Les travaux de réhabilitation de la Maison de la femme à Kidal ont officiellement débuté ce 24 mai. Les premières pierres sont posées. Il s’agit d’une excellente nouvelle. Les femmes ont un rôle capital à jouer dans la reconstruction du vivre-ensemble au Mali, et dans la mise en œuvre des accords de paix d’Alger.
Rebâtir la Maison de la femme à Kidal est un symbole fort, qui donne corps à la dynamique initiée lors du forum des femmes de la fin mars. Alors que le forum de Kidal (comprendre celui des hommes) s’était émietté, les femmes de Kidal avaient largement ouvert leurs portes à leurs sœurs de toutes les communautés, de tout le pays, et même au-delà. Il faut rappeler le courage de ces femmes, engagées à trouver ensemble un terrain d’entente, parce qu’elles regardent avant tout vers l’avenir, pour leurs enfants.
Pas toutes pourtant … Nous avons vu dernièrement comment une femme telle que Zeina Wallet Illady n’a pas hésité à manipuler des femmes et des enfants qui lui faisaient confiance, pour favoriser les calculs politiques de son mari et les intérêts personnels qui se cachent derrière, ceux des terroristes.
Malheureusement, les divisions de l’Azawad sont aujourd’hui celles des hommes. Certains individus sont aveuglés par les années de guerre et l’appât des richesses. Ils veulent plus de pouvoir, toujours plus. Ils mentent à ceux qui les suivent. Mais il n’y a pas de fatalité là-dedans. La majorité des femmes a su garder la raison et nous sommes fatiguées de l’insécurité. Nous voulons des écoles pour nos enfants, des hôpitaux pour nos malades, un avenir pour nos proches. Ecartons les associations des femmes qui manipulent leurs sœurs, détournent l’argent des ONG et se livrent aux pratiques détestables dont nous sommes témoins. Poursuivons le travail ensemble mais sans elles. Nous avons le devoir de nous unir, nous, femmes maliennes !
Nous appelons de tous nos vœux une implication plus forte des associations de femmes maliennes dans la vie sociale, économique, dans l’éducation. Nous appelons aussi une véritable coordination des mouvements de femmes dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Nous voulons faire de la reconstruction de la Maison de la femme à Kidal l’image de cet espace commun dans lequel nous allons travailler ensemble, non pas contre les hommes mais pour notre avenir à tous.
Aïcha Sangaré
