Du lieutenant boiteux à Damien Boiteux via la rue Boiteux : L’histoire bégaye 120 ans après entre la France et le Mali

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Rares sont ceux qui savent ou se souviennent qu’un certain Lieutenant de vaisseau Boiteux, plus tard Amiral de vaisseau, était déjà passé par le Mali avant lieutenant Damien Boiteux, promu au grade supérieur de Chef de bataillon (Commandant). Tous deux militaires de l’Armée française.

Damien BOITEUX

En effet, c’est le Lieutenant de vaisseau Boiteux qui a occupé Tombouctou le 16 décembre 1893 avec un petit contingent armé, en outrepassant les ordres reçus. Cette désobéissance sera sanctionnée disciplinairement. Pour la petite, rappelons qu’en décembre 1875, trois Pères blancs, les pères Paulmier, Bouchaud et Ménoret, partis d’Algérie pour gagner Tombouctou, sont assassinés par leurs guides. En 1878, les pères Richard, Morat et Pouplard, partis de Ghadamès pour gagner la grande cité des 333 Saints sont massacrés à leur tour. Et le lieutenant de vaisseau Davoust, après avoir dû renoncer à son avancée vers Tombouctou sur ordre de Gallieni, vint mourir à Kita le 26 décembre 1888. Il repose au cimetière de Kita.
Toujours concernant les Boiteux, rappelons qu’il existe une rue Boiteux à Dravela, Centre Commercial, Bamako.
En venant mourir au Mali le vendredi 11 janvier 2013 pour la France et la libération des régions occupées du Mali, le chef de bataillon Damien Boiteux, pilote au sein du 4e Régiment d’hélicoptères des forces spéciales, basé à Uzein près de Pau, a témoigné qu’au-delà des Etats, il n’y a pas de frontières entre les peuples.
Dans un affrontement avec des troupes islamistes visées par l’armée française, le 11 janvier, il a été blessé à la jambe, son artère fémorale a été sectionnée et il n’a pas survécu à cette blessure.
Damien Boiteux, qui servait depuis 22 ans dans l’armée de terre, a été mortellement blessé aux commandes de son hélicoptère, lors de la première phase de l’opération “Serval” consistant, en appui des forces armées maliennes, à arrêter l’avancée des groupes jihadistes vers le sud du Mali. Jusqu’à son dernier souffle, il n’a ménagé aucun effort pour mener sa mission à bien et protéger son équipage, malgré sa blessure et le feu ennemi. Il est parvenu à s’éloigner et à ramener en lieu sûr son coéquipier ainsi que l’appareil, avant de succomber à ses blessures.
Le lieutenant Boiteux était inscrit à la liste d’avancement comme capitaine et le gouvernement l’a promu au grade supérieur de chef de bataillon (commandant).
A sa compagne Valérie, son frère Pierre-Alexandre Boiteux, son fils Lucas et ses parents Marie-Claire et Alphonse ainsi qu’à l’ensemble du peuple et des pouvoirs français, nous transmettons la reconnaissance entière du peuple et des autorités du Mali.
Dors en paix, Damien !
Mamadou DABO

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13 COMMENTAIRES

  1. Bonjour!
    Pour avoir donné sa vie pour libérer le territoire malien, pourquoi ne pas faire de Mme Damien et son fils des maliens à part entière en leur attribuant tout simplement la nationalité malienne ? Ils le méritent à mon avis.

  2. Mamadou Dabo merci pour cet article simple et reconnaissant ,et qui m’aura appris qu’un autre Boiteux etait venu vous coloniser en 1893 .
    L’Histoire est ainsi faite ,un Boiteux vous a colonisé ,et 120 ans plus tard un autre Boiteux est mort pour vous liberer .

  3. Pourqoui ne pas battisser une école militaire ou un camp militaire du Mali au nom de Damien Boiteux. Que son âme repose en paix, le Mali ne t’oubliera jamais et vive la France.

  4. Dort en paix Damien,le peuple malien ne t’oubliera jamais,ni toi ni aucun BOITEUX.Ta mort ne sera jamais vainne; car,tes frères d’arme sont déjà aux portes de Tombouctou.

  5. Chèr Damien ,tu es parti en combattant pour la liberté du Mali ,mais tu resteras à jamais dans le coeur des maliens.Reposes en paix.

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