Ne noyant pas le débat de fond par la considération musulmane seulement, étant donné que ce sont toutes les sensibilités sociales qui ont protesté contre cette loi, car il s’agit bien de nos coutumes, mœurs et religions.
Pour quelle raison l’Etat joue au sourd et à l’aveuglement ?
En effet, depuis l’examen et le vote de ce projet de loi, le peuple malien, qui selon notre constitution du 25 février 1992 est souverain, ne cesse de protester. La loi peut être définie littérairement, étant l’image ou un ensemble de comportement répété par la population ou encore une catégorie de personne.
Quand il y a protestation de la population contre une loi, cela veut dire tout simplement qu’elle n’a pas de «légitimité». On constate qu’il n’y a pas eu de débat populaire afin que le peuple puisse retrouver ses habitudes dans cette loi. Dans ce cas, quand une loi ne prend pas en compte la coutume et les bonnes mœurs d’une population, ne soit pas étonné de constater la violation de celle-ci.
Concernant le code des personnes et de la famille :
1. Voté pour la première fois, le peuple n’a pas reconnu ses coutumes et mœurs, et ses religions à travers le code. Conséquence : la population a marché pour protester. Résultat : le président ATT ne l’a pas promulgué, mieux il l’a renvoyé aux députés. Cette loi a créé une crise socioreligieuse sans précédent depuis 1992.
Lors de chaque session de l’Assemblée nationale, il est toujours programmé. Le président ATT, lors de certaines de ses sorties officielles depuis le renvoi, a toujours réitéré la volonté de faire voter cette loi.
2. L’assemblée nationale a programmé le code à la plénière du jeudi 23 juin 2011.
Appel au président Dioncounda Traoré
Vous savez comme tous les Maliens que les députés dans leur majorité ne fassent pas de restitution à la base, pourtant vous ne prenez pas de sanctions. Conséquence : le peuple malien dans sa majorité ignore le contenu des lois votées à son nom. Est-ce normal ?
3- En sommes, le président Dioncounda Traoré, je vous prie de préserver la paix sociale qui caractérise notre beau pays, pas en renvoyant le code à une autre session comme d’habitude, mais plutôt de le rejeter, autrement dit le mettre dans le placard.
Je reviens d’une tournée de 25 jours dans les cercles de Nioro du sahel et Yelimané où les populations manifestent un sentiment de révolte au cas où le code sera voté jeudi prochain.
Amara DIAWARA, Juriste