Le jeudi 05 octobre 2017, la faculté de pharmacie a abrité la soutenance de thèse de Moussa Sanou. Le thème : ‘’étude de la consommation des psychostimulants chez les étudiants de la FMOS-FAPH. De l’utilisation ponctuelle à la dépendance’’. Un thème dont l’objectif est d’évaluer l’ampleur de la consommation chez ces derniers.
Le jury était Présidé par le Professeur Elimane Mariko, Souleymane dit papa Coulibaly, membre de jury, Dr Modibo Sangaré, co-directeur de la thèse. Le directeur M. El Hadj Saibou Touré, n’a pas pu honorer sa présence.
Dans sa présentation, Sanou définit la santé selon la constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la quelle constitution décline la santé comme étant un état complet de bien être physique, mental et social, et ne constitue pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Lorsque quelqu’un jouit d’un bon équilibre mental, il est mieux à même de supporter les tensions de la vie, plus productif, plus utile, et avec l’avantage d’être en mesure d’apporter un concours positif à la société. Certains médicaments sont utilisés pour améliorer les fonctions physiques ou psychiques.
‘’Au Mali, B.COULIBALY, en 1983 a constaté que 9,5 % des malades hospitalisés dans le service de psychiatrie de l’hôpital du Point-G étaient des élèves et étudiants. Douze ans plutard, HAIDARA M. trouvait que 17,17 % des patients vus en consultation externe dans le service de psychiatrie de l’hôpital du Point-G étaient des élèves et étudiants. La même année, SY M. H. a trouvé dans le district de Bamako 107 déperdus scolaires de 1er degré, 75 déperdus scolaires de 2ème degré recrutés au sein des jeunes délinquants [11]. En 2003, J. TRAORE a trouvé que 49,50 % des adolescents suivis-en psychiatrie étaient des élèves et étudiants’ ’rappelle l’auteur.
Toutefois estime l’auteur de cette thèse, aucune étude n’a jamais été faite sur la consommation des psychostimulants en milieu universitaire. ‘’Nous avons donc jugé nécessaire de faire une étude sur la consommation des psychostimulants chez les étudiants de la FMOS-FAPH : de l’utilisation ponctuelle à la dépendance, pour attirer l’attention des étudiants, des autorités universitaires et des parents sur cette question très sensible pouvant avoir un impact sur la santé mentale des étudiants’’, se justifie M. Sanou.
« Le thé vert de Chine a été le psychostimulant le plus consommé avant, pendant et après les examens avec 28% (25/88), 29% (30/104) et 29% (15/51) respectivement.» , révèle l’étude menée auprès des étudiants de la FMOS et de la FAPH ,avec respectivement 59% et 56%) de cas. D’autres recherches seraient nécessaires pour confirmer le taux d’abus de drogues psychostimulantes chez les étudiants en médecine et d’autres écoles médicales. En particulier, il est souhaitable d’examiner si de tels toxicomanes sont susceptibles d’abuser d’autres substances dans une école de médecine et plus tard dans leur carrière professionnelle, préconise le docteur Sanou.
Au vu de la gravité de la situation, des recommandations ont été formulées à l’endroit des différents acteurs du secteur. En ce qui concerne les autorités politiques et universitaires, l’auteur les exhorte à faire respecter scrupuleusement les lois sur la vente et la consommation des psychostimulants sur toute l’étendue du territoire malien ; de mettre en place des moyens de sensibilisation, de financement d’éducation et d’information plus approfondis ; De renforcer la collaboration avec les ONG en vue de l’utilisation de l’espace universitaire pour mener des actions d’ECC (Education pour le Changement de Comportement)… Quant aux décanats de la FMOS ET FAPH, ils ont été invités à donner plus de place dans les programmes scolaire aux conséquences de la consommation des psychostimulants ; à revoir les méthodes d’évaluation pour que les étudiants n’aient pas à se surpasser pour réussir. A ses camarades étudiants, M. Sanou les encouragé à participer aux différents programmes de lutte contre la consommation de ces substances notamment la cigarette, l’alcool, le cannabis etc… ; Savoir que l’utilisation des psychostimulants représente un comportement à haut risque qui devrait être surveillé plus avant et des efforts d’intervention sont nécessaire pour cette forme de consommation.
Après la présentation, Dr Souleymane dit papa Coulibaly a salué le courage de l’étudiant, qu’il avoue n’avoir pas connu. ‘’Je n’ai pas connu l’impétrant mais s’il a pu travailler avec le Dr Sangaré cela veut dire qu’il est sérieux. Aussi, son document est bien lisible et il y’a moins de fautes’’, commente-t-il. S’agissant du thème, il reconnait que c’est un problème de santé publique assez préoccupant. Surtout qu’il y’a beaucoup de produits de mauvaises qualités sur le marché (tramadol, aya, 14, blé blé…). Avant de faire des suggestions pour l’amélioration de la qualité du document, des remarques qui n’enlèvent rien à la qualité du travail assure-t-il. Pour finir, il a manifesté son inquiétude par rapport à la croissance de la consommation des psychostimulants par des enfants et surtout des filles.
Dr Modibo Sangaré le codirecteur de la thèse et non moins secrétaire principal de la FMOS, après les hommages et les protocoles habituels, s’est contenté de féliciter l’impétrant pour ses nombreuses qualités. ‘’Moussa Sanou m’a prouvé qu’il est honnête, intègre, disponible et très engagé dans ce qu’il entreprend’’, a-t-il dit. Parlant de la thèse, il expliquera que le but est d’alerter les uns et les autres afin que des solutions idoines soient trouvées pour le grand bonheur de tous.
Le professeur Elimane, président du jury introduira en disant que c’est avec joie et honneur qu’il préside ladite thèse. Pour lui, le sujet est d’une grande pertinence et mérite toute l’attention des plus hautes autorités. S’adressant aux jeunes Dr Souleymane Papa Coulibaly et Modibo Sangaré, qui ont dirigé la thèse avec lui, le Professeur Elimane dira qu’il est fier de constater que la relève est bien assurée.
C’est la tête haute que l’impétrant Moussa Sanou a réussi à répondre avec brio à toutes les questions adressées à lui. Ainsi, à la suite de la délibération des membres du jury, le désormais jeune docteur Moussa Sanou, s’en est sorti avec une mention très honorable avec félicitations de ses maitres.
Rappelons que Moussa Sanou est le tout premier étudiant de la 9ème promotion du numerus clausus à soutenir. Il a été, secrétaire général adjoint du comité aeem et coordinateur de l’ALLURE (l’Alliance Universitaire pour le Renouveau.
KANTAO Drissa