Bittar, victime de ses « jeamilleries »

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Accusé par certains de ses collaborateurs de « mauvaise gestion », Jeamille Bittar, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), s’en défend. Avant de lancer la contre-attaque. C’était en marge de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée Consulaire de la CCIM, tenue les 2 et 3 février derniers au Centre International de Conférence de Bamako.

 

La 2ème session ordinaire de l’Assemblée Consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, tenue les 2 et 3 février derniers, au Centre International de Conférence de Bamako, a remis au goût du jour la guéguerre qui oppose Jeamille Bittar à certains de ses collaborateurs. Une guéguerre consécutive à la publication du rapport d’enquête du Vérificateur Général. Qui épingle le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) pour mauvaise gestion.

 

En effet, Bittar est accusé, par des collaborateurs, d’avoir pompé dans les caisses de la CCIM. Aucune précision n’est donnée sur le montant réel de la somme « détournée ». Mais, selon nos informations, cette mauvaise gestion concerne les frais de mission, les frais équipements de la CCIM et les frais d’organisation des séminaires…

 

Depuis Bittar trépigne d’impatience pour solder ses comptes. L’Assemblée générale était pour lui l’occasion de remettre les pendules à l’heure.

d’abord, par rapport aux frais de mission, Bittar est formel : «  je finance 90% des missions de la CCIM de ma poche. Quand je pars en mission, je suis obligé de mettre la main dans la poche. Lors de mes voyages, mes collègues des autres pays sont souvent logés dans des suites présidentielles. Pour que je ne sois pas ridiculisé et pour sauvegarder l’image de mon pays, je suis obligé de payer de ma poche. Chacun de vous sait que ce n’est pas l’argent de la CCIM qui paie mon hôtel. A cause de cette situation, je suis obligé de limiter mes voyages ». S’agissant de la gestion de la régie ou des équipements de la Chambre, Bittar n’est pas allé par le dos de la cuillère. «Je gère aussi mes entreprises. Je ne peux pas aller, chaque jour, m’asseoir à la Chambre pour vérifier qu’un stylo manque, qu’il n’y a pas de papier ou consort. Je crois qu’il y a une administration pour ça », indique t-il. Un silence de cimetière, dans la salle. Et Bittar d’ajouter : « Dieu merci, en dehors de la Chambre, si moi Jeamille je prends un franc de quelqu’un, je suis en mesure de le payer ». A l’en croire, certains agents de la Chambre auraient distillé ces allégations dans la presse dans le seul dessein de ternir son image. Avant d’indiquer que ce sont ces mêmes agents qui ont écrit au Végal afin qu’il inspecte la CCIM. Pour Bittar, il ne méritait pas un tel sort. «Au lieu de me féliciter, pour ce que j’ai fais pour le personnel, on tente de m’abattre. Dieu va trancher entre nous. Je souhaite même que cela soit fait ici bas », poursuit-il. d’un ton sec. Pour lui, les agents à la CCIM ne travaillent pas, mais savent médire de ceux qui travaillent. « Si ça continue ainsi, une chose est sure, dans les années à venir, la chambre ne serait pas en mesure de payer son personnel », déplore Bittar. Avant de conclure qu’il est dégoûté par ce comportement du personnel.

 

Si certains ne reconnaissent pas les biens faits de Bittar, d’autres pensent qu’il est le meilleur président que la CCIM ait jamais connu. «Quand Bittar arrivait à la  Chambre, dans la plupart des chambres régionales, il n’ y avait pas de chaises pour faire les réunions. Les réunions se faisaient dans les familles. Aujourd’hui, Bittar a changé les choses » indique le délégué de Koulikoro. Avant d’ajouter qu’au Mali, on a cette mauvaise habitude de ne pas reconnaître le mérite des gens de leur vivant.  Pour les pro-Bittar, c’est sous son règne que le gouvernement accorde  de l’intérêts aux commerçants. Ces derniers font allusion au  Projet d’Appui aux Commerçants Détaillants (PDCD) et au parc des expositions de Bamako qui est, aujourd’hui, la vitrine du Mali. Aussi, Bittar a réussi, selon eux, à améliorer les conditions de vie et de travail du personnel de la chambre par l’élaboration d’une nouvelle convention d’établissement. Par ailleurs, Bittar promet des jours meilleurs à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. Il entend réaliser cette année, dans chaque région, un siège au profit de la délégation régionale. 

 

Mais il semble que la fin de cette crise, qui sévit au sein de la CCIM, n’est pas pour demain.  Car, selon certaines indiscrétions, la plupart des grands opérateurs économiques ne soufflent plus dans la trompette que Bittar. A cause, dit-on de ses « jeamilleries ».    

Abou Berthé    

 

 

 

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