sa clientèle comme en témoigne l’ouverture de huit (08) agences à ouagadougou, (c’est à dire l’agence principale dans le projet Zaca, celle de Ouaga 2000, de Pissy, de Sankaryaré, de la ZAD, de Kwame N’Krumah, de Hamdalaye et cinq (05) agences à l’intérieur du pays (Bobo Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Tenkodogo, Banfora). En tant que banque de proximité, elle prévoit l’ouverture de six (06) autres agences d’ici fin 2019.
L’objectif étant de booster le taux de bancarisation des populations et de contribuer ainsi au financement de l’économie burkinabè par l’octroi de concours divers et variés à la clientèle, la proposition d’offres de services innovants et la mobilisation de ressources. Le Prix africain de développement (Padev) a vu le jour en 2006 à Abidjan, à l’initiative d’organisations de la société civile de 12 pays africains réunis autour de la Fondation 225 du Burkina Faso et de Safam Com International de la Côte d’Ivoire. Il s’agissait de contribuer à booster le développement des pays africains à travers l’instauration d’une culture du travail, du mérite et de l’excellence, comme l’une des valeurs cardinales de la société africaine. Il s’agit aussi de susciter la prise de conscience autour de la responsabilité de chaque Africain comme acteur du processus de développement de son pays et non plus comme un spectateur passif des politiques gouvernementales en la manière. La première édition c’était en 2007, à Lomé.
Qui est Karim Bagayoko ?
Né le 10 mars 1967 à Bamako (Mali), Karim Bagayoko est titulaire d’un Doctorat en Sciences économiques de l’Université de Grenoble, en France, et d’une Maîtrise en gestion de l’Ecole nationale d’administration du Mali (ENA) en 1990. Il est en outre nanti d’un diplôme d’études supérieures en banques et finances de l’Institut technique de banque (ITB) du Conservatoire national des arts et des métiers (Cnam) de Paris, en 1995. Il est également titulaire de plusieurs certificats de formation, dont celui de HEC/Paris-Bceao Cesa en management des activités bancaires.
Directeur général de la Banque de l’Union-Burkina Faso (BDU-BF) depuis le 14 août 2015, M. Bagayoko traine derrière lui 27 ans d’expérience, notamment dans le secteur bancaire.
Sur le plan professionnel, il a, avant d’être nommé à la tête de BDU-BF, occupé, entre 1992 et 2015, les postes d’Administrateur directeur général de la Société de gestion et d’intermédiation du Mali (SGI Mali) de 2009 à 2015 ; Président-directeur général de la SGO Mali Finance ; Directeur de l’Inspection générale de la BDM-SA (Inspecteur Général), responsable adjoint de pôle. Il a par ailleurs été Directeur de l’exploitation des agences du réseau de la BDM-SA (fusionnée) ; Directeur du Réseau et de la Monétique de la Bmcd (Banque malienne de crédit et de dépôts), Directeur de la gestion des prêts et des crédits par Signature de la BDM-SA (fusionnée) ; Directeur adjoint de l’exploitation et des agences Bmcd, etc.
Parallèlement à ses fonctions, Karim Bagayoko est chargé de cours de vacation à l’Institut universitaire de développement territorial (Iudt) de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (Ussgb) ; chargé de cours de vacation au Centre de formation bancaire et de Microfinance (Cfbm) Bamako ; chargé de Travaux dirigés à l’Ecole nationale d’administration du Mali (ENA).
Nouhoum DICKO