Le dernier mercredi d’avril 2014 était jour de fête pour les 279 élèves de Nonsombougou 2ème cycle B. Cet après-midi-là, l’école reçoit le premier prix du concours Ecole Propre 2013-2014. Les écoles postulantes étaient au nombre de vingt neuf, toutes de la région de Koulikoro à travers trois cercles : Koulikoro, Kolokani et Dioïla.
Nonsombougou est situé à environ 70 km sur l’axe Bamako Kolokani. À l’entrée de la commune rurale, le terrain de football est plat et vaste. Par endroits, l’espace est entouré de broussailles. Les élèves sont massés, les uns bousculant les autres, tout le monde voulant se rapprocher du centre de l’événement. Déjà, à seize heures, les écoliers des alentours avaient rejoint ceux du 2ème cycle B pour envahir le terrain. Pour amortir les rayons de soleil, une bâche et des chaises ont été installées avant l’arrivée des invités et des partenaires de l’ONG Solidarité Plurielle. Parmi ceux-ci les notables du village, bien sûr, le représentant du CAP, le personnel de l’antenne locale de l’ONG Word Vision (Elisabeth Bakayogo en tête), des centaines de parents d’élèves, d’innombrables curieux et une équipe de reportage de la télévision nationale.
Perpétuer les bonnes pratiques
Outre les autorités scolaires, la cérémonie de remise des prix a lieu en présence des deux maires des communes rurales de Ouolodo et de Nonsombougou.Si en introduction de la cérémonie Negueba Konaré, le chef de village a dit apprécier l’implantation du projet, le maire de Ouolodo, Temissery Diarra, a fait remarquer que les activités de sensibilisation ont contribué à la réduction du taux de défécation à l’air libre et à augmenter la fréquentation des latrines.
Nonsombougou qui compte 18 mille habitants a pour maire l’imposant Boubacar Sène, ce dernier a invité les uns et les autres à disséminer les bonnes pratiques promues par les partenaires. Son de cloche similaire du côté du conseiller pédagogique Broulaye Camara, au nom du directeur de CAP, l’enseignant se réjouit de la réduction du nombre de maladies liées à l’hygiène. Avant la proclamation des résultats, Assad Ibrahim Tolo, le directeur de l’ONG Solidarité Plurielle, a rappelé que d’après une enquête menée en 2010 -dans un échantillon de 1072 écoles reparties dans 6 régions du Mali- une école sur 5 dans le pays ne dispose d’aucune latrine, 72 % des latrines existantes ne sont pas séparées filles/garçons et 15% seulement sont fonctionnelles et respectent les normes d’hygiène. La situation de l’approvisionnement des écoles en eau est encore plus préoccupante, puisqu’à l’époque, seules 7% des écoles enquêtées disposaient d’un point d’eau fonctionnel et étaient conformes aux normes.
Matériel d’assainissement en prime
Les enfants ne tiennent pas en place, une couche de poussière s’élève de la gauche. Difficilement des organisateurs essaient de les contenir en repoussant ceux qui réduisent l’espace rectangulaire devenu carré. C’est devant cette foule enthousiaste que Coulibaly Adama, qui siège dans le jury au nom du CAP, va -sans suspense- proclamer les résultats des trois évaluations entamées en 2013. Aussitôt les deux maires remettent ses lots au 2ème cycle B de Nonsombougou (représentée par Issa Konaré, son directeur), l’école s’est révélée la plus assidue en obtenant 64 points ; elle avait initié l’assainissement de la cour par classe à tour de rôle. Ouolodo 2ème cycle (représentée par Mohamed Bathily l’adjoint du directeur) s’est fait coiffer au poteau (la deuxième avec ….63 points).
La troisième (61,66points) est Kodian dont le directeur est Boubacar Foulavié Traoré. Les lots remis aux trois écoles comprennent des râteaux, des balais et du savon. Comme rappelé au cours du cérémonial, pour donner les mêmes chances aux postulants -en 2013 après le lancement de la compétition- l’Unicef et le programme d’appui dano-suédois (PADS) ont équipé les établissements scolaires en kits et ouvrages d’hygiène. Les apports ont été de divers ordres : construction de points d’eau, de latrines avec des dispositifs de lave-mains, dotation des écoles en kits d’hygiène et d’assainissement, formation des enseignants, des membres des clubs d’hygiène, des comités de gestion scolaire, des vendeuses aux abords des écoles et dotation des mêmes écoles en supports pédagogiques. Pendant un an, la mairie, le CAP et le service d’assainissement étaient à charge de voir comment les lieux d’instruction utilisaient et entretenaient ces dispositifs. Les toilettes des filles sont-elles séparées de celles des garçons ? Les enfants se lavent-ils les mains au savon à chaque moment critique ? Finalement, c’est à Nonsombougou 2ème cycle B qu’on a le mieux assimilé.
Au cours de la semaine, le directeur de l’ONG Solidarité Plurielle a fait remettre du matériel d’assainissement d’une valeur de près de un million. Fana et Dioïla compris.
Moïse TRAORE