Pour démentir de folles rumeurs sur la valeur de la distinction honorifique (250 millions) que l’union nationale des chambres consulaires offre au président de la République, les présidents de ces institutions ont tenu une conférence de presse pour démentir. En réalité, la médaille « coûte vingt millions de Fcfa ».
Le 05 février 2011, au Stade omnisports Modibo Kéita de Bamako, trente mille invités sont attendus pour assister à la cérémonie de distinction honorifique du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Cette initiative est l’œuvre de l’union nationale des chambres consulaires du Mali. Celle-ci, le 31 janvier dernier, a rencontré les médias pour s’expliquer sur les raisons d’un geste en faveur du président de la République. La conférence de presse était animée par Jeamille Bittar, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, assisté de Bakary Togola, à la tête de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali, et Mamadou Minkoro Traoré, qui dirige l’assemblée permanente des chambres de métier du Mali.
Cette distinction, selon les conférenciers, est, avant tout, un signe de reconnaissance envers le chef de l’Etat qui, « depuis son accession au pouvoir en 2002 après un bref passage en 1991… » a beaucoup œuvré pour faire de son pays un exemple démocratie et de bonne gouvernance en Afrique. Ainsi, il a contribué à la promotion de tous les secteurs de développement économique, social, culturel et institutionnel, notamment, l’éducation, la santé, l’agriculture, les infrastructures, les équipements, les logements, sociaux. Toutes ces actions ont été menées, dans un « contexte de paix sociale et de respect des citoyens sur la base de nos valeurs traditionnelles », avec un accent particulier pour le développement du secteur privé, de l’emploi des jeunes, de la formation professionnelle et de la promotion des jeunes. Pour toutes ces raisons, l’union nationale des chambres consulaires du Mali a décidé de distinguer le président Touré. A cet effet, « une médaille de mérite exceptionnelle » lui sera décernée. « Uniquement pour ces raisons », ont tenu à préciser les initiateurs de l’évènement.
Cette précision intervient à la suite de certaines allégations relayées par les médias, allégations selon lesquelles la cérémonie du 5 février revêt des atours politiciens, qu’elle serait l’œuvre du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), qu’elle serait l’occasion pour les opérateurs économiques de demander à ATT une prolongation du mandat présidentiel, que la médaille aurait coûté 250 millions. Ces mêmes questions sont revenues dans la salle. Le conférencier et ses deux assistants ont tenu à être clairs :
Créée en 2004, l’union nationale des chambres consulaires est composée d’acteurs de différents horizons politiques dont chacun porte sa propre casquette partisane. Pour cette raison, l’événement ne saurait être marqué d’un sceau politique. Et s’il ne s’agit pas de politique politicienne, il n’est donc pas question pour eux opérateurs économiques de demander une prolongation du mandat présidentiel, ce qui, du reste, n’est pas en leur pouvoir, la constitution étant là pour garantir certaines procédures. Concernant la distinction, les conférenciers sont formels : la médaille, la chaine et le pin’s qui la constitue ont coûté, tous frais compris, la somme 20 millions de FCFA. Par ailleurs, selon Bittar, ATT a déjà reçu des distinctions sans que cela ne soit largement commenté, notamment au Brésil où il a été la troisième personnalité mondiale à recevoir une très haute distinction des mains de son homologue brésilien.
Pour en revenir à la cérémonie proprement dite du 5 février, elle enregistrera la présence de plusieurs invités de marque dont les membres du gouvernement, les responsables des institutions de la République, les représentants des corps diplomatiques et consulaires et des organisations internationales, les élus, etc. Elle sera animée par une cinquantaine d’artistes nationaux et internationaux, l’ensemble instrumental et la fanfare nationale, et sera émaillée de sauts de parachutistes, de défilés des corporations et de la projection d’un film sur les réalisations du chef de l’Etat.
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Cheick Tandina
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