ATT et la médaille ‘’souillée’’, comme je m’y attendais

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‘’Ce dont nous sommes certains, c’est qu’ATT ne les suivra pas car il connaît, à présent, mieux que quiconque, le vrai visage de ses flagorneurs.’’ C’est par cette phrase que je terminai un billet, le 24 janvier dernier, relatif à l’appel à la prorogation de mandat, que des aventuriers politiques s’apprêtaient à lancer semble-t-il, à la faveur de la remise, le samedi 05 février 2011, de la médaille maculée décernée au président ATT.

Connaissant l’homme que j’ai rencontré en 2000, et sur qui j’ai recueilli plein de témoignages à Sofara, Bandiagara et Mopti, auprès de personnes qui l’ont vu naître, grandir, je n’avais aucun doute lorsque j’affirmais qu’Amadou Toumani Touré ne suivrait pas ses adulateurs. De même, je savais, qu’avec politesse, il allait accepter la distinction, car l’homme ne m’aime pas blesser la race humaine. Mais, connaissant sa modestie, j’avais la certitude qu’il n’aurait pas gardé la médaille, même si je ne prévoyais pas son dépôt au Musée. Mais il est vrai que l’homme adore prendre de court son monde.

Il y a peu, Hamidou Konaté, le Directeur général de la Coopérative Jamana, me vantait le patriotisme du président ATT, ses engagements démocratiques,  sa pondération, toutes choses qui ont milité en sa faveur lorsqu’il s’est agi de choisir le président de la Transition en 1991. Certes, il n’était pas le meilleur de tous mais, incontestablement, il était le moins intéressé.

Je me souviens également : en avril 2002, feu Ba Aly Traoré, beau-père et oncle d’ATT, me confia : «ATT n’est pas porté sur l’argent, je peux dire qu’il n’aime pas l’argent, cela peut paraître comme un défaut de nos jours, car sans argent, rien ne peut se régler aujourd’hui». C’était en réponse à une question que je venais de lui poser, à savoir : «Quel est, selon vous, le défaut de votre beau-fils, Amadou Toumani » ?

 

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A Sofara et Mopti, ses camarades d’enfance que nous avons approchés sont unanimes: «le jeune ATT n’aimait pas trop les biens matériels, c’étaient plutôt les autres qui jouissaient de sa mobylette, son électrophone, même ses habits ».  

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La preuve de sa simplicité me sera donnée une semaine plus tard, lorsqu’un de mes photographes le surprend dans une rue de la mosquée de Dravéla, un vendredi à l’heure de la prière. La veille jeudi, la Cour Constitutionnelle avait déjà proclamé les résultats définitifs de la présidentielle du deuxième tour. Donc l’homme était élu et confirmé président de la République du Mali et n’attendait seulement que son investiture. Il n’a pas pris de grands airs et, comme d’habitude, il était parti tout bonnement prier à la place des retardataires, c’est à dire, dans la rue (voir photo).

Amis lecteurs, le présent article est le gain du pari que j’ai fait à Amadou Béïdy, directeur du journal « Le Challenger ». En effet, je lui ai dit qu’ATT, tel que je le connais, ne gardera pas la distinction qui lui sera décernée par les opérateurs ‘’prédateurs’’ ce week-end. J’ai donc promis de faire un court témoignage si jamais il s’en débarrassait. Et, voilà.

Certes, l’homme n’est que le produit de son milieu, tout individu naissant bon et pur. Certaines circonstances peuvent, bien sûr, transformer les cœurs les plus nobles, mais l’honnêteté intellectuelle m’oblige ce témoignage.

Je ne saurai terminer sans dire aux Ali Baba, qui ont planté leur taverne dans la cour du palais de Koulouba dès les premières heures de 2002, ceci : vous ne connaissez pas assez ATT, et vous devez apprendre à mieux le connaître, ce n’est pas parce qu’il vous a laissé abuser de sa confiance qu’il pactisera pour autant avec vous.

 

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A. K. DRAME


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