ATT et la Médaille :Quand Bakary TOGOLA et Bittar s’égarent

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Une faveur des opérateurs économiques au Président ATT pour se maintenir à leurs postes respectives d’ici l’après 2012. Voilà le sens de la Médaille en Or
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rnLe ridicule ne tue pas au Mali. Au moment où la classe politique bouillonne en France à cause de la collision du pouvoir avec les intérêts privés, c’est la farce  des opportunistes au Mali. Le premier à faire les frais d’une telle déconvenue en France a été Eric Woerth, l’ancien ministre du Travail dans l’affaire Betancourt. Aujourd’hui, c’est le ministre des Affaires Étrangères, Michel Alliot Marie et le Chef du gouvernement, lui-même. François Fillon a beau prendre le devant, il n’empêche qu’il soit au centre de la polémique. Il y a à peu près deux ans, c’était Nicola Sarkozy, lui-même qui était sur la sellette dans les mêmes conditions. Il s’était attiré la foudre des médias et de la classe politique, qui s’étaient indignés de son voyage à bord de la diète privée d’un richissime homme d’affaire français pour passer ses vacances sur les côtes méditerranéennes.
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rnCe large tour en France nous parait nécessaire pour planter le décor de cette scandaleuse affaire politico-économique au Mali. C’est la preuve qu’ATT ne peut être innocenté de la souffrance des Maliennes et Maliens. Jamais de mémoire collective des Maliens, le prix des céréales (riz, mil, sorgho et maïs) n’a aussi coûté cher que sous son règne. N’en parlons pas pour les autres produits alimentaires (sucre, l’huile, le lait, etc.). On peut nous rétorquer en disant, que la crise est mondiale. Bien sûr qu’elle l’est, mais pour un pays comme le Mali, qui excelle des potentialités agro-sylvo pastorales, il est inadmissible qu’un tel désastre frappe le Mali, si des mesures étaient prises. On se rappelle que lorsque la crise a éclaté en 2008, le gouvernement a engagé une action courageuse, intitulée « Initiative riz ». À travers cette entreprise, le gouvernement ambitionnait de mettre notre pays de façon définitive à l’abri de ces crises de plus en plus récurrentes grâce à la relance de la production et de la productivité du riz et des céréales sèches au Mali. À l’exception des sangsues, la belle initiative du gouvernement a été saluée par tous les patriotes sincères de notre pays. Même, les partenaires techniques et financiers ont applaudi des deux mains cette action.
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rnQuand le Président de l’APCAM, Bakary Togola s’égare !
rnLes sangsues, entendez par là certains opérateurs économiques et pas les moindres, soutenus par des proches du pouvoir, ont ouvert une hostilité farouche contre le Premier ministre. Qui ne se souvient pas des diatribes de Jeamile Bittar à la télévision malienne contre l’initiative ? Il est allé jusqu’à mettre en doute les résultats obtenus à la fin de la campagne. Quelle a été la réaction de Bakary Togola pour défendre ses mandants de l’Office du Niger, dont le représentant au débat avait du mal à s’exprimer devant un Bittar outrageusement engagé contre la réussite de l’initiative. Alors, était-il en mission pour les opérateurs céréaliers, qui, on le sait déjà ne sont pas favorables au développement de l’agriculture locale ?
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rnParce que dans cela, ils ont très peu de marge de bénéfice, à la différence des importations, où ils gagnent sans dépenser avec l’aide de certains fonctionnaires véreux de la Douane et du Commerce. Où était donc passé Bakary Togola, quand Jeamile Bittar menait la cabale contre l’initiative riz ? Alors, pitié qu’il range ses botes, il n’a pas droit à la parole. À notre avis, Monsieur Bakary Togola, est très mal placé pour dire qu’ATT a beaucoup fait pour le monde paysan, du moment où ni lui, ni ATT n’ont rien fait pour soutenir l’initiative riz du gouvernement. Là aussi, certains diront qu’il l’a fait. Évidemment, qu’il l’a fait, mais c’était déjà trop tard et surtout du bout des lèvres. Donc pas suffisamment engagé. d’ailleurs, pour saboter l’initiative, il l’a étendu sur le blé et d’autres spéculations. Or, objectivement on sait que pour réussir une opération, il est souhaitable qu’il faille concentrer son énergie sur un seul domaine précis au lieu de le partager avec des risques d’échec.
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rnLe Mali à la traîne des pays producteurs de coton !

rnBakary Togola, prenons ton secteur : le Coton. Vous savez très bien que jamais, la production malienne n’a été aussi faible sous les deux mandats d’ATT. Même durant la révolte des producteurs de coton en 1999/2000, la production n’a pas chuté autant. En effet, jusqu’en 2002/2003, le Mali occupait le deuxième rang des pays producteurs de coton en Afrique. Mais, avec 620 655 tonnes pendant la campagne 2003/04, les producteurs maliens sous la direction éclairée de Mahamar Oumar Maïga, se sont hissés au 1er rang du podium en battant le traditionnel 1er producteur de coton sur le continent : l’Égypte. C’était une première en Afrique, pour une fois ce grand pays de coton a été secoué dans sa position de leader dans un secteur aussi stratégique, qu’est le coton. Mais, au lieu de gratifier cet homme brillant, on l’humilie en le jetant en prison sans ménagement.
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rnDepuis près d’une décennie, la production s’est stagnée autour de 200 000 tonnes, une position faisant du Mali la queue des pays producteurs du coton en Afrique. Le moral des exploitants dans les zones de production cotonnière est d’autant plus bas, que la majorité des jeunes (qui constituent l’essentiel de la main d’œuvre) ont fuit les campagnes pour s’installer dans les grands centres urbains : Bamako, Sikasso, Bougouni Koutiala, Ségou San, Mopti, etc. Les quelques-uns qui sont restés se sont reconvertis en exploitants forestiers, avec ses conséquences écologiques. Aujourd’hui, de Bamako à la frontière ivoirienne, Burkinabée, Sénégalaise ou Guinéenne, il n’y a que du bois et du charbon comme produit de vente le long des axes routiers. C’est la preuve, le dynamisme apparent de notre tissu économique cache un profond malaise des populations. Dans ses conditions, comment va t-on offrir une médaille de reconnaissance au Président ATT. d’abord de quelle médaille s’agit-il ? Est-ce une médaille de compromission ? Et, si c’est le cas, Jeamile et ses acolytes tirent dans la bonne direction. Car, pendant tout le temps que l’homme est au pouvoir, il n’a d’amis que les commerçants. Pourquoi une telle
proximité ? Nous ignorons évidemment les raisons de cette amitié. Mais nous savons tout de même que l’amitié poussée jusqu’à la complicité entre le pouvoir et le monde des affaires, c’est toujours au détriment des citoyens. Du moment, où lui-même, a l’habitude de dire dans les médias que ses deux filles exercent dans le secteur privé. Ce qui n’est pas faux, car l’une des deux filles, est promotrice d’une « Agence de Communication », bien connue de chez nous. Ce qui crée les conditions d’un conflit d’intérêt. C’est dire qu’une telle relation ne peut être fondée que sur des intérêts. Ce qui n’est d’ailleurs, guère une surprise. La preuve, les multiples dons « public ou privé » des opérateurs économiques au Président de la République, comme les 200 tonnes de riz offert en 2008 au pire moment de la crise céréalière par un richissime commerçant, dont nous tairons le nom, s’est soldé par un monopole de fait qui lui a été accordé sur l’huile. Combien de faveurs du genre ont été accordés en catimini à des opérateurs économiques ? Ces genres de collisions sont-elles autorisées par la Loi ? Si tel est le cas, ces genres d’égarements ne doivent-elles pas être sanctionnés ? En somme cette médaille est tout simplement révoltante.
rnSeydou  KOUYATE

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