Avec l’ancien ministre des Sports, Hamèye Founé Mahalmadane, le président du Comité national olympique et sportif, Habib Sissoko, a été honoré à l’unanimité comme «Meilleur dirigeant» sportif du Mali en 2013. Et il est en passe de l’être en cette année 2014 avec l’actuel ministre des Sports, Housseiny Amion Guido dit Poulô. Car, malgré l’humilité et la modestie qu’on lui reconnaît volontiers, Habib Sissoko ne peut plus se cacher pour œuvrer dans l’ombre au développement du sport national et à la promotion des valeurs ainsi que des idéaux olympiques.
Comme l’écrivait si bien notre confrère Moussa Bolly, aujourd’hui «prophète» chez lui, il est aussi sans doute le dirigeant sportif dont les qualités humaines et les compétences managériales sont reconnues en dehors de nos frontières, notamment à l’Union africaine de judo (Uaj), la Fédération internationale de Judo (Fij), l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa). Fidèle à sa légendaire humilité, Habib ne se tire jamais la couverture. Il partage chaque distinction avec le monde sportif malien ou africain. C’est plus fort que ce «ceinture noire» de judo. «Cette reconnaissance est un témoignage à l’endroit des associations sportives nationales, des dirigeants et sympathisants du sport, à l’endroit des athlètes et à celui des personnalités ayant contribué à la promotion et au développement du sport de notre pays», disait-il lors de la dernière édition de la «Nuit du Mérite Sportif». Aujourd’hui, il est indéniable que sous l’égide du président Habib Sissoko, le Comité national olympique et sportif du Mali a engrangé des points indiscutables dans le développement des sports et dans la promotion de l’olympisme tant sur le plan national, international et mondial. Plus qu’un encouragement, ces distinctions constituent une récompense du mérite. Une reconnaissance des multiples efforts d’un homme, notamment dans les résolutions des crises et conflits qui ont secoué certaines fédérations sportives nationales ces dernières années. Légaliste, le président du Cnosm a toujours défendu la légalité tout en prônant le consensus autour de l’intérêt exclusif du sport malien. Et ce n’est que justice que la compétence professionnelle et les qualités humaines de ce leader inné soient enfin récompensées au bercail.
Retour en grâce dans la famille olympique : déjà, ses pairs d’Afrique lui ont manifesté cette reconnaissance à plusieurs occasions. Ainsi lors du 28ème séminaire de l’Association des comités olympiques d’Afrique (Acnoa), tenu du 16 au 18 novembre 2011 à Bamako, ils lui ont décerné un trophée pour services rendus dans la promotion de l’olympisme en Afrique et dans le monde. Le Mali était à aussi l’honneur à Rio de Janeiro (Brésil) en marge des championnats du monde de judo (26-31 août 2013). Une considération que le pays devait au président Sissoko du Cnosm, reconduit dans ses fonctions à l’Union africaine de judo (Uaj) et à la Fédération internationale de judo (Fij), comme Directeur du développement. Et, en octobre dernier, l’Ordre de Mérite olympique du Coa (Comité olympique algérien) avait été décerné à cette fierté nationale, ainsi qu’au président Issa Hayatou de la Confédération africaine de football (Caf) et au président du Comité olympique français, Denis Masseglia.
L’ancien judoka a pris la direction du Comité national olympique et sportif du Mali après presque quatre décennies d’existence (créé en 1962 et reconnu par le Comité international olympique l’année suivante). Le défi était énorme pour un jeune dirigeant, même si celui-ci avait déjà fait ses preuves en dotant le judo de la meilleure fédération du pays. En effet, il fallait rassembler la famille sportive autour des valeurs olympiques, redonner au Cnosm une identité nationale et rehausser son image écornée en 1998 par le scandale de Salt Lake City (soupçons de pots-de-vin avec l’attribution des Jeux olympiques d’Hiver de 2002 à cette ville américaine). De nos jours, que de prestige pour le Cnosm au Mali, à l’Acnoa, au Cio… Même si ce fut au prix fort. Oui, pour en arriver là, ce leader inné a dû sacrifier son temps, sa fortune et ménager des personnalités ainsi que des susceptibilités. Il lui a fallu circonscrire des crises, éviter les peaux de banane, accepter des compromis sans céder à la compromission.
«Habib est vraiment un leader. Voilà quelqu’un qui ne craint pas de travailler avec des gens prêts à le poignarder dans le dos. Le plus important pour lui ce n’est pas sa personne, mais ce que ceux-ci peuvent apporter à l’atteinte des objectifs qui lui sont assignés. Il a le don de transformer les rivalités en atouts», dit de lui un haut responsable du ministère des Sports.
En 14 ans de management, il a redonné au Mouvement olympique ses lettres de noblesse en terre malienne. Sous sa conduite, le Cnosm a écrit les plus belles pages de son histoire, s’est donné une image pour devenir un partenaire stratégique du gouvernement dans sa politique de développement des sports. «Le mérite de Habib Sissoko, ce qu’il ne pense jamais à lui-même dans ses décisions et dans les actes qu’il pose au quotidien. Il privilégie toujours l’intérêt de son pays et de celui du sport ou de l’olympisme. Il est l’un des très rares managers sportifs d’Afrique voire du monde qui servent le sport au lieu de s’en servir», témoignait récemment un confrère africain croisé au Mozambique. Il est vrai que ce cadre élégant, charmant et charmeur use de ses solides relations dans le monde du sport, notamment à la Solidarité olympique, pour moderniser le sport malien à tous les niveaux, notamment des outils et compétences de gestion au quotidien. Ces formations, bourses de préparation… ne sont pas étrangères à la performance de nos disciplines sportives, particulièrement les arts martiaux, le tennis, l’athlétisme, le basket, le cyclisme. Etc.
Bruno LOMA