Décores de la république : les grands oubliés d’IBK

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Ils sont officiers supérieurs ou soldats, fonctionnaires, secrétaires, plantons, chauffeurs, jardiniers, artisans, artistes….. Ils sont des centaines, hommes et femmes, à Bamako et dans les régions, à avoir bénéficié de médailles pour récompenser leurs efforts dans la construction nationale. Certains ont eu droit à la médaille du sauvetage, à la médaille du Mérite national avec effigie « lion debout » ; d’autres ont été promu au grade de Chevalier de l’ordre du mérite de la Santé, chevalier de l’ordre du mérite agricole ou du mérite militaire….

Mais sur les centaines de  bénéficiaires, aucun opérateur économique. Aucun. Ni parmi les industriels, ni parmi les opérateurs hôteliers…dont la réputation est établie. Au Mali, comme au-delà des mers.

Au rang de ceux-ci, on peut citer Oumar Niangado dit « Petit Barou », Pédégé de la SODEMA ; Houd Baby, patron des « Moulins Du Sahel », qui disposent de filiales au Burkina Faso et au Niger ; Mossadeck Bally, alias « Chadda », propriétaire de la chaîne d’hôtels « Azalaï » au Mali, au Burkina Faso etc……DembaYattassaye, concessionnaire-automobile et PDG de « Wad-motors », usine de montage de véhicules et équipements militaires ;Seydou Nantoumé, fondateur de « Toguna agro-industrie », usine de fabrication d’engrais prisé dans la sous- région ;  Alou Tomota de Graphic-Industrie ; MadiouSimpara, grand opérateur économique et représentant exclusif de la marque Samsung au Mali ; Mr Georges Harrage, propriétaires de trois usines : Mali-lait, SOMAFAM et IMETAL ; Mr Diallo, propriétaire de la grande ferme piscicole du Mali etc….

Chacun de ces opérateurs économiques réalise, dans son domaine qui est le sien, un chiffre d’affaires estimé à plusieurs centaines de millions CFA, voire des dizaines de milliards CFA, par an. Bien plus, ils emploient, chacun, dans leurs entreprises respectives des centaines de Maliens, contribuant ainsi à la mise en œuvre du programme quinquennal du président de la République : la création de 20.000 emplois par an.

Comment le Chef de l’Etat peut-il atteindre cet objectif, lorsque les acteurs de la vie économique ne sont pas encouragés ? Comment IBK peut-il atteindre l’objectif de 20.000 emplois par an, lorsque les entrepreneurs sont oubliés, voire ignorés, au moment de la récompense du mérite.

C’est connu : ce sont les entreprises privées qui créent les emplois, la croissance pour l’économie. Surtout, dans un pays comme le nôtre où, le chômage a franchi le seuil du tolérable, où notre économie continue de subir le choc de la triple crise que connaît notre pays : politique, économique et sécuritaire.

« Nous ne comprenons pas pourquoi, nous,  opérateurs économiques, qui payons beaucoup d’impôts pour mettre les caisses de l’Etat à flot ; nous ne comprenons pas pourquoi, nous, opérateurs économiques, qui employons des centaines, voire des milliers d’emplois par an, soyons ignorés, par le président de la République, lors de la distribution de ces médailles », déplore un richissime industriel, qui requis l’anonymat.

Dans le « monde des affaires », la colère gronde : simple oubli ou oubli délibéré de la part de la présidence de la République ?

Une certitude : cette méprise, jugée incommensurable par les entrepreneurs maliens, doit être réparée. Et le plus tôt sera le mieux. Du moins, si le président de la République veut que son projet de création de 20.000 emplois par an soit une réalité.

Oumar Babi

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