Bittar : le revers de la médaille

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Les chiens ont aboyé, mais la caravane est passée. Le président ATT a reçu, le week-end dernier, sa médaille d’une valeur de plus de 20 millions CFA pour, dit-on, ses efforts dans le développement du pays. Mais, comme toutes les médailles, celle de Bittar a son revers.

 

Si cette distinction était venue d’ailleurs, personne, n’aurait crié au scandale. Mais, elle vient du Mali, d’opérateurs économiques, réputés proches du pouvoir. Voilà de quoi alimenter les débats et faire maigrir les jaloux.

 

Ce n’est pas la médaille, en soi, qui poserait problème. Encore moins le récipiendaire. Mais le montant de la somme mobilisée pour « frapper » cette médaille. Surtout par ces temps où manger, trois fois par jour, relève du parcours du combattant.

Le voleur qui décore le policier. L’image est surréaliste. Même dans une « démocratie bananière ». Mais en terre libre et démocratique du Mali, rien n’est impossible. Le hic qui fait tilt, c’est que ATT n’a rien demandé. Il n’en voulait même pas. Pour preuve, il a décidé de déposer sa médaille au musée national. En agissant ainsi, le Chef de l’Etat vient de couper la poire en deux : au regard du tollé soulevé par cette médaille, ATT ne pouvait ne pas accepter la médaille. Il l’aurait fait, ce serait une grosse humiliation pour ses « amis ». Chose qu’il s’est abstenu de faire. Mais, en acceptant le cadeau jugé « empoisonné », pour ensuite le rendre au musée national, il refuse la main tendue du « diable ». Car, ils sont nombreux les Maliens, à se demander d’où provient l’importante somme d’argent collectée pour la confection de cette médaille. L’argent du fisc que ne payerait pas ce secteur privé ? L’argent des « exos » sur certains produits de première nécessité ? Toujours est-il que l’un des initiateurs de cette distinction, Mr. Jeamille Bittar, président de la CCIM a cru bon, à quelques heures de l’ouverture de la cérémonie de remise de la médaille, d’apporter ce qu’il appelle « sa part de vérité » sur un rapport du Vérificateur général qui l’épingle pour « mauvaise gestion ».

 

Changement de stratégie ?

L’idée qui se cacherait derrière cette remise de médaille serait, selon certaines indiscrétions, de demander à ATT de prolonger, de deux ans supplémentaires, son mandat. Conformément, au projet d’harmonisation des mandats législatif, municipal et présidentiel. Afin de parachever ses chantiers. Une démarche déjà entreprise dans certaines localités (Kayes –Sikasso) et qui aurait pu aboutir au Stade omnisports Modibo Kéita. Du moins, si ATT s’était laissé éblouir par ce kilo d’or. Mais hélas, la mayonnaise n’a pas pris.

L’indignation, soulevée par cette initiative, a fini par tuer le poussin dans l’œuf. Le clan Bittar, aurait-il eu peur du revers de la médaille ? Se sachant marcher sur des œufs, ils auraient préféré simplifier la cérémonie en la ramenant à sa plus simple expression : une remise de médaille. Même si au passage, Bittar n’a pas manqué d’égratigner ses détracteurs en les traitant « d’égoïstes » et de « méchants ».

Malgré tout, Bittar et ses acolytes n’ont pas échappé au revers de la médaille : l’indignation de leurs concitoyens. Même si le geste vaut bien son pesant… d’or.

Par Babi et Aimé

 

 

 

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