Après sa consécration lors de la 53 ème édition des Grammy awards, Oumou Sangaré, la diva du Wassoulou, a fêté le samedi 19 février 2011, son trophée. C’était à la Résidence hôtel wassoulou, sise au quartier Kalaban Coura. Au programme de cette soirée pour fêter son premier Grammy award, une première pour une femme dans la sous-région, une conférence de presse, puis la projection en vidéo du morceau ”Imagine”. La fête s’est terminée par un concert géant animé par la star.
Lors de la conférence de presse, Oumou Sangaré, assisté par Cheick Tidiane Seck, a fait savoir que c’est la première fois qu’elle obtient le Grammy award ."C’est le trophée que j’attendais le plus. Je l’ai eu grâce à mon album Seya qui a inspiré le compositeur du morceau". Oumou remercie dans la foulée Cheick Tidiane Seck qui l’a beaucoup aidée dans la composition et l’arrangement de l’album ”Seya” actuellement sur le marché. " Il m’a aidé. Il nous avait laissés, mais à travers mon album il a montré qu’il est toujours prêt à faire de la musique traditionnelle ". La diva du Wassoulou a dédié son trophée, qui sera très bientôt à Bamako, aux femmes.
Pour ce qui est de sa participation au titre ”Imagine”, Oumou dira qu’elle a fait sa participation en France. L’enregistrement et le travail de studio avec ses choristes se sont déroulés à Paris.
" Ils ont amené tout le matériel technique pour l’enregistrement. Le morceau même appartient à John Lennon, un ancien morceau très connu dans le passé, mais peu connu par la nouvelle génération. Je suis la seule qui y chante en bamanakan, sinon tout le reste est en anglais ". Il faut rappeler que, lors des 53ème awards, à Los Angeles, Oumou Sangaré a été récompensée par les académiciens du Grammy, pour le compte de l’édition 2011.
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Oumou Sangaré est associée à la ”Meilleure collaboration vocale” pour le titre ”Imagine” (arrangé par Herbie Hancock et Larry Klein). C’est cette participation qui lui a valu le Grammy award.
70 taxis Oum sang pour les jeunes de Bamako
rnEn plus de la musique, on sait qu’Oumou Sangaré est une femme d’affaires. C’est pourquoi, pour lutter contre le chômage des jeunes, Oum, à travers sa société Oum Sang, va mettre 70 taxis en circulation à Bamako. Elle l’a déclaré lors de la conférence de presse suivie de la projection du titre ”Imagine”. Le public et les fans de la diva ont beaucoup apprécié la participation d’Oumou dans ce tuibe. La soirée s’est poursuivie par un concert animé par Oumou Sangaré et son groupe. Plusieurs titres ont été chantés pour le bonheur du public venu soutenir la diva après sa consécration du dimanche 13 février 2011, à Los Angeles.
Elle a joué les morceaux de l’album ”Seya” et quelques unes des nouvelles compositions qui seront dans le prochain album, dont le travail de prémaquette a commencé sous la houlette de Cheick Tidiane Seck. Les fans de la star ne se sont pas privés de danser au bord de la piscine, à l’Espace culturel de l’hôtel Wassoulou. Certains se ont même évanouis sous le charme du duo Oumou Sangaré- Awa Sangho soutenu par les doigts de Cheick Tidiane Seck au piano.
Lors de cette soirée, disons ce concert, on notait la présence de Djénéba Seck, Awa Sangho, Paye Camara et beaucoup d’admirateurs de la star. La fête a continué en Suisse, le lundi passé. Une admiratrice de la diva l’y a invitée pour aller fêter le Grammy.
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rnTrois questions à Oumou Sangaré par rapport à son Grammy awards :
rn”Ma mère m’appuie beaucoup dans la composition de mes chansons”
rnEn marge de la grande soirée qu’Oumou Sangaré a animée pour fêter son Grammy award, nous nous sommes entretenus avec la star. Il a été question du trophée, de ses activités de femme d’affaires, son prochain album, etc.
Bamako Hebdo : Comment est venue l’initiative de votre participation au morceau ”Imagine” ?
rnOumou Sangaré : Je peux dire que c’est grâce à l’album Seya, parce que celui qui a fait appel à moi a beaucoup aimé l’album Seya. C’est Herbie Hancock, un grand de la musique américaine, surtout connu dans le Jazz. C’est l’album Seya qui l’a beaucoup impressionné. Mais j’ai pu faire un album comme ça, grâce à mon grand frère, Cheick Tidiane Seck dit Black Boudha.
C’est un grand de la musique malienne. Peut-être que les gens ne le connaissent pas au Mali, sinon sur le plan international, il est recherché pour son talent. Quand je lui ai demandé de venir m’aider dans l’album Seya, il l’a fait avec plaisir. C’est pourquoi, quand nous avons commencé à travailler avec Herbie Hancock, l’album Seya l’a impressionné, certainement à cause de la main du maestro Cheick Tidiane Seck. Nous avons travaillé avec Herbie Hancock à Paris, dans ”Imagine”. Partout où moi j’interviens, vous n’entendez que les mélodies de Seya et c’est sur ça qu’Herbie Hancock a travaillé. C’est pourquoi quand la nouvelle est tombée, j’ai dit de faire appel aux journalistes, pour qu’on échange et que je dédie mon trophée, qui est une première pour une chanteuse de mon pays et de la sous région, aux femmes du Mali, d’Afrique et du monde, parce que mon succès est aussi le couronnement du combat des femmes à travers mon pays, l’Afrique et le monde. Ce n’est pas mon trophée, c’est celui des femmes, les infatigables.
Est-ce que les mélomanes auront la chance d’écouter le morceau ”Imagine” ?
rn Nous sommes en train de voir comment le faire, mais déjà ce soir vous avez vu le clip et comment nous avons travaillé en studio. je n’y suis pas seule, il y a plusieurs artistes, surtout des Américains, mais nous allons voir comment les Maliens pourront avoir le titre. Vous savez, ”Imagine” est un vieux morceau de la musique américaine. C’est plus vieux que nous-mêmes. C’est fait bien avant que moi je commence la musique.
C’est un morceau de John Lennon qui a eu un succès énorme alors que nous n’étions pas dans la musique. Mais quand Herbie a décidé de l’interpréter, il a pensé à moi, Oumou Sangaré. Il a dit qu’en écoutant trop Seya, il m’a sentie dans le morceau. C’est pourquoi il a souhaité ma participation dans ”Imagine”.
C’est Cheick Tidiane Seck qui m’a amenée dans le studio, à Paris, parce que Herbie a fait déplacer tout son staff dans cette ville pour l’enregistrement de ma participation. Moi je chante en bamanakan là-dedans et il y a aussi deux célèbres chanteuses américaines qui y chantent. C’est pour montrer combien la musique malienne est importante dans le monde aujourd’hui. Sans quoi, ce n’est pas un genre de musique sur lequel les Maliens vont sauter.
Non, ”Imagine” n’est pas un morceau de la génération actuelle. Disons que les mélomanes d’aujourd’hui ne connaissent pas ce morceau. Mais ce que je peux vous dire, l’album Seya, qui est à la base de cette participation, est pour moi l’album qui a le plus marché en Europe. J’en suis à 100 000 cassettes vendues. C’est un album qui se vend très bien et il a été nominé au Grammy cette année. Le prochain est composé, mais sa sortie ne sera pas pour le moment. Il faut que les gens écoutent encore Seya. Comme je fais beaucoup de choses à la fois, je ne vais pas précipiter les albums, mais grâce au grand frère on est là- dessus.
Comment conciliez-vous le travail d’artiste et de femme d’affaires ?
rn En réalité c’est très difficile. C’est trop pour la créatrice, l’hôtel, Oumou Sang, le show biz, faire ma vie de femme.
rnC’est trop, mais c’est quand moi je suis coincée que j’ai des idées pour chanter, faire des nouvelles créations musicales. Un chanteur ; lorsqu’il est en colère, crée facilement. Attristé, il crée. Dans la joie, il crée. Alors que, dans la vie tous les jours, on n’a que des moments comme ça. Quand je suis dans les affaires de l’hôtel ou en train de laver les assiettes ici, j’ai des idées que je peux transformer en chansons. Surtout que chanter c’est le destin.
Ma mère est là, c’est une grande créatrice, elle vit encore et m’appuie beaucoup dans la composition de mes chansons.
Je suis dans mes voyages d’affaires et de concerts, mais tous les samedis, quand je suis à Bamako, je joue ici à la résidence. Ça m’aide aussi à créer. Généralement, les samedis, quand je joue ici, ce sont des nouveaux morceaux que je joue et je demande tout le temps aux gens de ne pas les enregistrer, parce que avec les téléphones portables c’est très facile d’enregistrer des morceaux. L’hôtel est aujourd’hui géré par de jeunes diplômés de même qu’Oum Sang ma société de voitures. Souvent je fais des tours là bas et ils me rendent compte.
Mais on ne peut pas mettre son argent dans des affaires et ne pas surveiller. Je supervise pour qu’on ne fasse pas n’importe quoi. Mais Dieu merci, jusque là ça va. C’est pourquoi, même les 70 taxis qui sont venus, ce sont les gestionnaires d’Oum Sang, qui vont les gérer, pas moi directement. Mais quand il y a un problème, c’est mon nom qui est en jeu, donc je dois veiller. C’est ainsi que je parviens à concilier le tout, grâce à Dieu.
rnRéalisé par Kassim Traoré
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