Visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal : Un Acte de Courage

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A la différence de son prédécesseur Oumar Tatam Ly, qui, à Gao, a été informé des conditions pas favorables à sa visite à  Kidal pour cause de manifestants sur le tarmac de l’aérodrome de la ville, ce dernier a tout simplement décidé d’annuler la mission  et de rentrer a Bamako. Mara, lui comme un bulldozer, a foncé sur l’obstacle.

Sournoiserie au sommet de l’Etat
Le premier ministre Moussa MARA

En effet, malgré  le refus de la  MINUSMA de mettre à la disposition de sa délégation pour se rendre au Gouvernorat pour rencontrer l’administration, Moussa Mara sous les tirs nourris aux armes légères et lourdes, a tenu sa réunion jusqu’à terme. Quel courage! C’est lorsqu’il avait quitté le gouvernorat pour le camp n°1 des FAMA et qu’il voudrait y retourner, avec lui  l’essentiel du dispositif militaire mobilisé pour sécuriser le cortège primatorial, que des lâches du Mnla appuyés par des djihadistes ont attaqué le gouvernorat de Kidal ou y étaient les travailleurs et certains officiels (préfets et sous préfets) venus pour la cause. Huit d’entre ces civils ont été lâchement assassines. Nous nous inclinons devant leur mémoire et celle de tous les autres militaires tombés sur le champ de l’honneur.  Ils sont morts pour le Mali. Et leur mort ne sera jamais impunie. Le Mali engagera une guerre implacable contre les rebelles et leurs acolytes terroristes.   La visite du Premier ministre Moussa Mara est un acte d’ultime courage. Puis qu’il pourrait y perdre la vie et tous ceux qui l’accompagnaient. A notre avis, quelques soient  nos différences politiques, idéologiques, nous devons saluer la bravoure du PM et son sens élevé de l’Etat. Car c’est au nom de la restauration de l’autorité de ce Etat qu’il a osé, et  décidé d’aller a Kidal contre vents et marrées.

Les leçons
En effet, ce qui s’est passé à Kidal le weekend dernier, est assez suffisant pour que personne ne se trompe désormais des intentions des groupes armés. Principalement nos partenaires de la Communauté internationale, dont la France. En assassinant froidement des civils non armés, et en s’opposant à l’arrivée du chef de l’Administration malienne dans une localité du pays,  le MNLA révèle sa vraie face au monde comme un groupe de terroristes sans foi ni conviction politique. Le MNLA et ses soutiens militaires doivent être traités comme tels. Le Mali ne doit renouer le dialogue avec ces criminels que lorsqu’il s’assure du rapport de force en sa faveur. Avec nos partenaires, fini le langage de bois. Il est bon de saluer le politiquement et diplomatiquement correct du Président français François Hollande, en dépêchant à Bamako un émissaire auprès de son homologue malien Ibrahim Boubacar Kéïta pour lui réaffirmer son attachement à la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du Mali. Mais ce n’est pas suffisant, l’Etat français doit se montrer assez responsable de traiter d’égal à égal avec l’Etat malien plutôt de jouer à l’autruche avec les rebelles. Sa condamnation sera considérée comme hypocrite lorsque ses forces présentes sur le sol malien se montrent sympathiques des ennemis de notre pays. Ceci est aussi valable pour la MINUSMA. Les  maliens ont applaudi en janvier 2013 l’intervention française qui  a chassé les djihadistes de notre pays. Et du coup, une grande sympathie pour ce pays colonisateur. Mais depuis, l’interposition de SERVAL à empêcher la rentrée à Kidal des FAMA, ce capital de sympathie malienne pour la France est en train de voler en éclats. La France doit être habile pour éviter la montée d’un anti français sans précédent au Mali. Ce sera dommage.

Pour ce qui concerne Kidal, la riposte doit être à la hauteur de l’attaque, comme l’a dit Moussa Mara.  Pour cela,  les maliens doivent  être soudés derrière nos forces de défense et de sécurité pour la victoire finale. Celle de l’intégrité totale de nos territoires. De Kidal à Diboli et d Anderamboukane à Sagabary.
Alfousseiny Sidibé

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