Entretien avec Seid Chérif Ousmane Madani Haïdara sur sa médaille : «C’est une médaille pour la paix…C’est pour saluer notre engagement pour la paix dans notre pays pendant la crise»

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Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le coordonnateur du Groupement des leaders spirituels musulmans a salué la création de la Commission dialogue et réconciliation, avant d’indiquer qu’elle doit refléter toutes les sensibilités du pays. Il a ajouté que ceux qui doivent la composer, doivent être d’une forte moralité et de dialogue. Auparavant, il nous a parlé de la médaille qui lui a été décernée par la France, à travers deux Sénateurs qui lui ont rendu visite. Il a aussi souhaité que la France, en partant du Mali, puisse doter l’armée malienne d’une logistique et des équipements militaires adéquats, pour qu’elle puisse faire face au processus de sécurisation des régions libérées.

cherif xLe Reporter : Pouvez-vous nous parler de l’objet de la visite que les deux Sénateurs français vous ont rendue ?

Seid Chérif Ousmane Madani Haïdara : Comme vous l’avez si bien dit, deux Sénateurs français, dont l’ancien ministre Jean Pierre Chevènement et l’ambassadeur de France au Mali sont passés me rendre une visite de courtoisie, à mon domicile. Ils en ont profité pour me remettre une médaille, au nom de la République française. Je ne m’y attendais pas du tout. Parce que je n’avais pas été avisé, qu’il me serait donné une médaille. Sinon j’aurais invité les fidèles musulmans à cette cérémonie. Toutefois, il y aura une cérémonie organisée par le Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali pour une remise officielle.

Savez-vous les raisons qui ont motivé les élus français à vous honorer par cette distinction ?

C’est une médaille pour la paix, la liberté et l’amour. On m’a fait savoir que c’est pour saluer notre engagement pour la paix dans notre pays pendant la crise. Il s’agit de saluer le rôle remarquable joué par les responsables religieux, en vue de raffermir les cœurs et les esprits depuis le début des événements que nous traversons.

En plus de cette distinction, il nous est revenu que vous avez abordé beaucoup d’autres sujets ?

C’est vrai, nous avons parlé de l’intervention française au Mali. Mes hôtes du jour m’ont demandé si la France était intervenue à temps. Et qu’à notre niveau, quelles sont les dispositions prises par le Mali pour que les soldats maliens puissent faire face à la sécurisation du pays, si jamais la France venait à se retirer. Ils m’ont dit que ce que la France a fait pour le Mali, elle le fait difficilement pour d’autres pays. J’ai dit à mes interlocuteurs que, puisqu’il est question de former l’armée malienne, nous aurions aimé que la France, en partant, nous laisse de la logistique pour que nos soldats soient capables de faire face à la sécurité du pays. J’ai beaucoup insisté sur l’équipement et le renforcement du dispositif sécuritaire de notre armée, en raison du fait que dans la sous-région, nous sommes un pays central entouré par des pays voisins. Et à partir desquels, les terroristes et autres partisans du crime organisé pénètrent sur le territoire malien.

Après la phase de la reconquête, il est question d’apaiser le climat social par la création d’une Commission dialogue et réconciliation. Que vous inspire une telle initiative ?

C’est une excellente chose de relancer le dialogue social entre tous les fils du pays. Surtout après cette période de crise qui a compromis les rapports sociaux. Le dialogue auquel il est extrêmement question, ne doit pas être l’affaire des seuls politiques ou des religieux, il doit concerner tous les Maliens. Ce sont les Maliens qui doivent se parler, sans exclusion. Autant le dialogue est nécessaire entre ceux qui vivent au nord, autant il l’est aussi entre ceux qui sont au sud. Ça ne doit pas être seulement l’affaire du pouvoir politique et de nos compatriotes vivant au nord.  Par contre s’il y a des Maliens qui s’estiment lésés dans la gestion du pays, il est tout à fait normal de s’asseoir avec eux et de discuter sur ce qui n’a pas marché, pour pouvoir avancer. Tout cela doit se faire dans le strict respect de l’intégrité territoriale et de la laïcité du pays.

Dans le choix du président de la Commission, beaucoup parlent des religieux ; d’autres, d’une très forte personnalité de la classe politique. Qui selon vous est en mesure de mieux diriger cette Commission ?

Peu importe que l’intéressé soit de la société civile ou de la classe politique. Je précise que quand il s’agit de la religion, les religieux sont mieux placés pour aborder la question. Quand il s’agit d’une question politique, ils ne peuvent qu’assister les politiques à travers des conseils. Je pense que ceux qui doivent faire partie de cette Commission doivent être au-dessus de tout soupçon, c’est-à-dire, être des personnes dotées d’une forte moralité.

Il est extrêmement important que nous nous donnions la main, que nous cultivions l’esprit de solidarité et de fraternité entre nous. Si nous sommes unis, il y a de fortes chances que ce qui nous arrive aujourd’hui, ne se reproduise pas. Apprenons à nous accepter et à nous dire la vérité. Il y va de l’avenir du Mali qui est commun à nous tous.

Propos recueillis par Amra SANGARE

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Si le mali vit ce calvaire aujrdhui c’est parce que les classes plolitiques rejettent les leaders religieux, et c’est a leurs mort maintenant qu’on fait recours aux religieux.

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