La Résidence de France a servi de cadre le mardi 16 octobre à une cérémonie de remise des insignes de la Légion d’honneur de la France à Madame le Dr Mariam Maïga et à Madame Camara Bernadette Soucko. C’est son Excellence M. Christian Rouyer Ambassadeur de la France au Mali qui a remis les insignes aux récipiendaires en présence de ses proches collaborateurs, de l’ancienne ministre malienne de la Promotion de la Famille, de la Femme et de l’Enfant Madame Diallo Bodji sène et des membres de la famille des deux bénéficiaires.
L’Ambassadeur, M. Christian Rouyer, a tout d’abord exprimé tout son plaisir de rendre hommage à deux Maliennes, à Dr Mariam Maïga et à Mme Bernadette Soucko, en raison de leur «engagement indéfectible en faveur du progrès social, de l’aide aux opprimés et de la promotion de la paix».
Dr Maïga, notons-le, est originaire de la localité d’Ansongo, dans la Région de Gao. Sa vie professionnelle commence au début des années 1970 par des études de Médecine à l’Ecole nationale de médecine et de pharmacie du Mali, où elle consacra sa thèse de doctorat. De 1979 à 1996, elle occupe plusieurs postes dans les domaines de la santé familiale, de la protection maternelle et infantile. En 1991, elle crée le Mouvement national des femmes pour la sauvegarde de la paix et de l’unité nationale (MNFPUN). Elle fut donc amenée à conduire de nombreuses missions de négociations et de médiations dans le septentrion. En 2002, elle assure une mission d’Ambassadeur de la paix pour le compte de la Fédération mondiale internationale interreligieuse. Ces dernières années, l’axe fort de son engagement a été l’amélioration de la vie démocratique et sociale. C’est justement dans ce cadre que les services de l’Ambassade de France ont été amenés à travailler avec elle, notamment sur les questions des filles mères et de l’enfance délaissée.
Evoquant le parcours de Bernadette Soucko, Christian Rouyer a souligné «sa vie professionnelle et son engagement» ainsi que «ses convictions chrétiennes». Diplômée en 1966 de l’Ecole nationale des infirmiers et infirmières du point G, elle a débuté sa carrière au Laboratoire central de biologie, avant de se consacrer, à partir de 1981, au programme de promotion des foyers améliorés dans le cadre de la politique nationale de préservation de l’environnement. C’est dès 1973, l’année de la grande sécheresse, qu’elle s’est consacrée à l’aide aux enfants abandonnés de Bamako. En 1992 elle fonde l’ONG Kanuya Mali, consacrée à l’appui aux enfants en difficulté. Son association s’impliquera activement dans la création d’un centre d’accueil à Kalabancoro, permettant la prise en charge de près de 500 enfants de 6 à 18 ans qui accèdent, ainsi, aux soins et à l’éducation dont ils étaient privés jusque là. La France a apporté un appui financier conséquent à ce centre qui est aujourd’hui une véritable référence à Bamako.
S’adressant aux deux récipiendaires, l’ambassadeur dira «la France tient, à l’occasion de cette cérémonie, à vous témoigner toute sa reconnaissance pour le travail que vous accomplissez depuis de nombreuses années pour la promotion de la paix, du dialogue intercommunautaire et de la défense des droits des plus déshérités. Ces valeurs que vous défendez avec passion, ce sont les siennes et la Légion d’honneur que je vous remets aujourd’hui en demeurera un témoignage concret».
Quant aux deux récipiendaires, elles ont reconnu à juste valeur cette récompense de la France qui honore ainsi le travail de femmes maliennes pour la paix sociale.
Dieudonné Tembely