L’Union des chambres consulaires du Mali ont, au cours d’une cérémonie grandiose au stade Modibo Keïta le samedi 5 février, décoré le général président d’une médaille d’or d’une valeur de 20 millions de F CFA. Selon Bittar, il s’agit pour le monde des opérateurs de le remercier pour toute l’assistance dont ils ont bénéficié.
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rnA la fin de la cérémonie, le président de la République, portant un gros collier en or, disait en substance que de toutes les décorations qu’il a eu l’honneur de recevoir, médailles et autres distinctions honorifiques, la distinction offerte par les chambres consulaires a été celle qui lui a apporté le plus de joie. Le chef de l’Etat était accompagné, pour la circonstance, de la première dame et de ses deux filles, Mesdames Keïta et Bah.
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rnIl y a donc lieu de comprendre par là, ce qui n’est pas évident, que pour le général Amadou Toumani Touré, même la République a été moins reconnaissante que le monde des opérateurs économiques.
rnJamais de mémoire de Malien, un régime ne s’est installé aussi confortablement dans un système de culte de la personnalité. Oubliant non seulement que les cimetières sont remplis de ces gens indispensables que certaines circonstances avaient élevé au rang d’hommes providentiels ; mais oubliant surtout que c’est le dévouement et l’abnégation de mille (1000) générations qui feront le Mali de nos rêves.
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rnCette image, qui nous a été donnée de voir au stade Modibo Keïta le 5 février, nous fait penser étrangement, mais aussi malheureusement, à cette autre, d’un jour des années 70, où un certain général président Bokassa en 1966 devenait en 1976 le Maréchal Empereur de Centrafrique, sa Majesté Bokassa1er.
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rnL’opinion se rappelle certainement que le sacrément, de «l’homme providentiel» sa Majesté Jean Bedel Bokassa 1er, a été symbolisé, ce jour tristement célèbre pour l’Afrique, par le port d’une robe chargée de métaux précieux, un solide trône et un bâton de commandement, le tout façonné dans 35 kilos d’or et de diamant. Le souverain avait à ses côtés, dans l’immense stade de Bangui, l’impératrice et un «pauvre innocent» jeune prince de 7 ans environ. Et la suite est connue.
rnOù va notre pays le Mali, pourrait-on se demander ? Si seulement l’humanité pouvait s’inspirer des faits de tous les jours, les hommes de bonne foi se seraient passés d’écrire des livres. Qui aurait pu imaginer qu’un pays avec une brillante civilisation pouvait-il, un jour, être comparé à une République bananière.
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rnQue dire de ces femmes et hommes, qui, il n’y a pas si longtemps, tout juste aux heures chaudes du régime de transition, ne trouvaient pas mieux que d’épiloguer sur le port vestimentaire de l’ancien président (GMT) et son épouse, «ces fameux boubous brodés» ; comme si ce couple devait se présenter, à la face du monde, comme des démunis.
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rnAutre temps, autre moeurs, autre concept. Personne ne souffle mot, chacun attend son heure. Raison pour laquelle toute la classe politique s’est embourbée, consciemment ou inconsciemment, dans un «soutien sans condition» des programmes et même des errements du président Amadou Toumani Touré, jusqu’à ignorer que toute politique, toute gouvernance sans contestation est obligatoirement corrompue.
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rnL’Inter de Bamako invite tous les dirigeants que certaines circonstances ont élevé au rang «d’hommes providentiels» à méditer sur cette sagesse du célèbre physicien allemand Albert Einstein : «Il m’arrive plusieurs fois par jour de réaliser à quel point, ma vie intérieure et extérieure repose sur le labeur des autres, morts ou vivants et avec quelle ardeur je dois m’impliquer pour donner en retour autant que j’ai reçu.»
rnSafouné KOUMBA
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