La décoration de Boukary Sidibé dit Kolon de la Médaille du Mérite sportif est la juste récompense d’un passionné du football malien qui a donné le meilleur de lui-même (son énergie et son temps) pour le rayonnement de notre sport roi.
Au rayon des distinctions honorifiques qu’il a glanées dans sa carrière, Boukary Sidibé dit Kolon pourra désormais y afficher aussi la Médaille du Mérite sportif, une nouvelle décoration destinée à récompenser les personnalités qui se sont distinguées dans la promotion et le développement du sport au Mali.
En décorant Kolon Sidibé de la Médaille du Mérite sportif, le 22 septembre 2022, les tenants du Mali Kura ont voulu réaffirmer leur volonté de reconnaître et saluer le mérite de chaque Malien dans son domaine de prédilection au service du bien-être du peuple.
C’est vrai que le récipiendaire à plusieurs cordes à son arc, il est bardé de médailles, mais Boukary Sidibé s’est surtout illustré dans le domaine du sport au Mali. On se devait donc de rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui lui appartient. Sous cet angle, désormais il n’y a pas photo.
Dirigeant sportif émérite, Boukary Sidibé a franchi tous les échelons du management du sport pour se retrouver président du Stade malien de Bamako, club omnisports le plus capé et le plus populaire du Mali, à un âge où beaucoup en sont généralement à leurs balbutiements dans la vie active.
Un parcours inédit, marqué par l’épopée glorieuse des Blancs de Bamako, vainqueurs de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) le 05 décembre 2009. Il était le vice-président du club de 2004 à 2010 alors présidé par Mahamadou Samaké dit Sam Dièman.
Dans la campagne de la Coupe CAF-2009, l’équipe de Sotuba, faut-il le rappeler, a procuré des sensations fortes au peuple, elle a redoré le blason sportif des Maliens à l’affût d’un trophée majeur depuis le 22 septembre 1960 et surtout après l’échec des Aigles du Mali à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN, Yaoundé-72). Un souvenir impérissable !
Après ce sacre, Boukary Sidibé prend aussitôt les rênes du Stade malien de Bamako en 2010 et ce jusqu’en 2016. Sous sa présidence, en 2015, le club recevra le prix “Légende africaine” décerné par les instances de la CAF.
Autre pan important de la vie de Kolon dans le football malien : à deux reprises, il fut 1er vice-président de la Fédération malienne de Football ; de 2009 à 2011 sous le président feu Hamadoun Kolado Cissé, puis de 2013 à 2016 dans l’équipe de feu Général Boubacar Baba Diarra.
Boukary Sidibé décrochera seulement lorsqu’il sera appelé par le Président de la République, feu Ibrahim Boubacar Keïta, pour servir la nation en qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Mali auprès des Émirats arabes unis, entre 2016 et 2021.
Un battant
Etant vice-président du Comité Exécutif de la Fédération malienne de Football sous Feu Boubacar Baba Diarra, Kolon mettra son expertise acquise au service des équipes nationales de foot. Les catégories jeunes en ont largement profité : en inscrivant maintes fois leurs noms aux palmarès des trophées à eux dédiés.
L’équipe nationale sénior, même si elle reste à la poursuite du trophée continental, s’est régulièrement qualifiée pour le bouquet final : les phases finales de CAN presque sans interruption ces 20 dernières années. La connaissance du jeu et des joueurs, le bon management des équipes, l’humanisme, les conseils avisés aux uns et aux autres de l’homme… en sont pour beaucoup.
Pour la petite histoire, le Stade Malien de Bamako a été primé en 2015 parmi les “25 Meilleures Equipes d’Afrique”. Et Kolon a eu l’insigne honneur de recevoir cette distinction lors de la CAN Guinée Equatoriale en 2015.
Lors du CHAN au Rwanda en 2015, les Aigles locaux ont été sacrés Vice-champions. Et Champion d’Afrique des Cadets en 2015.
Sur le plan international, Kolon Sidibé fut membre de la Commission Marketing de la Confédération africaine de Football de 2009 à 2011, puis membre de la Commission des Finances de la CAF de 2013 à 2015.
Le passage de Kolon à la tête du Stade malien de Bamako restera longtemps gravé dans les annales des Blancs de Bamako. Tenez-vous bien ! Le Stade Malien de Bamako a été sacré Champion du Mali en 2010, 2011, 2013, 2014 et 2015 et vainqueur de la Coupe du Mali en 2010, 2014 et 2015. Ce n’est pas tout. Le Stade malien de Bamako a été aussi demi-finaliste de la Coupe CAF.
Capitaine d’industries, diplomate, Boukary Sidibé est assurément un exemple à suivre.
La passion du récipiendaire pour le sport, principalement le football, est indéniable. Alors, félicitations et hommages appuyés à Boukary Sidibé, Officier de l’Ordre National du Mali.
El Hadj A.B. HAIDARA
Fousseyni Diawara à propos de la décoration de Boukary Sidibé à la médaille de mérite sportif :
“Kolon a été un élément prépondérant de la suite de ma carrière footballistique”
L’ancien défenseur et entraîneur adjoint des Aigles du Mali, Fousseyni Diawara a beaucoup d’estime pour l’ancien vice-président de la Fédération malienne de football et ancien président du Stade malien de Bamako, Boukary Sidibé dit Kolon, qui vient d’être décoré par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, de la Médaille du Mérite sportif. Cela pour services rendus à la promotion et au développement du sport malien, plus particulièrement le football. Suivez le témoignage éloquent de Fousseyni Diawara.
Je vais parler de Kolon, de l’importance qu’il a eue pour le football malien. Pour moi, en tant que dirigeant sportif, lorsque je l’ai connu, je savais qu’il était au Stade malien de Bamako. Je savais qu’il avait un parcours intéressant avec le club. Arrivé en équipe nationale, j’ai tout de suite vu qu’il était assez différent. Pourquoi ? Parce que déjà, il était très jeune. Donc, tout de suite, il a amené beaucoup plus de proximité avec les joueurs. Jeune et dynamique, il nous a montré qu’il a envie de fédérer, qu’il avait envie de considérer tout le monde de la même façon. Et cela était une bonne chose.
Peu importe pour le club où on évoluait ! Peu importe le statut en club ou en sélection ! Il avait toujours un discours commun, rassembleur. Et cela faisait de lui un dirigeant à qui on pouvait avoir confiance. En tout cas, pour moi, cela a été le cas. Dès qu’il est arrivé, nous avons eu une discussion et il m’a convaincu qu’il fallait que j’entoure les jeunes, que j’ai un rôle important en sélection, que je devais prendre la parole, que je devais prendre des responsabilités. J’ai suivi ses conseils. Et cela m’a permis d’avoir une belle fin de carrière internationale.
Au-delà de la qualité de management qu’il avait, il se battait pour les conditions des joueurs. Il voulait toujours s’assurer que nous soyons dans de meilleures conditions. Ce qui me plaisait chez lui, c’est que quand il y avait un problème, c’est comme s’il n’y avait pas de problème. Parce que, très vite, ce problème était réglé.
On expliquait ce qu’il y avait, ce qui n’allait pas, ce qui ne fonctionnait pas, les améliorations que nous attendions. Et très vite, on voyait que le problème était réglé. Et, il le faisait en toute discrétion mais avec beaucoup d’efficacité. C’est cela qui me plaisait chez lui. On aurait voulu avoir un dirigeant efficace qui réfléchissait vite, qui entreprenne vite et bien. Pour moi, ce genre de dirigeant est rare. Kolon fait partie de ces rares dirigeants.
Il ne se contentait pas de son rôle de dirigeant parce que parfois, il pouvait aussi nous parler comme un grand frère. Je trouve que cela est très important pour les joueurs. Cela renforce les liens. C’est dans les coutumes, le respect des anciens, le respect des aînés. Encore, faut-il que ces aînés soient exemplaires dans leur discours, dans leurs attitudes. Et Kolon a montré à ce niveau toute sa fiabilité.
Pour moi, Kolon est un dirigeant engagé à qui on peut avoir confiance, efficace et entreprenant. Donc, forcément, pour le ressenti des joueurs, il est positif et cela fait avancer. Pour moi, ce qui a de plus important dans cette relation, c’est la confiance. On peut discuter, cela aussi est très important d’avoir ces relationnels. Et Kolon avait cette capacité à trouver les mots justes pour nous. Ensuite, cette relation de confiance était particulière entre nous. Il était un grand frère. Il m’a convaincu. Et tout de suite il m’a montré sa confiance lorsque j’étais en fin de carrière.
Il m’a convaincu que je pouvais jouer un rôle important en tant que, soit un manager, soit un membre du staff. Donc, c’est à ce moment que j’ai pris conscience de ça parce que je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire après ma carrière. Mais, l’idée surtout de travailler pour la sélection est venue de Kolon et du président Baba Diarra. Donc, j’ai rencontré Kolon à Paris, nous avons échangé et très vite, il m’a convaincu que je pouvais avoir un rôle important et qu’il allait être là pour m’accompagner, pour m’appuyer.
C’est par son intermédiaire que j’ai pu commencer le rôle de type-manager. Mais, il m’avait conseillé de passer mes diplômes d’entraîneur et c’est ce que j’ai fait. Et puis, j’ai pu obtenir ma licence, mon diplôme qui me permet aujourd’hui d’entraîner au haut niveau. Et Kolon a été un élément prépondérant de la suite de ma carrière footballistique. Parce que c’est une nouvelle vie qui a commencé. Et je lui dis souvent, grâce à Dieu, il a été une des personnes qui m’a bien conseillé et orienté. Et si je suis épanoui dans cette vie, je lui ai même dit devant lui, c’est qu’il a contribué grandement à cela et très fortement, tout comme mes parents.
En général, tout ce qu’il arrive à faire, il arrive à bien le faire et surtout il a cette passion. Et lui, il est passionné, il est un fin connaisseur du football avec qui on peut parler football. Pour moi, c’est rare de voir des dirigeants avec qui on peut parler football. Quand je dis football, on peut parler tactique, on peut parler même des joueurs, des qualités intrinsèques des joueurs. Il est capable de parler avec précision des qualités d’un joueur. Cela est très rare. Et surtout quand je vous dis de la passion, il connait l’histoire du football africain, du football mondial. Il connaît l’histoire des championnats.
Si j’ai un dernier message à lui passer, c’est de le remercier, de le remercier au nom de l’ensemble des joueurs qui l’ont côtoyé parce que je pense que beaucoup de ceux-ci voudraient lui dire merci, le revoir dans le paysage du football malien. Je parle aussi de beaucoup d’anciens. Nous espérons tous qu’il aura de fortes responsabilités bientôt. Et qu’il continue à nous transmettre toute sa passion. Ce qui nous plairait. Ce qui nous fera plaisir”.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA