Hommage à Bocar Cissé : Un exemple de persévérance et d’organisation

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Pour commémorer le 100ème anniversaire de sa naissance, l’association des amis de feu Bocar Cissé, (père de Soumaïla Cissé) en collaboration avec sa famille a organisé  le  samedi 22 février dernier, une journée d’hommage et de réflexion sur l’œuvre légué par l’illustre disparu. Occasion pour plusieurs intervenants de revenir sur le parcours de cet homme exceptionnel.

Né vers 1919 à Banikane dans l’actuel cercle de Niafunké, Bocar Cissé est décédé  en 2004. Au regard de la riche contribution que cet écrivain,  chercheur,  historien a apportée à la civilisation de l’universel par son goût de la recherche, l’association  créée pour la pérennisation de son action et de ses œuvres a décidé de marquer le 100ème anniversaire de sa  naissance d’une pierre blanche par l’organisation d’une journée d’hommage.

Selon, Alhassane Ag Mohamed, «  Bocar CISSE a connu un parcours riche d’expériences. Tour  à tour enseignant, militaire- scout et chercheur, il a ainsi la solide formation intellectuelle du sortant de William-Ponty, l’endurance de l’ascète et du militaire-scout, la rigueur du chercheur et l’affection du papa comblé. C’est pourtant l’historien qui fera connaître l’homme. Les enseignants, étudiants, chercheurs et autres amateurs des sciences sociales, d’une certaine génération, se souviennent certainement des émissions animées par feu Papa Oumar Sylla (puis Modibo Coulibaly) sur les antennes de Radio-Mali au cours des années 70 et 80. Bocar CISSE y expliquait plusieurs facettes de l’histoire du Mali. » a-t-il  indiqué.

Avant d’ajouter : « L’instituteur de vocation et de carrière qui a  conservé  jusque à la fin de sa vie son «Devoir de vacances» (sorte de mémoire de fin d’études de l’époque) avec la note de 18/20 et la mention «Excellent », est un exemple de persévérance et d’organisation. Le document, édité par Jamana en 1999, est une sorte de plongée dans le temps de son enfance et constitue une lecture de premier choix pour enseignants de vocation. Le métier d’instituteur était (sic) un véritable sacerdoce entraînant un don de soi désintéressé et attendant une récompense plus morale que matérielle».

 

En avance sur son temps

Son  ancien élève de Gourma-Rharous, Younouss Hameye Dicko, ancien ministre est formel : « En fait, Bocar Cissé était un homme d’une volonté de fer, déterminé, et résolu, passionné pour atteindre l’objectif, patriote et dont le crédo  était d’amener l’instruction aux enfants, du Gourma  car il savait ne pas pouvoir compter  sur les parents de ceux-ci. Il était  en avance sur son temps, il avait compris  déjà  que l’ « éducation est l’avenir de l’homme ».

Quant à Bernard  Salvaing, auteur d’un livre sur Bocar Cissé (l’instituteur des sables), il a déclaré : «  Bocar Cissé aura vécu plusieurs vies et traversé plusieurs époques.  Il a été un modèle respectable pour plusieurs générations d’intellectuels africains ».

Samba  Dieng, Pr Titulaire des Universités Faculté des Lettres et Sciences Humaines Université Cheick Anta Diop dira : «  Le professeur Bocar Cissé m’apparaît comme un homme bon, au sens où l’illustre poète Victor Hugo entendait ce mot en s’adressant à sa fille Léopoldine : « Sois bonne ma fille, car la bonté contient toutes les autres vertus ». Mon cher ami, je voudrais te rappeler enfin que Jaurès a dit quelque part que « La fidélité au foyer des ancêtres, ce n’est pas d’en conserver les cendres, mais d’en transmettre la flamme ». Tu as réussi avec Fily Dabo Cissoko, Mamby Sidibé, Amadou Hampâté Ba et d’autres étoiles filantes, le pari difficile de conserver « les cendres » et de transmettre tout haut « la flamme ».

Le  professeur Urbain Dembelé appelle  lui  à pérenniser  l’œuvre  de Bocar Cissé : « il faudra songer à numériser les manuscrits que nous légué le professeur Cissé. Car il a permis à beaucoup d’entre nous d’avancer dans nos recherches. C’était un vrai historien qui allait  à la source des choses ».

Mémé Sanogo

 

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