La répression de la rébellion de 1963 va provoquer le premier courant migratoire des populations touaregs vers l’Algérie. Les effets cumulés de la sécheresse de 1973-74 vont entraîner un exil massif vers les grandes villes du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Si la diaspora semble se construire autour de l’urbanité, l’exil est marqué par l’errance.
Les jeunes Touaregs de la diaspora abandonnent pour la plupart l’élevage, et alternent travail précaire et chômage. On les désignera désormais sous le nom d’Ashamour (au pluriel, Ishoumar), altération berbère du mot français chômeur. Les générations de l’exil vont élaborer une nouvelle réflexion politique, dont l’aboutissement serait la lutte pour une justice sociale pour le peuple touareg. En 1990, le mouvement issu du Mali débute la rébellion. Le 11 avril 1992, un pacte national est signé entre le gouvernement malien et les mouvements rebelles. Ce n’est finalement qu’à l’aube de l’an 2000 que le pays touareg des Ifoghas s’ouvre peu à peu au monde.
Tinariwen la naissance
La naissance du groupe Tinariwen en 1982 est intimement liée à la situation d’exil et d’errance du peuple touareg. Il est l’émanation même de cette diaspora.
Les musiciens de Tinariwen sont tous originaires de l’Adrar des Ifoghas, réfugiés dans les années 1970 à Tamanghasset, en Algérie. Leurs poésies appellent à l’éveil politique des consciences, et abordent les problèmes de l’exil, de la répression et des revendications politiques. Le groupe du nom de Taghreft Tinariwen (qui signifie “l’édification des pays”) s’est tout d’abord produit au cours de l’exil. Il va évoluer peu à peu vers une formation complète et se fait accompagner par des choristes féminines pour mieux acheminer la musicalité du groupe en la rattachant à celle des campements. Tinariwen se produit alors en toutes circonstances, telles que les soirées de la jeunesse ou lors des fêtes traditionnelles (mariages, baptêmes). Le groupe Taghreft Tinariwen est le créateur de la musique contemporaine touareg. Le style des “guitares” est le symbole de leur musicalité moderne. Le genre musical Tishoumaren joue un rôle déterminant dans la reconnaissance culturelle de la jeunesse touareg. Les chansons elles-mêmes sont des formes vivantes, sonores et imaginaires, parfois profondément réelles, de l’identité moderne du peuple touareg. L’exil et la résistance sont d’abord les thèmes majeurs des ishoumars, mais au fil du temps, Tinariwen est devenu, par ses chansons, le symbole de la vie quotidienne au pays Tamashek. Un chant d’amour qui vient des temps d’épreuves.
Le groupe musical d’expression touareg Tinariwen, originaire du Mali, s’est vu décerné lors de la 54 ème édition des Grammy Awards 2012, le prix du meilleur album de musique du monde pour son album “Tassili”.
Originaire de l’Adrar des Ifoghas situé au nord-est du Mali, le groupe musical Tinariwen, a été récompensé donc pour son album “Tassili” sorti en aout 2011 et qui comporte 12 titres dont : midiwan ma tennam, Asuf d’alwa, Tenere taqqim tossam, Ya messinagh…”Tassili” est leur huitième album après “Imidiwan”sorti en 2009. Leur musique est un mélange de Rock, Blues et surtout de musiques traditionnelles Touareg. Tinariwen, mot tergui qui signifie en français :”les déserts”.C’était au mois de décembre 2011que le groupe Tiararwin a été nominé pour la compétition des grammy Awards. ” Woua, nous l’avons eu ! Toutes nos pensées vont à nos amis, nos familles qui sont au Nord du Mali et à tous ceux qui sont réfugiés au Niger, au Burkina, en Algérie “. Ce message posté sur leur mur face book a fait le tour du monde. Ainsi après Ali Farka, Ali et Toumani par deux fois, Djely Kédjan Diabaté, Oumou Sangaré grâce à une collaboration musicale, le groupe Tinarwin vient allonger la liste des artistes maliens qui ont décroché le grammy awards en musique. Il faut signaler que pour cette 54ème édition des Grammy Award, Tinariwen, dans la catégorie World Music, Tinarwin n’était pas seul en course, il y avait de grands artistes comme Fémi Kuti, le groupe Afrocubism et Lady Black Smith Mambazo. L’album ”Tassili” qui veut dire une oasis est leur 8ème opus et est sur le marché.
Les musiciens de Tinariwen
Ibrahim Ag Alhabib, dit Abreybone est à la fois chanteur et guitariste mais aussi compositeur, interprète. Il est né vers 1958 aux environs de Tessalit. Il est membre fondateur du groupe Tinariwen. La notoriété de ses chansons est immense chez les siens. Sa production révèle une forte inspiration pour le thème de l’errance, mais aussi de l’amour. C’est un guitariste au style très fin et élégant. Alhousseini Abdoulahi, dit Abdalla est né en 1968 à In-Lamawene. Il commence l’apprentissage de la guitare en 1988. Personnage plus posé que ses amis, Abdallah est connu pour avoir chanté l’union et l’apaisement au moment des divisions. Il compose aussi beaucoup de chansons d’amour ou des textes à caractère philosophique. Abadalla est un guitariste précieux qui montre également son attirance pour la basse.
Je ne paierai pas un franc pour aller voir ce groupe qui soutient la violence du MNLA sur les Maliens! Des apatrides hypocrites, mon vieux!
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